Gabon : 20 élèves par classe, une ambition encore surréaliste

Pour faire face à la propagation du Covid-19 durant l’année scolaire 2020-2021, le ministère de l’Education nationale a d’abord songé à réduire les effectifs par classe à 20. Cependant, la réalité actuelle du pays ne permet pas de soutenir une telle ambition.

Des élèves au Gabon dans une classe. © D.R.

Lundi 9 novembre, les élèves reprendront le chemin des classes. Dans le public, a fait savoir le ministre de l’Education nationale sur les antennes de Radio Gabon, le dispositif sanitaire mis en place pour cette rentrée est le même que celui testé pendant la reprise des cours et pendant les examens pour les terminales.

Il s’agit pour l’essentiel de l’installation des points d’eau, des cubitainers, des sceaux avec des systèmes d’approvisionnement en savon, la distribution des masques, des gels hydro-alcooliques, établissements des thermo flashs. «Nous avons conçu un protocole sanitaire qui définissait un peu la circulation dans les établissements et un ensemble de recommandations que les partenaires du ministère de la Santé et les organisations internationales nous avaient indiqué pour mieux gérer la crise», a dit Patrick Mouguiama-Daouda.

Sur les effectifs pour la reprise en présentiel, a indiqué le ministre de l’Education nationale, «nous avons réduit le nombre d’élèves par classe à 20». «L’ensemble de ce dispositif va être étendu à tout le dispositif d’enseignement public reconnu d’utilité publique et exigé pour les établissements du privé à la seule différence ici que nous ne pouvons pas satisfaire à l’exigence de 20 élèves par classe dans l’absolu» a-t-il ajouté, avouant l’incapacité actuelle du Gabon à répondre à cette ambition. Depuis plusieurs années, les effectifs pléthoriques font de l’actualité. Malgré les plaintes des élèves et enseignants, la situation  s’est consolidée au fil du temps.

La limitation à 20 élèves par classe  est donc un vœu pieux. «Nous avons pu avoir la dérogation requise en l’espèce pour avoir 60 élèves maximum par classe». «On peut en avoir moins mais 60 élèves par classe», a précisé Patrick Mouguiama-Daouda. Cependant, dans plusieurs établissements publics, certaines classes comptent jusqu’à 75 élèves et plus. «Si on dit 60 élèves par classe où est-ce qu’on met le reste d’élèves ?», s’interrogent à juste titre certains enseignants qui face à la non construction de nouvelles salles de classe dans plusieurs établissements, émettent des réserves.

A ce propos, Patrick Mouguiama-Daouda a évoqué la mise en place d’un système rotatif pour la gestion des flux. Or, il existait déjà dans le pays un système de « turn-over » qui n’a pas permis de gérer de façon efficace cette question d’effectifs pléthoriques. Qu’à cela ne tienne, a insisté Patrick Mouguiama-Daouda, en classe les élèves devront s’asseoir à 2 par table banc et porter des masques.