L’horizon semble s’assombrir pour le pouvoir en place, qui devra faire face à la plus importante crise budgétaire de l’histoire du Gabon avec des conséquences économiques et sociales. Telle est la conclusion de l’analyse de la situation actuelle faite par le vice-président de l’Union nationale (UN).

Casimir Oyé Mba et quelques membres du directoire de l’Union nationale, le 28 février à Libreville. © Gabonreview

Casimir Oyé Mba et quelques membres du directoire de l’Union nationale, le 28 février à Libreville. © Gabonreview

 

Si les pouvoirs publics ont adopté, en décembre dernier, une loi de finances construite sur la base de prévisions optimistes annonçant le prix moyen du baril de pétrole à 80 dollars, l’Union nationale (UN) apparait plus critique et sceptique quant à la conjoncture actuelle. Selon le vice-président de ce parti, pour l’année 2015, tout indique que «le Gabon va devoir faire face à la plus importante crise budgétaire de son histoire que le pouvoir semble incapable de mesurer afin d’en limiter les effets».

Dans une communication livrée le 28 février dernier au siège de son parti à Libreville, Casimir Oyé Mba a indiqué que pour le paiement des 3073,3 milliards de dépenses votées par le Parlement au titre du budget 2015, l’État ne dispose que de 1738,7 milliards de ressources propres. Le déficit budgétaire se trouve, en conséquence, porté à la somme de 1334,6 milliards, représentant 77% des ressources propres et 15,5% du PIB. Une situation qui invite à s’interroger sur les moyens dont dispose le gouvernement pour combler ce déficit. «Comment comprendre que jusqu’à maintenant, alors que les services techniques ont alerté le gouvernement depuis de nombreux mois, le régime en place continue à se comporter comme si tout allait pour le mieux ?», s’est interrogé l’ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale, ajoutant : «Depuis son établissement par la fraude et la force des armes, le pouvoir n’a eu de cesse de mentir au peuple gabonais et aux partenaires financiers de notre pays sur la réalité de la situation de gestion des finances publiques. L’endettement du Gabon a été multiplié par 2,2 en 5 ans».

A en croire le vice-président de l’Union nationale, le budget 2015 ne serait pas conforme à la réalité. «L’élaboration du budget obéit à un ensemble de principes simples. Au nombre de ceux-ci il convient de citer la sincérité. Cette sincérité emporte la prudence dans l’évaluation des recettes, l’exhaustivité dans la détermination de la dépense publique et la pertinence des hypothèses retenues», a-t-il rappelé, avant de relever que le montant inscrit au titre de la prime d’incitation à la performance est de 100,2 milliards de francs contre 102,2 milliards en 2014. Or, a-t-il précisé, en 2014 la PIP avait été budgétisée pour une période de 6 mois. Donc en année pleine, le montant à inscrire pour cette prime devrait être de 204,4 milliards, au lieu de 100,2 milliards. Dès lors, l’ancien Premier ministre évalue la masse salariale à 836,9 milliards de francs.

De même que les dépenses en biens et services pour le fonctionnement de l’Etat passent de 199,9 milliards en 2009 à 379,8 milliards dans le budget 2015, soit une augmentation de 90% en six ans. «Depuis de nombreuses années, le budget n’est plus une réalité. Le vote de la loi de finances, l’exécution du budget de l’État, la tenue des comptes publics n’obéissent plus à aucune règle de droit. La Cour des comptes est devenue l’ombre d’elle-même et ne remplit plus sa mission régalienne de contrôle de l’exécution du budget et de gestion des deniers publics. En violation flagrante et constante de la Constitution, notamment son article 48, la loi de règlement qui sanctionne la gestion du budget n’est plus jamais présentée au Parlement pour son adoption. En des termes très clairs, en matière de gestion des finances publiques, le Gabon est passé de l’État de droit à l’État de fait», a-t-il déploré aux côtés de ses camarades.

Pour Casimir Oyé Mba, face au refus du pouvoir d’accepter la réalité de la situation et de l’assumer à travers l’application des mesures d’urgence courageuses, notamment la réduction des dépenses et la mise à disposition de toutes les ressources publiques permettant l’ajustement de la dépense aux prévisions de recettes, le pays s’achemine inéluctablement vers une récession économique, contrairement aux déclarations du gouvernement qui font état d’un taux de croissance de 5%, jugé «imaginaire».

Télécharger l’intégralité de la communication d’Oyé Mba ICI : [bsk-pdf-manager-pdf id= »1″]

 

 
GR
 

17 Commentaires

  1. jean - jacques dit :

    regardez moi , les mêmes cuisiniers qui ont fait la mauvaise sausse sont les premiers à parler du budget vous n’avez plus honte.ou c’est la vieillesse qui vous pousse à faire des telles declarations.ou le chômage.

    • Le PDGiste deçu. dit :

      L’ignorance est une maladie j.j, il faut lire entre les ligne et comprendre la situation du pays, rien à voir avec l’opposition où les vieillards. Tu ne finiras pas jeune toute ta vie. Aujoud’hui on a pas besoin d’aller à l’école pour voir que le pays va mal avec toutes les greves qu’on y trouve actuellement dans tous les secteurs.

    • le_kap dit :

      franchement Gabonreview, pourquoi continuez-vous a publier les messages incoherents et insultants de jean-jacques qui n’apportent absolument rien au debat? finalement vous filtrez quoi au juste?

