Réagissant à l’ambition du gouvernement, exprimée par l’entremise du ministre de l’Intérieur Lambert-Noël Matha de voir le nombre de primo-électeurs atteindre jusqu’à 80 000, Jean-François Ndong Obiang, président de la plateforme d’opposition Alternance 2023, soupçonne les autorités de vouloir le moins d’électeurs possible lors des scrutins prévus cette année.

Jean-François Ndong Obiang, président d’Alternance 2023. © Capture d’écran/France 24

 

Lancée le 9 mai sur toute l’étendue du territoire national, l’opération de révision du fichier électoral en cours devrait pouvoir compter 60 à 80 000 primo-électeurs (ceux qui voteront pour la première fois). C’est, en tout cas, l’estimation voire le souhait du gouvernement exprimé par Lambert-Noël Matha, le ministre d’État à l’Intérieur, la semaine dernière. À l’opposition, comme il fallait s’y attendre, l’on assure que l’atteinte de cet objectif ne reflèterait pas la réalité.

«Il ne peut pas seulement avoir 60 à 80 000 primo-électeurs. Quand on connaît la démographie gabonaise, je crois que ce chiffre devrait être multiplié par deux», estime pour sa part Jean-François Ndong Obiang interrogé par nos confrères de France 24.

Le président en exercice de la plateforme d’opposition Alternance 2023, par ailleurs président du parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (Réagir), considère que «le ministre prend à minima la fourchette qui peut être attendue d’un recensement correct». Et pour l’opposant, l’estimation du gouvernement vise un but : minimiser le taux de participation aux prochains scrutins, sans doute pour tenter de se maintenir au pouvoir. «Ils veulent le moins de Gabonais possible participant aux votes», prétend-il, tout en promettant, avec ses pairs de l’opposition de «mettre en place une organisation de vigilance», à commencer par l’opération de révision en cours.

 

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire