Face à la pandémie de Covid-19 qui persiste et la nécessité de boucler l’année académique 2019-2020, le ministre de l’Enseignement supérieur s’est entretenu, le 19 juin, avec les responsables d’établissements privés. Après ceux du public avec qui il a négocié un protocole de reprise, ceux du privé ont été mis à contribution pour la définition d’un plan de vigilance sanitaire.


Jean De Dieu Moukagni Iwangou, lors de la rencontre du 19 juin. © D.R.

 

Le ministre de l’Enseignement supérieur s’est entretenu le 19 juin, à Essassa, avec les responsables d’établissements privés d’enseignement supérieur. La pandémie de Covid-19 ayant conduit à la fermeture des établissements d’enseignement supérieurs aussi bien du public que du privé, il est question d’envisager leur réouverture. Ce d’autant plus que, a rappelé Jean De Dieu Moukagni Iwangou, «selon les prescriptions de la communauté scientifique, nous sommes partis pour cohabiter avec ce virus. Et à ce titre, il faut apprendre à vivre avec». Si avec les établissements publics, le ministre avait négocié un protocole de reprise des activités pédagogiques, proposition déposée sur la table du gouvernement, avec le privé il est question de proposer un plan de vigilance sanitaire.

«Au terme des assises d’Essassa, chaque établissement nous retournera son expérience mais surtout contribuera à la définition du plan d’urgence sanitaire», a déclaré Jean De Dieu Moukagni Iwangou. «Nous attendons de faire le point d’abord puisque ce sont certaines expériences qui ont été évoquées. J’ai besoin d’éprouver la situation à l’ensemble de l’enseignement supérieur privé pour remonter au gouvernement les conditionnalités particulières. Le retour est attendu le plus tôt possible» a-t-il ajouté.

Les attentes du secteur privé


Les responsables d’établissements privés prenant part à la rencontre. © D.R.

Au cours de cette rencontre, les patrons des établissements rivés ont exposé quelques préoccupations. Selon le président de l’Ecole de management du Gabon (EM-Gabon), les attentes se situent à plusieurs niveaux. «Le premier, c’est le soutien de l’Etat vis-à-vis de ces structures qui encadrent plusieurs milliers d’étudiants», a fait savoir Daniel Franck Idiata. Pour la plupart, a-t-il dit, il s’agit des entreprises qui ont besoin d’un coup de pouce du gouvernement en cette période de crise sanitaire, compte tenu de leurs charges. «Elles attendent l’aide de l’Etat au-delà du crédit de 5,5 milliards finalement que personne n’a obtenu jusqu’à ce jour au niveau des établissements privés». L’autre problème, a-t-il indiqué concerne les frais de connexion, le e-learning étant désormais privilégié. «Les cours en ligne imposent que les étudiants se connectent. Nous attendons un coup de pouce du gouvernement et des entreprises de téléphonie mobile afin de mettre en place un pack connexion étude à moindre coût», a-t-il souhaité.

Pour le président de l’Académie franco-américaine de management (Afram), le Gabon a une fourniture d’accès Internet substantielle qui permet de faire le e-learning. «La question est de savoir à partir des plateformes multiples qui existent lesquelles pourront être envisagées pour faire du e-learning» a déclaré Jean Lié Massala, notant que des formules intéressantes ont été présentées pour que le e-learning soit opérationnel. «Concrètement il n’y a pas quelque chose qui bloque à ce niveau. Il faudra voir les aspects au niveau gouvernemental et au niveau légal comment tout cela est validé. Les curricula, puis les dispositions qui fassent en sorte que le e-learning soit adopté comme moyen de technique d’enseignement à distance», a-t-il poursuivi.

Pour lui comme pour ses pairs, les établissements privés de façon générale sont des établissements avant-gardistes, car tous ou presque ayant des plateformes en ligne, avaient continué les activités d’enseignement. Cependant, a signalé Daniel Franck Idiata, «il y a un débat sur la valeur de ces enseignements dans le cadre de la reconnaissance des curricula et donc des diplômes à délivrer». Le gouvernement devrait clore ce débat. Toutefois, de façon générale, a fait savoir Daniel Franck Idiata, «il n’y aura pas de reprise d’activités de cours en présentiel au niveau établissements privés, tant que l’épidémie sera toujours aussi grave dans notre pays».

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire