Réunis le 16 mars en assemblée générale, les agents publics réunis au sein de la Dynamique unitaire ont rejeté la proposition transitoire visant à augmenter de 18% le salaire brut avec suppression de la Prime d’incitation à la performance. Ils réitèrent leur engagement à paralyser l’administration.

Un moment de l’AG durant la pluie. © Gabonreview

Un moment de l’AG durant la pluie. © Gabonreview

 

Trente-six jours d’arrêt d’activité au sein de la fonction publique et toujours pas de solution de sortie de crise. Le gouvernement et les syndicats regroupés au sein de la Dynamique unitaire se regardent toujours en chiens de faïence. Malgré le mauvais temps qu’il a fait le 16 mars dernier, les fonctionnaires ainsi que les retraités civils et militaires se sont réunis à l’école primaire Martine Oulabou. But ? Se concerter et arrêter une position commune par rapport à la mesure transitoire proposée par les autorités du pays. Comme quoi, plus rien, pas même les caprices de la nature, ne peut plus les arrêter ou les faire reculer.

Jean Remy Yama, le modérateur de la Dynamique unitaire, entouré d’autres leaders syndicaux. Et un aperçu de l’assemblée générale après la pluie. © Gabonreveiw

Jean Remy Yama, le modérateur de la Dynamique unitaire, entouré d’autres leaders syndicaux. Et un aperçu de l’assemblée générale après la pluie. © Gabonreveiw

En effet, après les échecs relatifs des rencontres d’Agondjé et du ministère de la Fonction publique, le gouvernement a mis à profit le week-end du 14 au 15 mars dernier pour ouvrir d’autres négociations avec les partenaires sociaux. Ces discussions ont porté sur les modalités de reprise du travail en attendant la mise en place du nouveau système de rémunération, prévue pour juillet prochain. Concrètement, la proposition a été la suivante : «Une augmentation de 18% de salaire brut avec suppression de la prime d’incitation à la performance». Un «prémisse» de la «bonne volonté» des autorités à voir les choses s’améliorer et les activités reprendre dans l’ensemble du pays, qui a malheureusement été rejeté par les agents grévistes, déterminés à faire aboutir leurs revendications. «Les travailleurs estiment que la proposition du gouvernement est insuffisante pour permettre une reprise normale du travail. De ce fait, la P.I.P est un acquis», a indiqué le modérateur de la Dynamique unitaire, avant d’annoncer la poursuite de la grève lancée le 9 février dernier jusqu’à la hausse des salaires.

De toute évidence, les agents publics campent sur leur position. Ils veulent aller au bout de leur logique, fustigeant au passage les agissements du gouvernement qui aurait opté, en lieu et place de négociations franches, pour des menaces d’arrestation, des intimidations et des injures. «C’est dans notre agissement qu’on jugera notre détermination. Nous devons maintenir cette mobilisation», a conclu Jean Remy Yama.

 
GR
 

38 Commentaires

  1. le Blogueur Gabonais dit :

    de toutes les façons si vous lâchez prises vous n’aurez plus jamais gain de cause, d’un autre coter ce sont nos enfants qui subissent le retards et de facto leur éducation prend un coup de cette greve, je reste observateur !

  2. John mba dit :

    Vous ne luttez pas que pour vous. Les jeunes qui sont chez eux doivent comprendre que nombreux seront des enseignants de demain aussi. Et que c’est pour leurs bonnes conditions de travail que vous combattez!!!!

    • BAMIKOTH dit :

      Tu parles de conditions de travail?
      As-tu vu dans leur cahier de charges un passage en rapport avec les effectifs pléthoriques, la construction de nouvelles salles de classe, la fourniture en matière didactique et pédagogique, les séminaires et stages de renforcement de capacité, ….
      Non ils sont en grèves pour revendiquer des hausses de salaires. C’est donc une grève pour eux-même.