  2. Conjack dit :

    il faut rentre dans le vrai débat maintenant effectivement le débat économique et social et politique; la catastrophe est là il faut demander au Gouvernement de s’expliquer et à eux de nous dire où ils nous mènent….

    • Tanko dit :

      Le débat sur l ‘économie et le social n’exclue pas le faux et l’usage de faux concernant l’acte de naissance d’Ali Bongo.
       N’oubliez pas qu’un arbitre de la fegafoot doit  actuellement s’expliquer sur sa nationalité car celle est jugée douteuse par les autorites de la DGI. Alors, pourquoi lui devrait s’expliquer et pas Ali Bongo.
      C’est ce sentiment d’impunité qui l’amène à croire qu’il est au dessus des lois et que les finances publiques lui appartiennent. 
      La presse nationale a toujours traité ce pouvoir dans sa globalité: le politique, le social, l’ économique. C ‘est un tout cohérent qui plonge inexorablement notre pays dans des abysses. Son mépris  pour la constitution se retrouve dans la désinvolture affichée pour la confection du budget: un  » je m’en foutisme » total et brutal vis à vis des règles élémentaires de gestion d »un pays 
      En vérité cet homme doit répondre de tous les crimes( sociaux et économiques) qu’il inflige au peuple gabonais actuellement.
      14.000milliards de fcfa en 5 ans.! Aucune nouvelle école ou collège/lycée.
      Prise de pitié pour les enfants gabonais l’ambassade du Japon a décidé de rénover 2 bâtiments de l’école bellevue 1. Le distingué camarade préfere s’acheter des Bentley GT ou des Ferrari et Mercedes SLR avec l’argent public. Véhicules qu’il a transférés au Maroc. Encore des Biens Mals Aquis . En des termes simples: du vol.
      On a dit  »mensonges et pillages au Gabon ». Tout se tient,

  3. La Fille de la Veuve dit :

    Nous attendons maintenant la réponse du Pouvoir et les propositions du PDG.

    L’Union Nationale est de retour.

  4. Fonds Routier. dit :

    Je remercie M. Oye Mba, pour la pertinence de son analyse n’en deplaise a ceux qui achetent leur diplome ou qui n’en font pas bon usage une fois en Fonction. Dans la vie il faut avoir un peu de fierte d’avoir ete a l’ecole et mettre en oeuvre ce que l’on a appris. M. Oye Mba, vous avez vu juste par exemple sur le Fonds Routier. Il y a lieu de rehabiliter cet organisme qui n’avait aucun probleme de survie jusqu’a l’arrivee du Ministre actuel et de son dernier DG. A ces mauvais gestionnaires il faut ajouter le Directeur Financier pourtant membre de la Cour des Comptes et les irresponsables membres du Conseil d’Administration. Ajourd’hui le Fonds a disparu pour mauvaise gestion, incompetence, cupidite et irresponsabilite des dirigeants cites plus haut. Le DG choisi parmi les derniers candidats a l’appel a candidature n’a jamais ete au niveau de ses responsabilites, tout comme le Magistrat parachute pour gerer les finances. Le pays doit changer et vite sinon c’est la honte et le deshonneur pour tous les gabonais sans difference de parti politique, d’ethnie ou de village! Sur le reste, je suis d’accord avec vous en rajoutant que les biens de tous les prevarificateurs soient saisis et revendus puis reverser l’argent au Tresor Public.

  5. Alex KABENA dit :

    parmis les mesures courageuses que le gouvernement doit prendre y figure certainement la suppression de la PIP à certains agents de l’Etat( la santé). et puis en 2014 la PIP EN verité a été de 50 milliard le surplus a été tout simplement……

  6. Manzo sinandong dit :

    Ces gens là ont pensé que le Gabon était une épicerie ou une plantation de manioc à gérer. Ils n’ont même pas de courage pour démissionner.

  7. Cyd dit :

    Maintenant qu’il a fini de manger, il peut déjà parler…

    • Fille dit :

      Et si vous arrêtiez votre raisonnement « raz moquette » Cyd et Cie ? C’est lassant et rétrograde. Nous avons besoin d’un débat d’idées élevé pour comprendre où va notre jeune et beau pays. J’espère que ce n’est trop vous demander.

    • Manzo sinandong dit :

      Non cyd ,j’étais encore jeune mais je sais que le défunt président avait demandé à monsieur Oyé MBA de quitter la direction de la banque pour la primature c’était pour remettre le pays sur les rails,il a de la compétence et de l’expertise.C’est en fin connaisseur qu’il fait cette analyse,que vos économistes disent le contraire. Cela va être difficile parce que ce qu’il dit reflette la réalité du moment.

  8. Fille dit :

    Bizarre que ça marche avec mon ancienne adresse e-mail qui n’est plus valide, alors que l’e-mail valide est blacklistée ?

  9. TARA dit :

    CAM la classe heureusement qu’il y’a des gens comme toi dans l’opposition qui peuvent changer de vestes a tout moment que ns réserves tu en 2016???

  10. boutala dit :

    Bonne analyse économique . Par contre oye mba suggère la vente du Boeing 777 du président moi je suggèrerai qu il.serve pour une compagnie nationale a mettre en place. C est le même type d appareil qu utilise air France pour venir au gabon. On a longtemps fonctionné avec notre seul jumbo jet 747 vieillissant à l époque d air gabon . Or la nous avons un appareil flambant neuf . Alors autant le convertir pour une future air gabon bis.

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