Dialogue social : Le raidissement de la «Dynamique unitaire»
Accusant le gouvernement de ne pas respecter les clauses des travaux issues du dialogue social d’Agondjé, les syndicats de la Fonction publique ont exprimé leur détermination à voir le nouveau régime de rémunération appliqué dès la fin de ce mois.
C’est un groupe pour le moins morcelé et dans lequel règne désormais un climat de soupçon et de méfiance, les uns vis-à-vis des autres, qui s’est réuni en assemblée générale le 24 janvier courant, à Libreville, malgré la présence des forces de l’ordre qui ont bloqué les voies d’accès à l’école Martine Oulabou où devait se tenir le rassemblement. S’étant déportés au rond-point de la Démocratie, quelques centaines de syndicalistes de l’administration réunis autour d’un nouveau groupement dénommé «Dynamique unitaire», ont réaffirmé leur détermination à faire respecter les engagements pris lors des assises d’Agondjé. «Nous exigeons l’application du nouveau système de rémunération dès la fin de ce mois», ont lancé la vingtaine de syndicats représentés à l’assemblée générale.
Faisant le point des travaux initiés dans le cadre de la «Commission nationale du dialogue social», les syndicalistes ont vivement regretté que le rapport final, adopté le 16 janvier dernier, ne soit plus respecté par le gouvernement, ils rendent l’exécutif responsable d’un certain nombre de manquements. Et pour cause, initiés du 17 novembre au 31 décembre 2014, les travaux qui étaient consacrés, entre autres, à l’amélioration du système de rémunération des agents publics, ont débouché sur un ensemble de propositions dont le Premier ministre s’est porté garant de l’adoption. C’était sans compter avec le ministre de la Fonction publique, Jean-Marie Ogandaga qui, «en complicité avec des traitres syndicalistes», ont mis sur pied «une nouvelle mascarade» visant à remettre en question le rapport ayant sanctionné des travaux de plus d’un mois. Or, a tenu à rappeler Jean Rémy Yama, «le gouvernement nous a quasiment laissé parler seul durant plusieurs jours lors de ces travaux».
Pour le modérateur de la «Dynamique unitaire», qui nie avoir adopté le rapport dit «final», les autorités usent de subterfuges pour échapper à leur promesse d’appliquer le nouveau système salarial à la fin du mois de janvier courant. «Nous étions dans une démarche, et nous avons été récemment surpris d’être appelés pour une autre démarche qui vise désormais à mettre en place nos principales revendications dans six mois», s’est étonné le responsable du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec). Alors que plusieurs responsables de mouvements syndicaux, à l’instar de l’Aresga, semblent désormais «rouler pour le gouvernement», peu reste à parier sur l’aboutissement des initiatives des prochains jours.
Et pourtant, par l’entremise de Diane Octavie Maganga, rapporteuse de la commission ad hoc des travaux d’Agondjé, les syndicalistes ont rappelé les conclusions auxquelles ils étaient parvenus. Il s’agit notamment de l’augmentation du SMIG de 80.000 à 300.000 francs, l’augmentation du point d’indice de 150 points supplémentaires et de la valeur indiciaire de 425 à 1500, du relèvement et du nouveau mode de calcul de la pension-retraite, ainsi que de la réduction de la carrière de 37 à 20 ans.
16 Commentaires
Quand on va travailler sur des améliorations, il faut que les propositions reposent sur des choses concrètes, comment pensez-vous que dans un contexte économique aussi déforable pour le Gabon en raison de notre dépendance à l’or noir, le SMIG puisse passer de 80000 FCFA à 300000 FCFA? même vous même….
Attention, le Gabon à les coûts des facteurs de production les plus élevés de la sous-région.
Une augmentation disporportionnée du coût du travail, pourrait avoir une incidence négative sur la compétitivité de l’économie gabonaise en générale.
Soyons réalistes.
Il ne fallait donc pas que le Gouvernement prennent de tels engagements. Parce que c’est de cela qu’il est question aujourd’hui.