      • BAMIKOTH dit :

        lire « matériels »

      • mouthou dit :

        Cette grève n’est nullement le seul fait des enseignants. Non, cette grève concerne tous les fonctionnaires. Ce qui est reconnu, c’est que dans la catégorie des autres fonctionnaires, il y a plus de poltrons et de carriéristes, attachés à l’hypothétique nomination, que de gens capable de mener une lutte qui pourrait profiter à toute la communauté des fonctionnaires. Oui, il est vrai qu’ici, il n’est nullement fait mention de tables bancs, ni d’effectifs pléthoriques. La grève actuelle concerne autant les enseignants que les parents des enseignés. C’est une grève pour le mieux être de tous: Enseignants, Parents d’élèves et élèves…..!

      • Giscard Syd BOUASSA MIKALA dit :

        Si un employé réclame une hausse de salaire à sa hiérarchie,c’est qu’il veut mieux faire pour l’avenir de ses enfants et le sien propre.Ce n’est qu’une étape et le reste s’en suivra.

  3. Semibrunel dit :

    Je voudre dire pourkwa en capitale les fonctioniare ne travailer pas et en province le travaille a reprit je pensai que cette greve serais pour tous car s’il ya augoumntation des salaire sa serai pour tous le monde et non pour les une parti

  4. Manzo sinandong dit :

    Cette noble lutte est faite pour le fonctionnaire et le retraité de demain n’en déplaise à ceux des syndicalistes qui veulent faire le jeu du pouvoir. La lutte doit continuer.

  5. Mone Afirikara dit :

    Ali9 a l’armée, et l’opposition a les civils. les civils restent à la maison sans aller au travail et on verra qui gagnera cette guerre. ils tirerons encore sur qui si nous sommes assis chez nous?

    La libération est proche.

    La Patrie ou la mort, nous vaincrons!

  6. King Shabaka dit :

    Bon finalement je me rends compte que j’avais un peu raison dans mes analyses de la situation politique qui prévaut actuellement au Gabon: les syndicats se sont mués en partie d’opposition ou du moins travaillent main dans la main avc celle-ci, et visiblement, ils ont choisi la stratégie du chaos pour faire partir Ali. Je m’explique:

    Vu que si on va aux élections Ali va repasser comme une lettre à la poste, alors il faut tout faire pour qu’on n’en arrive pas aux élections et le faire partir avant, en créant une situation de Chaos.

    Si l’affaire Pierre Pean, la marche du 20 décembre qui a enregistré la mort du jeune Mboulou, les coupures de courants à répétition, les pénuries de gaz et de pétrole ne peuvent pas faire partir Ali. Alors il ne leur reste qu’une dernière solution: les cordons de la bourse.

    Sachant que le gouvernement dans sa situation financière actuelle n’est pas capable de supporter une hausse du smic de 80.000 à 300.000, encore moins une hausse du point d’indic, ils vont camper sur cette position. Et je crois qu’il tiennent le bout car l’autre sera obligé de lâcher du leste ou alors c’est son fauteuil qui est jeu.

    Chers syndicats, je crois que vous tenez là le bon bout, alors surtout ne lâchez rien! Votre stratégie du Chaos va porter ses fruits.

    • BAMIKOTH dit :

      Si votre analyse est juste, je voudrais savoir comment ses messieurs, Chefs de partis, syndicalistes et autres opposants devenus; je voudrais savoir comment ils feront, une fois aux affaires, pour soutenir ce niveau de salaire.
      Non ce n’est pas un comportement responsable.
      Pardon je suis seulement de passage oh

    • lajosé dit :

      mon frère king shabaka!j’ai lu ton analyse,avec beaucoup d’attention,mais la seul chose qui me gène la dedans,c’est l’affirmation selon laquelle,l’oppositon travaillerais avec les syndicats.pourquoi,parce que depuis l’accession de mr ali au pouvoir il n’a de cesse de faire des promesses aux syndicat,j’en veux pour preuve,la grève du snec en 2013,il avaient les membres du snec j’entant repris les cours par patriotisme,alors que leurs principales revendications n’avaient pas été resolues,monsieur jean Remi yama,qui était le secretaire general et le président du snec avait été traité de tous les noms d’oiseaux,parce qu’il avait fait confiance au gouvernement de son pays,a cette époque je vous le rappel on ne parlais pas de crise du pétrole,mais plutot de carnaval,course moto-nautique,de grosse berline aux frais du contribuable,du laisser nous avancer!on ne pensaient pas aux veritables problèmes du pays,on se contentait des reformette sur papier!on ne pensait pas à demain comme dans tout pays serieux,qui s’est qu’à tout moment le système économique mondial peut connaitre une variation defaroble!non on pensait à soit meme,à arranger l’image du Gabon à l’exterieur,en achetant des chalets,partout dans le monde,par exemple le fameu posso di borgo,à 65 milliards,et est-ce une priorité,combien de salle de classe cette énorme somme d’argent peut construire!Donc pour les syndicaliste et le peuple gabonais cette grève est fondée!on s’enfou,meme si elle peut emporter le pouvoir en place,mais l’objectif doit etre qu’il reste ou pas l’amelioration des conditions de vie du travailleur gabonais§!merci

