Entre les mains de l’Etat gabonais depuis l’éviction de Véolia, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ne sera pour autant pas nationalisée. Une précision apportée par le ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques à l’occasion d’une conférence de presse visant à éclairer l’opinion sur l’engagement du gouvernement à améliorer l’accès des populations à l’eau potable et à l’électricité. Reste cependant à savoir si le secteur sera ouvert à la concurrence ou si la SEEG conservera le monopole de l’eau et de l’énergie dans le pays.

Alain-Claude Bilie-By-Nze, et le ministre délégué auprès du ministre d’État en charge de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques, Oswald Séverin Mayounou (à droite), face aux médias, le 30 décembre 2020. © Gabonreview

 

Réquisitionnée depuis le 16 février 2018 par l’Etat gabonais qui avait constaté que son ancien partenaire Véolia, par ailleurs actionnaire majoritaire, n’avait pas respecté ses engagements, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) est depuis lors entre les mains de l’Etat gabonais dont la part au capital est désormais de 51%. Les autres parts du capital, a fait savoir le ministre d’Etat, ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques lors d’une récente conférence de presse, reviennent à des privés et autres personnes physiques et morales.

Nationaliser la SEEG ?

Mais l’Etat gabonais compte bien trouver un autre partenaire disposé, entre autres, à supporter financièrement les investissements structurels afin d’améliorer la desserte en eau et en électricité sur l’ensemble du territoire national. «L’Etat gabonais ne va pas nationaliser la SEEG, ne va pas en faire une entreprise d’Etat», a souligné Alain-Claude Bilie-By-Nze.

Disant tirer toutes les leçons des 20 ans de concession de la SEEG avec Véolia, le membre du gouvernement assure que l’idée pour le gouvernement est de travailler aux côtés de cette société afin d’améliorer l’outil de production. Ce, d’autant plus qu’entre obsolescence et avarie, l’outil de production et de distribution a pris un coup. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les finances de l’entreprise elles aussi grevées par le fait que certains clients, en tête desquels l’Etat, ne paient pas leurs factures de consommation d’eau et d’électricité. «L’Etat gabonais (…) va aider la SEEG à monter en puissance en favorisant son recouvrement», a fait savoir le ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques. A en croire son propos, il est question de faire en sorte que, d’une part, l’Etat paye sa dette convenablement à échéance et, d’autre part, que la SEEG recouvre son importante créance auprès des autres clients.

Quid du monopole de la SEEG ?

Dans ce contexte, le ministre a fait part d’une réforme des secteurs eau et électricité censée régir la production, le transport et la commercialisation de l’eau et de l’électricité dans le pays. Cet aggiornamento s’appuie sur un Code de l’eau et un Code de l’électricité qui devraient au préalable être adoptés par le Parlement. «L’objectif c’est, dans le cadre de la réforme du secteur, faire de la SEEG un opérateur qui soit capable d’exporter son expertise dans d’autres pays. La SEEG doit pouvoir être pour nous un fleuron, on en a les capacités», pense Alain-Claude Bilie-By-Nze. «Le secteur est maintenant ouvert à la concurrence. Une fois que la loi sera adoptée, d’autres opérateurs pourront intervenir dans le secteur et nous encouragerons bien-sûr, que la concurrence joue», a-t-il précisé estimant que la concurrence devrait aider à améliorer le service à condition que le marché l’autorise. «Parce qu’une chose est d’ouvrir dans nos textes, une autre est de faire en sorte que le marché soit capable d’absorber d’autres opérateurs», estime le membre du gouvernement.

 
GR
 

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