Assimilant le récent forum organisé à Libreville par Libération à un exercice de propagande au service du pouvoir, le Mouvement civique du Gabon estime que le journal français vient de faire son entrée dans la Françafrique, lui demandant de faire toute la lumière sur cette opération, y compris son financement.

© liberation.fr

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Tenue du 9 au 10 septembre dernier à Libreville, le forum citoyen de notre confrère Libération n’a pas fini de faire grincer des dents. Dans un communiqué publié le 12 octobre courant, le Mouvement civique du Gabon (MCG) se penche sur cet événement qui entendait «ouvrir des débats dans un pays où justement le régime interdit une conférence nationale, dans lequel les libertés publiques sont menacées à tout moment». Et la présidente du MCG de s’étonner de ce qu’aucun journaliste gabonais n’ait été invité à prendre part aux échanges. «Ni Désiré Emane, directeur des Echos du Nord, ni Jonas Moulenda, du même organe, qui ont dû récemment fuir le Gabon, en raison du risque d’arrestation arbitraire, (n’ont été invités)», a déploré Mengue M’Eyaà. «Aucun représentant de TV+, télévision libre, fréquemment mitraillée par les troupes d’élite du régime, n’a été invitée. On note la présence du seul président de l’Agence gabonaise de presse (AGP), lequel est appointé par le régime», a-t-elle ajouté.

Mengue M’Eyaà, présidente du conseil exécutif du Mouvement civique du Gabon avec François Hollande, alors candidat à la présidence de la République. © D.R.

Mengue M’Eyaà, présidente du conseil exécutif du Mouvement civique du Gabon avec François Hollande, alors candidat à la présidence de la République. © D.R.

Relevant qu’une multitude de ministres en fonction, des focardiens comme Alain Joyandet, y ont été invités, le MCG s’étrangle quasiment. «On découvre l’existence d’un délégué à la jeunesse du parti au pouvoir à l’occasion d’un débat surréaliste sur la jeunesse africaine, alors que le régime envoie des troupes réprimer violemment les étudiants en grève et révoltés sur le campus délabré de Libreville», a poursuivi Mengue M’Eyaà. «Bref, une aimable mascarade», affirme-telle, regrettant que Libération, dont les difficultés financières sont connues de tous, «ait pu prêter le flanc à une opération de propagande en faveur du régime gabonais, en lui laissant un champ d’expression aussi important». Il n’en fallait pas plus pour que la présidente du MCG se demande si les journalistes de Libération sont devenus les nouveaux mercenaires intellectuels du continent africain. Pour elle, il ne fait plus aucun doute que Libération vient de faire son entrée dans la Françafrique.

En conséquence, le MCG entend désormais boycotter ce journal. «Nous dénonçons sa venue à Libreville, et nous exigeons que toute la transparence, y compris financière, soit faite sur les conditions d’organisation de ce forum, exercice de propagande au service du pouvoir», a conclu Mengue M’Eyaà.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Roberto dit :

    Normal qu’on s’interroge !!! Ca demande en effet clarification notamment sur la transparence financière.

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