Front syndical : Une campagne de m-marketing et des questions

L’ensemble des usagers de téléphonie mobile ayant reçu, le 14 du mois courant, un SMS envoyé par un correspondant dénommé «Syndicats», de nombreuses interrogations fusent désormais sur les raisons et le financement de cette opération de mobile marketing.

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SMS reçu par un travailleur du privé sur son téléphone portable. © Gabonreview

Finis les moyens traditionnels (assemblée générale, passage à la télévision pour lecture d’un communiqué). Les leaders syndicaux s’essayent maintenant aux technologies de l’information et de la communication pour l’optimisation de leur stratégie. C’est le constat fait, le 14 mars dernier, par l’ensemble des usagers de téléphonie mobile. Syndiqué ou pas, fonctionnaire ou non, parent ou enfant, national ou expatrié, chacun a reçu un SMS envoyé par un correspondant dénommé «Syndicats». «Les syndicats du Mosaapp TGV, le Synas et le Synafopra interpellent l’ensemble des travailleurs à une reprise effective du travail. Soyons tous patriotes», pouvait-on y lire. L’on comprend bien que l’objectif visé ici était de toucher la population dans sa totalité et de ne plus limiter la communication aux seuls adhérents des différents regroupements syndicaux.

C’est peu dire que ces responsables de syndicats n’ont pas lésiné sur les moyens pour solliciter l’accompagnement des compagnies téléphoniques dans cette campagne de marketing mobile dont le taux de lecture avoisine généralement les 70%. Comme quoi, «aux grands maux les grands remèdes». De grands moyens qui ne sont cependant pas sans coût et à travers lesquels les syndiqués disent ne pas se reconnaitre. «Moi je suis agent public, et notre revendication, transmise depuis plus d’un mois et qui jusqu’à aujourd’hui attend de connaître satisfaction, est noble. C’est pour le bien-être de plusieurs générations après nous que nous nous battons. C’est une cause nationale. Je ne suis pas concernée par ce message. Je ne vois pas l’intérêt d’interpréter ça», a déclaré une fonctionnaire en poste au ministère de l’Agriculture.

De division en division, de trahison en trahison, certains syndicats semblent avoir trouvé le bon allié pour financer une telle opération. Sinon, où ont-ils pu trouver les moyens de cette action quand on sait que ces structures vivent de cotisation et que très peu d’adhérents sont à jour ? Quel a été le compromis trouvé avec les autorités pour être arrivé à cette prise de conscience un peu «étonnante» alors que leurs compères continuent e conditionner la reprise de toute activité à la satisfaction totale des revendications ? Où est passée la Dynamique unitaire responsable ? L’intérêt général est-il vraiment au cœur de cette initiative ? Autant de questions qui méritent des réponses et des éclaircissements.