  7. gabon tchouoooo dit :

    En l’état actuel des choses, on ne peut pas demander aux Gabonais de faire des concessions, d’attendre, d’essayer de comprendre, d’accorder des circonstances atténuantes, etc… Etant donner qu’Ali et son PDG ne veulent pas dégager, seule la tenue d’une conférence nationale souveraine dans les plus brefs délais pourrait calmer les ardeurs des Gabonais. Nos gouvernants sont incompétents et les gens ont des choses à proposer pour que le pays avance. Le Gabon ce n’est pas quand même le Nigéria (177 millions d’habitants) ou même le Cameroun (20 millions). Vous aussi ! quand même !

  8. Le Lecteur Assidu dit :

    Bon courage!

  9. Georges Mbha dit :

    Il faudrait aussi qu’on puisse inclure des dispositions qui permettront clairement de pouvoir faire des ponctions dans les salaires des agents publics de l’état qui ne remplissent pas bien leurs tâches. Parce que tt ne doit pas être ds les attentes de l’état mais bien aussi de ceux du côté de nos agents publics.

    • Ecriture dit :

      Exact Georges Mbha, autant les syndicalistes réclament leurs droits légitimes autant ils devraient offrir un service de qualité à l’Etat qui juste qu’à présent n’est pas perceptible dans leur travail; ils n’y qu’a fait faire un tour dans les administrations publiques…

      • olivier dit :

        on doit faire ça d abord pour les députés, les sénateurs et le président de la république qui a multiplie le budget de la présidence par 8, il y a aussi la court des comptes, la cours constitutionnelle, et si on fait au niveau de l AGNT elle va simplement ferme, de même les mecs de la luttes contre l enrichissement illicite.

      • Manzo sinandong dit :

        Les syndicats réclament leur légitimes droits.savez vous par exemple qu’au Gabon celui qui a son master ou son doctorat vivote au moment où celui qui s’est arrêté au CE1 roule carrosse et a un compte lourdement garni à bgfi. Ceux qui ne font pas correctement leur boulot sont ceux là que votre parti a fabriqué et protège. Arrêtez de dire n’importe quoi!

    • lajosé dit :

      Mon frère Georges,ce que vous dite est fondé,le problème c’est que ce n’est pas le moment,enfin je pense!pourquoi?parce que selon moi,toute administration est le reflet de ceux qui gouverne!ceci étant,dans le cas de notre pays,qu’est ce qu’on constate depuis que le système politique actuel est au pouvoir.les recrutements,sont fait par copinage,parentèle,ethnique,clanique,politique,ésotérique etc…si nous continuons dans ce sens,si celui qui recrute,prend par exemple un camarade,ils feront le plus souvent de la camaraderie et oublieront qu’ils sont dans une administration public donc ou les considération politique n’ont pas le droits de citées!Et dans notre administration ce sont ces considération secondaires qui deviennent primaire.quelles sont les effets pervers de ce mode de fonctionnement,c’est que ceux qui sont compétents et volontaire,ont deux choix soit ils se découragent,soit ils entre dans la danse et accepte d’être le contraire de ce qu’ils ne sont pas!Et l’administration tout entière est malade et on entre dans l’embrouillamini dans laquelle on est!Et l’administration n’est plus au service du citoyen mais des individus!donc pour terminer frère,je suis d’accord avec toi,parce que les populations ne comprennent pas souvent que quand on demande le changement on doit aussi être prêt à changer soit même!Donc bien de chose à toi!

