Détournement de fonds publics : Tessa Moudjegout préconise l’accompagnement psychologique des voleurs
Comment mettre fin au détournement de deniers publics au Gabon ou le phénomène a pris des proportions inquiétantes ? Pour le psychologue Tessa Moudjegout qui estime que les mécanismes de nomination sont à l’origine de l’amplification de ce phénomène, il faut mettre en place une cellule de crise d’accompagnement pour soigner ces cadres.
Plusieurs cadres gabonais sont placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville pour détournement de fonds publics. Estimant qu’au Gabon la nomination des cadres n’est pas liée à leurs compétences, le psychologue Tessa Moudjegout justifie leur propension à voler par des carences et le sentiment d’être tributaire des lobbies à l’origine de leurs promotions. Ces cadres souffriraient de troubles comportementaux qu’il faudrait traiter, dans le cadre d’une cellule de crise d’accompagnement psychologique.
Dans notre pays «la nomination n’est pas l’objet de compétence» et la plupart des cadres font face à un problème de carence. «Lorsqu’une personne est en carence de quelque chose, elle développe plus tard des sentiments de revanche», a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal La Loupe. «Cette personne, durant son processus d’attente ne tient qu’un seul discours : le jour où j’en aurai, je pense bien qu’ils entendront parler de moi». Le psychologue justifie aussi cette propension au vol par «une redevance psychologique» qui impliquerait la mise en place d’«une forme de rétrocommission».
Selon lui, il y a chez eux «un déni du pays dans la mesure où chacun ne travaille pas pour la gloire de son pays», mais pour des intérêts personnels. Tessa Moudjegout est convaincu que l’administration gabonaise a perdu la valeur du mérite. Ce qui est à l’origine des déviances observées ici et là, lesquelles ont conduit à l’emprisonnement de plusieurs figures emblématiques de la haute administration gabonaise.
«Lorsque ces personnes sont incarcérées, elles sont encore aux frais du contribuable. Je suggère que ces personnes habitées par les démons de la kleptomanie soient accompagnées d’abord sur le plan psychologique, pour essayer d’évaluer les motivations qui les amènent à détourner autant d’argent à des fins personnelles», a-t-il conseillé. Pour lui, étant en prison, ces voleurs bien que privés de liberté ne souffrent pas. Ils se disent, «je vais subir ma peine de 10 ou 15 ans de prison et après je saurai quoi faire de mon argent».
«Je dis que la prison n’est pas le moyen idéal», a-t-il soutenu, considérant que les personnes emprisonnées pour détournement de deniers publics n’ont jamais rendus l’argent volé. Il préconise donc de comprendre les motivations de chaque voleur, afin de faire en sorte qu’il «rende au moins les trois-quarts de la somme volée». «C’est de cette manière que vous allez pouvoir changer la psychologie des citoyens. En les jetant en prison, vous ne savez pas exactement les monstres que vous créez. L’objectif est d’accompagner ces gens malades». Car, ils souffrent de «troubles de comportement» qu’il faudrait traiter dans le cadre d’une cellule de crise pour l’accompagnement psychologique des voleurs.
4 Commentaires
Ces voleurs en col blanc ont surtout besoin de :
– rendre des comptes au juge
– subir les foudres de la loi
– cesser de profiter du parachute des hautes autorités qui doivent tous montrer la bonne direction dans ce combat contre un puissant ennemi de la Nation.
BNC
1 Les voleurs ne sont pas des personnes malades: la plupart des personnes dont parlent les fait divers sont cultivés; la plupart ont fait de brillantes études universitaires et ont ensuite occupé de très hautes fonctions. Les traiter de malades nous mets tous en danger et fais froid au dos au regard des hautes fonctions que les personnes actuellement mis en cause ont occupé.
2 Dans nos us et coutumes aucun parent n’a appris le vol à son enfant. Ou les voleurs ont appris à voler et pourquoi volent-ils si aisément?
L’HOMME NAIT BON, CEST LA SOCIETE QUI LE DEPRAVE a dit un philosophe.
Les valeurs de préservation du bien commun que nos parents nous ont appris ont laissé place-pour certains d’entre nous-à la dépravation du monde actuel dont les repères sont tellement incertains que les jeunes générations n’ont pour boussole que l’accumulation des richesses quel qu’en soit le prix et les compromissions.
Comme la société actuelle le permet dans son mode de fonctionnement , ils y vont à coeur joie jusqu’à ce qu’ils se retrouvent un jour du mauvais côté de la barrière et payent le prix de leur forfaiture.
A mon humble avis , s’il y un malade , c’est la société actuelle dans laquelle évoluent ces prédateurs.
3 Pendant les premières années d’indépendance du Gabon jusqu’à 1967 , les vols et détournements de fonds étaient rares.
Pourquoi? la jurisprudence administrative de l’époque que nous pouvons tous consulter fait état de lourdes sanctions exemplaires dont ont écopé les voleurs de l’époque, ce qui a raréfié les éventuels candidats au vol.
Réformer la société pour réintroduire la bonne gouvernance, la peur du Gendarme et sanctionner réellement les voleurs comme à l’époque…
QUI VA COMMENCER A LE FAIRE ?
Ces malades qui nous gouvernent !
» Tout pouvoir est maudit »
Dommage que cette analyse bâclée ne tienne aucun compte du contexte familiale, social, l’échec scolaire, etc…
Comment devient-on malhonnête ?
Mourir jeune et riche est la philosophie consumériste et sans vergognes d’une certaine jeunesse qui s’est épanouie au milieu de parents caciques du régime et malhonnêtes eux mêmes, mais surtout où règnent l’impunité, la médiocrité, l’immoralité.
Arrivée dans les alcôves du pouvoir que croyez vous qu’ils firent ? Ce qu’on leur a appris : abus en tous genres, extorsions , détournements massifs et bien sur allégeance au parrain de cette bande de criminels organisés pour le servir et les asservir…
Après ce que je viens de lire,j’en ai le tournis.Ce moundjegout est un vrai plaisantin.Un charlatan qui fait de la psychologie tropicale.Un détourneur de fonds publics n’est rien d’autre qu’un voleur,un criminel qui doit répondre de ses actes devant la justice et non devant un psychologue façon-façon.