Il aurait donc fallu ne pas fait de telles annonces politiciennes, sans en avoir étudié au préalable la faisabilité.
c’est vraiment déplorable de penser que toutes ces propositions sont irréalisables quand on sait que ce sont des têtes pensantes qui s’étaient retrouvées à Agondje pour y réfléchir! c’est un manque de considération envers ces gents.
Le smig est l’element sur lequel sont adossés tous les salaires d’un pays qu’ls soient verés par le public ou par le privé.Il fait l’objet d’un texte(loi,decret…)opposable à tous les employeurs. avec un smig à300000 cfa,combien d’entreprises peuvent suivre?franchement…
Dany le contexte n’est pas défavorable s’agissant de l’or noir. Sous Omar Bongo dans les années 90 le prix du pétrole oscillait entre 9 et 20$ le baril. Aujourd’hui malgré la baisse vertigineuse il est encore à 48$ le baril… Je ne parle même pas des autres minerais et du bois pour une population de moins de 1 million 500 milles personnes. Vous pensez qu’on ne peut pas payer le smig à 300 milles par mois dans un pays où le PiB par habitant est de 16800$ ( près de 9 millions de Fcfa) ? Un pays où il n’y a que 80 milles fonctionnaires?
Même vous même, ou est le contexte économique défavorable? Jamais l’Etat Gabonais depuis les indépendances n’a eu autant d’argent que sous Ali Bongo plus 3000 milliards de budget par an et près de 17000 milliards en 5 ans.
Ce que vous dites n est pas faux mais juste quand il s agit des fonctionnaires..mais le secteur privé ne pourra jamais donner 300 000 de smig aux employés soyons réaliste. A moins que des mesures d accompagnement leur soit proposées.
Justement Guilou…
Même quand il y a beaucoup d’argent, il n’ y a pas d’augmentation du SMIG, pensez vous que c’est avec un petit moins qu’il y aura augmentation?…je voulais juste mettre en exergue le réalisme dans les revendications…En d’autres termes Les émergents ne partagent pas déjà quand il y en a suffisamment et c’est avec moins qu’ils vont le faire????…
lire « qu’ils soient versés par… »
C’est bien beau de demander des augmentations mais es ce que le travail sera fourni car la fonction public est repute pour ne pas produire un bon service, chacun vien a l’hre qu’il veux, ou absent pendant plusieur jours. J’espere que ceci sera change et que leur rendement sera impeccable apres l’obtention de ses augmentation
Cela est du ressort de ce qui gère ces administrations. A eux, de les faire fonctionner normalement.
le smig à 300 mil c’est une base de négociation… Les syndicalistes ont été intelligent de mettre la barre haute, comme ça le gouvernement pourra descendre jusqu’au moins 200 à 150 mil, ce sera ça de gagner…
Un smig trop élevé ne favorise pas l’embauche,à 300.000,vive les compressions et donc le chomage!
Dans tout ce que nous achetons (voiture, télé, dvd, eau, courant, ordinateur, bic,…) nous payons 18% en plus.
Dans nos salaires on nous prélève l’IRPP et la TCS, vous réalisez une prestation pour une entreprise, on vous prélève 9,5% à reverser au Trésor, lorsqu’on importe çà nous coute pratiquement le double à la douane, à la pompe nous payons des impôts et taxes 3 fois plus chère que le carburant lui-même !
Que fait-on de cet argent ? on se paye des voitures de luxe, des chateaux, des villas, des voyages à l’étranger, des New York Forum Africa, des spectacles avec rappeurs américains,… tout çà avec nos impôts !
Je suis donc pour qu’on rehausse les salaires et qu’on baisse drastiquement les impôts sinon ces enfoirés garderont le même train de vie et continueront à nous narguer
C’est scandaleux de demander une telle augmentation du smig. C’est une requête individualiste. Comment créer des emplois dans ces conditions. Vous voulez simplement maintenir le statu quo.
Cherchons justes a résourdre les problèmes