  10. LE GABOMA DESABUSE !!! dit :

    Le pouvoir veut jouer la montre et l’usure, mais c’est peine perdue. ça marché avec l’ONEP, mais là, il s’agît de toute l’administration. Le durcissement de la grève est donc une excellente décision. Pourquoi?
    1. 2016 Ali gagnera certainement les élections car il a tout l’arsenal de l’État qui le cautionne ce qui est bien sûr malheureux. Ce ne sera donc pas par les urnes. Bourantsuo et compagnie lèveront sans aucun doute le pied sur l’acte de naissance qu’il produira à ce moment là et donc on ne peut rien attendre des institutions qui disent respecter la république…
    Et là, je suis d’accord avec « GABON tchouooo ».

    2. Le secteur privé qui s’essouffle en ce moment va prendre un coup mémorable et ça aura pour conséquence de mettre ces agents dans la rue et ainsi, grossir les rangs de nos confrères du public

    3. Les entreprises nationales vont fermer et étrangères vont plier bagages.

    4. Le reste des gabonais, même ceux de son camp qui pensent que la solution de sortie de crise viendra d’Ali le lâcheront car ne verront plus en lui la garantie de sauvegarde de leurs acquis mal acquis.

    5. La débandade. Chacun cherchera maintenant à fuir le pays.

    6. Et le peuple, sans effusion de sang,si les militaires oh combien maboules, font pour une fois le bon choix, reprendra son pouvoir qui l’a toujours été imposé et installer désormais, le sien. S’ils font malheureusement le mauvais choix, alors, ils nous affronteront à la vie à la mort, même si se sont nos parents.

    7. Ils crieront tous en cœur AIE YAYAYE !!!!

  11. Mike Gabonais dit :

    En tout cas ils sont courageux

  12. casic dit :

    je pense que le seuil des grèves des années antérieur n’est pas encore été atteint il reste encore une chance à l’état de sauver cette crise et ils ont des moyens. Mais de grâce les syndicats doivent comprendre que rester sur cette position n’amène à rien si ce n’est que le disfonctionnement de notre système économique, donc il faut arrêter la grève et attendre les élections pour s’exprimé si réellement ils sont mécontent du travail que fait le gouvernement actuel

    • mouthou dit :

      Mort de rire……!
      Quand il va y avoir augmentation de salaire, ce ne sera pas seulement pour les enseignants, ni seulement pour les fonctionnaires. On parle bien du smig qui doit passer de 80000 à 300000. Cette revendication concerne aussi et surtout tous les travailleurs du Gabon. Ce qui veut dire qu’un veilleur de nuit à SGS ou primat sécurité pourra avoir un salaire de 300 000 à l’embauche. Vous voyez bien que ce ne sont pas seulement les fonctionnaires, encore moins les enseignants.

    • lajosé dit :

      Casic,attendre quel,élection?Qui parles d’élection?le chef de l’exécutif actuel n’est il pas l’émanation des élections?les revendications actuelles,ne sont pas d’ordre politique,enfin je pense et les syndicalistes doivent veiller à cela,que les opposants récupères cette situation c’est leur droits,mais que le peuple lui même prennent sont destin en main,cette positon aura l’avantage de faire partir le pouvoir en place ou de faire en sorte qu’il sache que le peuple existe et de montrer aux opposants qui sont en starting bloc,de savoir qu’il pourraient subir le même sort s’il ne prennent pas le peuple en compte lorsqu’ils arriveront aux affaires!

  13. ya kiakia dit :

    Les fonctionnaires qui sont en grève sont autant pedegistes qu’opposants ; donc c’est l’électorat confondu. 2016 c’est demain. Si la question basique des salaires n’est pas résolue maintenant…la prochaine campagne, ça promet !

  14. Papangoye dit :

    200% pour cette grève. Soutien total aux fonctionnaires qui sont dans leurs droits. Contraste saisissant entre des Bongo qui se partagent des centaines de milliards de l’héritage et ces milliers de fonctionnaires et autres dans le privé qui n’arrivent pas à joindre les 2 bouts. Les Bongo se moquent de qui?

