Éducation nationale : où sont les enseignants ?
Les enseignants du pays ont, une fois de plus, snobé le Premier ministre en se portant absent dans les salles de classe le 9 mars 2015.
Les apprenants du Gabon ont cru à l’autorité de l’État et à sa capacité de ramener les enseignants à regagner les salles de classe, qu’ils désertent depuis le 2 février dernier. Malheureusement, ils ont appris à leurs dépends le 9 mars dernier en effectuant le déplacement de leurs différents établissements, que l’appel lancé par Daniel Ona Ondo, la veille, à travers le communiqué lu par le porte-parole du gouvernement, est tombé dans des oreilles de partenaires sociaux «sourds» et «intraitables».
«Ventre affamé n’a point d’oreille» est le subtil message que voulaient, visiblement, envoyer les partenaires sociaux de l’éducation nationale à Daniel Ona Ondo. Ils ont purement et simplement décidé de ne pas reprendre les cours comme demandé. «Nous sommes des pères et des mères de familles, soucieux, au même titre que d’autres parents, de l’avenir de nos enfants, on ne nous menace pas. Que le Premier ministre avec son titre de professeur prenne ses collègues pour venir dispenser nos cours, vu qu’ils n’ont pas nos problèmes et qu’ils peuvent et veulent travailler», a lancé Thierry. A, enseignant de français dans un lycée de la capitale.
La pluie qui s’est abattue sur la capitale et les communes voisines, n’a pas découragé les élèves qui sont allés d’eux-mêmes vérifier l’obstination de leurs enseignants à aller au bout de leur logique. Priés de vider les établissements et de regagner leurs domiciles, les collégiens et lycéens de Libreville n’ont également pas pu organiser leur grande mobilisation annoncée pour dire «non à l’année blanche qui guette le pays» et «oui aux revendications des enseignants». «Hier après la communication du gouvernement, on a cru que les cours reprendront aujourd’hui. Mais à notre grande déception, il n’en a rien été, juste des surveillants qui nous ont demandé de retourner sans faire de désordre en route», a déclaré Stecy Nguema, inscrit au collège Léon Mba.
Plus que six jours avant que l’Unesco ne délibère sur la validité de l’année scolaire au Gabon. Comment le gouvernement compte-t-il s’en sortir avec des partenaires sociaux déterminés à obtenir la satisfaction de leurs doléances avant de lâcher du lest ? Le top chrono est enclenché et les autorités en sont conscientes.
1 Commentaire
Laissons les enseignants dans leurs miseres mes frere, c’est de la moquerie pure et simple