Fonction publique : Risque de suspension de salaire pour 14.589 agents dès le 30 avril

Sur 103.723 agents publics, seuls 92.085 sont réels dont 2 951 avec des dossiers litigieux. Les résultats intermédiaires du recensement démarré le 30 août 2019 révèlent que 11.638 agents sont inexistants. Ces derniers et les 2.951 agents verront leurs salaires suspendus à compter du 30 avril s’ils ne régularisent pas leurs situations.

L’épée de Damoclès pèse sur 14.589 fonctionnaires gabonais. © D.R.

Le recensement biométrique réalisé de septembre à décembre 2019, a informé le ministère de la Fonction publique, a révélé que 11 638 agents publics ne se sont pas fait recenser. Sur 103.723 agents publics, seuls 92 085 se sont fait identifier. Parmi ces derniers, 2.951 dont les dossiers sont incomplets ou litigieux en raison des erreurs sur le patronyme, les contradictions dans l’appréciation de présence au poste, le défaut de justificatif pour maladie, les doublons sur les matricules et autres erreurs.

À côté d’eux, les 11.638 agents, pour l’heure fictifs, sont appelés à justifier de leur absence au recensement en apportant les garanties de la régularité de leurs dossiers afin d’être comptés parmi les agents réels. Selon le ministère de la Fonction publique, une commission ad hoc sera ouverte du 1^er au 30 avril afin de leur permettre à eux et à ceux dont les dossiers sont litigieux de régulariser leurs situations.

Ceux qui ne s’y conformeront pas, a prévenu le ministère, verront leurs salaires suspendus à titre conservatoire à compter du 30 avril. Alors que 14.589 agents sont concernés par cette mesure, le ministère de la Fonction publique rassure qu’«après la régularisation, la suspension de la rémunération sera automatiquement levée et l’agent régularisé sera rémunéré au mode de règlement habituel».

«Toutes les anomalies détectées seront traitées», promet le ministère qui prévoit de radier ou d’engager des poursuites pénales contre les agents fraudeurs ou qui n’auront pas des justifications d’absence. Un Conseil de santé sera mis en place pour les maladies de longue durée afin de permettre aux fonctionnaires concernés de sortir du fichier solde pour être pris en charge par la Caisse des pensions et des prestations familiales (CPPF), et éventuellement radier ceux qui ne répondront pas aux critères.

Pour les agents non affectés à des postes, il est prévu un redéploiement, une reconversion via une formation, une réaffectation, une proposition de départ volontaire ou une pré-retraite lorsque l’âge le permet, mais aussi, l’engagement des poursuites pénales pour les cas de fraude avérée.

Selon le ministère de la Fonction publique qui rappelle que ces mesures s’inscrivent dans le double effort d’optimiser la gestion des ressources humaines de l’État via l’assainissement du fichier ressources humaines pour une Fonction publique performante, et de maîtriser les dépenses publiques liées à la masse salariale de l’État ; les fonctionnaires fantômes seront «radiés du fichier».