Cette semaine, députés et sénateurs ont choisi de suivre le gouvernement dont le souhait est de libéraliser le secteur de l’eau et de l’électricité gérés jusqu’à lors par la seule Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Deux projets de loi y relatifs ont été adoptés à l’Assemblée nationale et au Sénat à 24 heures d’intervalle.

L’Assemblée nationale et le Sénat (dont les présidents en photo) ont acté la fin du monopole de la SEEG. © Gabonreview (montage)

 

Il ne reste plus que la promulgation par le président de la République qui, selon l’article 17 de la Constitution, est censée intervenir dans une vingtaine de jours. Mais les élus ont déjà signé les 31 mai et 1er juin derniers la fin du monopole de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Ils ont en effet voté à l’unanimité les deux textes présentés par le gouvernement, par l’entremise du ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, il y a quelques mois.

Les députés, les premiers, et les sénateurs ensuite ont adopté à l’unanimité mercredi et jeudi le projet de loi portant réglementation du secteur eau et celui portant réglementation du secteur électricité. La finalité étant, selon les autorités et les élus, d’améliorer les conditions de vie Gabonais.

«Ces deux projets de texte de loi vont désormais permettre la libéralisation du secteur eau et électricité tout en assurant un équilibre économique et financier de ce secteur prioritaire», commente le département dirigé par Oswald Séverin Mayounou. Face aux députés en avril dernier, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques avait par ailleurs assuré que cette libéralisation se ferait «dans le respect des normes de sécurité, telles que définies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en adéquation avec le niveau de développement des infrastructures hydrauliques de notre pays».

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. CYR Moundounga dit :

    Bsr. Nous sommes en 2023 wait and see. Amen.

  2. JAS dit :

    En quoi abandonner les Gabonais (en privatisant le secteur) est une solution ?
    Qui vérifiera que l’eau est potable ?
    Un pays où les eaux douces abondent …

  3. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour Monsieur JAS,

    Une fois de plus, j’aborde dans votre sens. C’est symptomatique dans notre pays que lorsqu’il y a un problème, alors il convient purement et simplement de privatiser. Un domaine dans lequel la privatisation est en croissance exponentielle: l’éducation. Les autorisations d’ouverture d’écoles privées devraient (potentiellement, j’ironise) résoudre à terme le problème de l’éducation nationale dans notre pays. Tel est le postulat!

    Il y a comme une volonté de ne pas vouloir résoudre les problèmes de fond. Mais de trouver une échappatoire. Décider nationalement de mettre fin à un monopole suppose d’atomiser (1) la marché de l’énergie et de l’eau.

    Nous comprenons (intuitivement) que de nouveaux opératoires vont voir le jour. Mais a t-on défini un cadre légal des lois anti-monopoles d’une part? D’autre part, quelles seront les barrières à l’entrée imposées à ces nouveaux opérateurs (2) pour exercer leurs activités au Gabon? Sont-ce des opérateurs étrangers ou nationaux qui auront le privilège d’exercer dans ce secteur? L’Etat prendra t-il des participations dans ces entreprises? A quelle hauteur? Des particuliers pourraient t-il acquérir des actions (ou parts sociales) dans ces sociétés?

    Il me semble qu’on met la charrue avant les boeufs. L’idée d’une refonte des modes de gouvernance dans notre pays s’imposent clairement. L’économie de la transparence (absence d’asymétrie informationnelle) doit être enclenché comme un moyen de sauvetage de notre pays.

    Bonne continuation!

    (1) L’atomicité du marché se définit sur un marché où les vendeurs sont de petite dimension et assez nombreux pour qu’aucun d’entre eux ne puisse, par sa seule action, exercer une influence sur le fonctionnement du marché et sur la détermination du prix;

    (2) Une barrière à l’entrée désigne le fait que les conditions de marché (dans un secteur donné) limitent ou rendent impossibles l’entrée de nouvelles firmes sur le marché.

  4. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour JAS,

    En réponse à vos interrogations, il faut convoquer Locke et Montesquieu, les pères de la théorie de la séparation des pouvoirs. Pour un équilibre démocratique, il y a une nécessité impérieuse de séparer le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. C’est un principe absolu dans les démocraties. Au contraire, dans les régimes despotiques et dictatoriaux, il y a une concentration des pouvoirs. Le Gabon semble ne pas vouloir migrer vers un régime démocratique.

    Notre pays est, d’après sa Constitution, sous un régime bicaméral. Le parlement bicaméral est un système parlementaire comprenant deux chambres législatives: l’Assemblée nationale et le Sénat.

    Ces deux chambres sont majoritairement acquises aux représentants du PDG. Et donc on a l’impression qu’elles sont des chambres d’enregistrement. Aux ordres! Des coquilles vides. La décision (politique et pas économique ni stratégique) vise à sanctionner la contestation syndicale (démocratique) de mon point de vue. Le scorpion pique et c’est dans sa nature peu importe les conséquences pour les citoyen(ne) s gabonais(e)s.

    Il n’y a pas d’eau au robinet. Des délestages permanents. On meurt de soif dans un pays où il pleut 9 mois sur 12. L’eau produit de l’électricité. Personne s’en inquiète. Ca n’empêche pas Coca-cola de pomper dans les nappes phréatiques (1L de soda pour 2.5L d’eau). L’Etat aurait à gagner à investir davantage (augmentation de capital) pour améliorer la qualité du service de distribution d’eau et d’électricité. Et de nommer des dirigeants ayant une connaissance du terrain (gabonais). La SEEG ne mérite pas ça! Le mépris.

    Cordialement à vous.

    • JAS dit :

      Bonjour Désiré !

      Merci pour vos avis éclairants.
      Je suis d’accord avec vous sur tous les points.

      Votre réponse m’a convaincu définitivement que le Gabon a TOUTES les ressources pour développer sa propre expertise et rivaliser avec les meilleurs au monde. Que ceux qui doutent de cette affirmation vous relisent.

      À nouveau, mes sincères remerciements à vous, Désiré.
      Très cordialement.

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