Selon une étude réalisée à travers la télédétection par des chercheurs de l’Université du Maryland (UMD) aux Etats-Unis, et publiée dans la revue scientifique «Science Advances», la forêt du bassin du Congo a été ravagé à 84% entre 2000 et 2014, soit environ 165 000 kilomètres carrés de forêts, par les activités de défrichement local. Une zone forestière plus vaste que le Bangladesh.

Les forêts du Bassin du Congo. © D.R.

 

Les scientifiques craignent pour l’avenir du second massif forestier tropical après la forêt amazonienne. Les activités humaines au sein de cette grande mosaïque de forêts, de savanes, de marécages, de rivières et de forêts inondées, seraient plus dangereuses que les actions des agroindustriels, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Maryland (UMD) aux Etats-Unis. Celle-ci révéle la «perte massive de cette forêt du Congo provoquée par les mains et non par des machines».

Selon les résultats de l’étude dirigée par Alexandra Tyukavina et son équipe, 84% du défrichage au sein de la forêt du bassin du Congo était effectué à la main par des agriculteurs travaillant pour nourrir leur famille, plutôt que par l’exploitation forestière ou l’agriculture industrielle. Ce qui est surprenant et inquiétant est que le défrichage de petits exploitants en République démocratique du Congo représente près des deux tiers de la perte totale de forêt, soit à lui seul 54% de celui des forêts indonésiennes et 46% de celui du Brésil, les deux principaux points chauds de la déforestation où l’agriculture industrielle et l’exploitation forestière dominent.

«Le problème tient en grande partie au fait que la RDC, qui compte deux fois plus d’habitants que les cinq autres pays (Cameroun, République centrafricaine, Gabon, République du Congo et Guinée équatoriale), est incroyablement pauvre et politiquement instable. La grande majorité de la population est constituée de petits exploitants agricoles, qui se nourrissent non seulement eux-mêmes, mais aussi des villes et des villages voisins», écrivent Tyukavina et ses collègues. Estimant qu’à l’état actuel des tendances, toutes les forêts tropicales humides primaires du bassin du Congo pourraient être éliminées d’ici la fin du siècle.

Le bassin du Congo déborde de vie. On y trouve environ 10 000 espèces de plantes tropicales, dont 30 % sont uniques à la région. Les espèces menacées, comme les éléphants de forêt, les chimpanzés, les bonobos et les gorilles de plaine et montagne peuplent ces forêts luxuriantes. Au total plus de 400 espèces de mammifères, 1 000 espèces d’oiseaux et 700 espèces de poissons ont trouvé refuge dans la zone. Depuis plus de 50 000 ans, le bassin du Congo fournit nourriture, eau et abri à plus de 75 millions de personnes.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. diogene dit :

    Le fascisme est dangereux pour les hommes, les animaux, les forêts,bref la planète…
    Qu’on se le dise.

  2. Ikobey dit :

    Nous ne sommes pas arrivés au stade où notre intelligence et notre travail peuvent créer de la richesse. A liquider notre pétrole, notre manganèse nous nous appauvrissons de plus en plus. Ce qui manque le plus à notre pays c’est de la matière grise pas des matières premières.
    Désolé d’être si pessimiste, quand je lis ici et là tous ces idiots qui croient dur comme fer qu’il s’agit de changer la tête de l’Etat pour commencer la route du développement économique, j’ai peur pour l’avenir.

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