  15. Victor Mabe dit :

    voici comment des inconscients ne pensent pas à l avenir de la jeunesse gabonaise. Cette grève soutenue par les ténors de l opposition n a aucun fondement. La collusion avec l opposition est évidente quand on note la présence de Moukagni, Marc Ona à l AG.
    Marc Ona pousserait il à la grève si ses enfants étaient au Gabon?
    Marc Ona comme la plupart des leaders de l opposition et ceux du PDG ont leurs enfants à l étranger. Qui trinque de tout ca? c est le peuple gabonais. Parents prenez votre courage et dites stop à ces enseignants manipulés par Les nostalgiques du passé.

  16. LES9ROUTE dit :

    Je suis franchement désolé de constater qu’ils y a dans ce pays des gens qui ont vendu leur personnalité.
    Ces gens là ne sont ni gabonais ni rien. Sauf que c’est sont des gens sans identité, parce qu’ils n’ont ni ancêtres, ni fils, et pour certains ni petits fils présent ou avenir. Donc aucune identité ni localisation citoyenne.
    Ils ont malheureusement été parachutés comme par hasard au Gabon sans avoir des aptitudes citoyennes et patriotiques de vivre dans notre beau pays.
    Car si c’était le cas contraire ils comprendraient facilement les raisons du noble combat que mènent l’Union Nationale (politique) et la Dynamique Unitaire (Syndicat) et la société civile (ONG) contre ceux là qui ont pris Notre Pays en otage.
    J’encourage tous ceux qui sont engagés dans le combat de la libération de notre pays d’être lucides et déterminés.
    Nous sommes des citoyens élus et initiés pour la cause et pour la patrie. Ne soyons pas distraits par ces zombifiés et chosifiés par les forces du diable que nous combattons.
    Il ne s’agit pas ici d’un combat d’ethnie, mais plutôt du noble combat du citoyen qui défend ça patrie contre des imposteurs et mafio qui détruisent et dilapident toutes nos richesses et valeurs pour nous asservir. Alors que nous restera-il ?
    Notre combat est nobles et ils n’y a que des nobles qui saisissent le langage de la noblesse.

  17. Luc4 dit :

    Sert, cette gréve aura des répercutions à long terme, mais les fonctionnaires ont raisons de durcir le mouvement. Comment comprendre que dans un pays comme le Gabon, 52 plus 1 individus vont se partager près de 400 milliard de nos francs, pendant que les fonctionnaires sont très mal rémunérer. Sa ne peut que révolter les gabonais.Oui, nos enfants en paie le prix, mais moi qui vous écris, je suis une génération sacrifiée pendant les gréve illimités et les villes mortes des années 90.

  18. FRANCK-BERNARD MVE dit :

    POURQUOI SE TAIRE LORSQU’ON PEUT DIRE DES VÉRITÉS?

    J’entends les uns et les autres dire que les enseignants, parce qu’ils sont en grève illimitée, veulent tuer les rêves, les ambitions des étudiants et des élèves du Gabon. Mais soyons un peu sérieux et voyons bien le problème. Qui sont vraiment tous ceux qui plombent l’avenir des jeunes gabonais ?

    Par exemple, que pensent vraiment les élèves des études lorsqu’ils constatent que les arrivistes et autres parvenus ont plus de pouvoir et de crédit dans la cité que les hauts-diplômés ? Les étudiants pensent-ils encore à faire des efforts lorsque le voisin d’en face s’est affranchi de toutes les règles académiques pour parvenir par d’autres moyens pas toujours licites ? A quoi ça sert de faire croire à un enfant que ‘‘l’école c’est l’avenir’’ lorsque l’enfant du député, du sénateur, du maire, du DG mange un beefsteak chaque midi et qu’il a tout ce qu’il veut ? L’image peu reluisante d’un fonctionnaire -père ou d’une mère de famille- qui compte déjà les pièces dès le 27 du mois encourage quel élève de ce pays à perdurer dans l’effort personnel ? Les études c’est bien, mais les jeunes gabonais ont bien compris que ce n’est pas par ce chemin qu’ils seront riches un jour…sinon leurs parents du SNEC le seraient avant tout le monde puisqu’ils ont tous les plus ‘’gros diplômes’’ de la planète entière !

