Doutant de la capacité du gouvernement à appliquer le nouveau régime de traitement des agents publics, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) annonce une mobilisation générale le 13 juin prochain afin de mettre la pression sur le gouvernement.

Simon Ndong Edzo, délégué général de la Conasysed, lors d’une déclaration en janvier dernier. © Gabonreview

Simon Ndong Edzo, délégué général de la Conasysed, lors d’une déclaration en janvier dernier. © Gabonreview

 

Alors que le lancement du nouveau régime de traitement des agents publics est annoncée pour le 25 juillet prochain, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) est aux aguets. Dans une déclaration publiée le 18 mai courant, le groupement syndical appelle les enseignants des lycées et collèges de Libreville et Owendo à la mobilisation le 13 juin prochain, «pour amener le gouvernement à respecter ses engagements dès le 25 juillet 2015». Une démarche visant à interpeller les enseignants quant aux enjeux de la réforme du nouveau système de rémunération. «Nous vous invitons à être vigilants et surtout à ne pas céder au chantage du gouvernement qui dit bonifier nos salaires sans évoquer la marge d’augmentation et sans définir les avantages de son système qui écarte le Salaire minimum interprofessionnel de garantie (Smig) du mode de calcul», souligne la confédération, qui poursuit : «Accepteriez-vous que votre pouvoir d’achat baisse à l’issue du 25 juillet ? Accepteriez-vous que la promesse du président de la République soit un vœu pieux ? Pourquoi, selon vous, le ministre de la Fonction publique cache-t-il la nouvelle grille indiciaire ? Pourquoi une réforme d’une telle ampleur ne fait-elle pas l’objet de débats dans les médias, notamment Gabon Télévision ?» En attendant l’application effective du nouveau système de rémunération dans la Fonction publique, la Conasysed entend organiser dans les prochains jours, avec ses collègues des sciences économiques et sociales et de mathématiques, une séance de travail pour définir ce qui serait pour elle une grille salariale bonifiée.

Pour rappel, les syndicats exigent un relèvement du Smig de 80 000 à 300 000 francs et du point d’indice, à 1500 au lieu de 425 francs. Une hausse qui, selon le Premier ministre, entrainerait un accroissement de la masse salariale de 253% pour atteindre le montant astronomique de 2 500 milliards de francs contre 732 milliards inscrits dans la loi de finance 2015. «Or, les ressources fiscales du budget de l’Etat, estimées à un peu plus de 1 800 milliards de francs, ne suffiraient pas pour couvrir une telle charge. L’Etat devrait alors s’endetter pour payer rien que les salaires des agents de la Fonction publique, qui perçoivent déjà régulièrement un revenu, dans un contexte d’accroissement du chômage, notamment des jeunes», expliqué Daniel Ona Ondo, la semaine dernière, à l’Assemblée nationale.

 

 
GR
 

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