    Nous sommes, pour la plupart, des enfants de ces malingres salaires de fonctionnaires ayant grandi avec ces réalités. Et si nous avons continué à nous battre à l’école et à l’université, pendant que les ‘‘fils à papa’’ voyageaient dans le monde entier sans soucis pour l’avenir, c’est bien pour servir notre beau pays et non parce que les études assurerait notre aisance matérielle et financière. En tout cas, malgré tout ce qu’on peut vouloir dire, les enfants de pauvres dans ce pays ont toujours fait plus d’études que les enfants nantis… Et personne ne me dira le contraire !

    Non, ce ne sont pas les enseignants qui veulent tuer l’avenir de la jeunesse gabonaise mais bien ceux qui, par leur réussite ostentatoire et arrogante, leur prouvent au quotidien que d’autres moyens sont possibles en dehors des études et des efforts personnels. Si les enseignants ne font pas cette grève, s’ils ne vont pas jusqu’au bout de leur lutte, malgré les salaires qu’on menace de couper, eux-mêmes, les jeunes, trouveront encore ces ‘‘miettes de salaire’’ issues de la coloniale lorsqu’ils seront grands et actifs. Il faut donc que leurs parents, par cette grève logique et légitime, balisent le terrain pour qu’enfin, dans ce pays, les études soient revalorisées à leurs yeux.

    Oui, les élèves et les étudiants sont à la maison depuis deux mois mais cela fait aussi quarante ans que les travailleurs gabonais vivent avec de miséreux salaires alors que les dirigeants du pays se la coulent douce comme des nababs orientaux. Oui, l’école est en panne dans ce pays mais ce n’est pas forcement à cause de ceux qu’on accuse lorsqu’on veut faire de la surenchère stérile.

    Allez visiter les salles de classes dans tout le pays et même dans les lycées phares comme Léon MBA ou MANDELA et vous comprendrez qui sont les vrais responsables de cette situation chaotique. Entre-autres constats, pas de tables-bancs adéquats, toilettes bouchées ou inexistantes, effectifs pléthoriques dans un petit émirat de pétrole et d’un million cinq cents mille habitants seulement. Même constat dans les hautes sphères académiques : campus désuets, amphithéâtres bondés. Structures restreintes et caduques. Après ces réalités indubitables, est-ce aussi de la faute des vaillants serviteurs de la république que sont les enseignants si l’état des lieux laisse à désirer? Non.

    Les problèmes éducatifs du Gabon viennent de loin ; ils ne sont malheureusement pas d’aujourd’hui. Même nos arrières-arrières petits-enfants vont les trouver puisqu’on ne constate pas une quelconque amélioration ou volonté politique allant dans ce sens.
    Alors, soyez honnêtes en ne condamnant plus ceux qui vivent déjà dans la misère et qui travaillent depuis les années 80 dans des conditions insalubres et inhumaines. Vos regards doivent impérativement se tourner vers ceux qui nous ont toujours dirigés comme s’ils avaient affaire à une officine privée.

    Maintenant si le gouvernement veut bien faire quelque chose de fiable, de correct, de crédible dans ce pays, c’est bien de décerner une médaille du mérite gabonais a tous ceux qui élèvent leurs enfants avec les salaires que nous connaissons tous depuis 40 ans.

    Dr. FRANCK-BERNARD MVE, Écrivain-Peintre, Enseignant-Chercheur à l’E.N.S.

    • ya kiakia dit :

      Dr. FRANCK-BERNARD MVE, Écrivain-Peintre, Enseignant-Chercheur à l’E.N.S.
      Respect au carré.
      Vous avez tout dit et fidèlement exprimé l’amertume du vaillant fonctionnaire gabonais.
      Rien à ajouter.

  19. Rdugabon dit :

    Jouer avec l’avenir des enfants…faire grève en étant payé…revendiquer la PIP en n’étant jamais à l’heure à son poste et pratiquant allègrement l’absentéisme…nous lisons aussi « vaillant fonctionnaire gabonais »…de qui se moque-t-on?? du travailleur du privé qui, lui, sait ce que c’est que les horaires stricts, le travail BIEN accompli…et il paye des impôts pour payer les fonctionnaires … en grève perpétuelle.

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