Delta Synergie : Anatomie de la «sangsue» financière des Bongo
Matières premières, banques, assurances, BTP, transports, agriculture… aucun secteur d’activité n’échappe aux tentacules de Delta Synergie, puissante holding appartenant à la famille Bongo Ondimba et évaluée à 28 milliards de francs CFA, selon les révélations de Mediapart ce jeudi 12 mars 2015.
Jusqu’ici sujet à toutes les hypothèses et autres interprétations, la holding financière Delta Synergie, appartenant à la famille des présidents Bongo Ondimba, a été mise à nue par Mediapart. Disant avoir eu accès à des documents confidentiels portant sur l’actionnariat de la société et l’ensemble de ses prises de participations, le site d’investigation et d’opinion épluche l’«un des secrets les mieux gardés du Gabon».
Le fonctionnement d’une «sangsue»
«C’est l’histoire d’un pillage digne de l’Ancien Régime. Pas un secteur de l’économie gabonaise n’est épargné par le système Delta Synergie», note le site d’information qui a révélé les affaires Cahuzac et Woerth-Bettencourt. Au total, la holding détiendrait des participations dans pas moins de 35 sociétés locales. «Appliqué au règne animalier, le système Delta Synergie équivaut au fonctionnement d’une sangsue ; il s’agrippe partout où il peut et il pompe», ironise Mediapart, soulignant que jusqu’en 2009, «Omar Bongo détenait 37 % des parts de la société (soit 114 700 actions), d’après deux déclarations de succession rédigées les 10 juin et 1er octobre 2014. Ali, son successeur, et sa fille Pascaline s’étaient vu secrètement gratifier de 10 % chacun à titre personnel. Six autres membres de la famille se partageaient le reste». On note dans cette nébuleuse que Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, ancien ministre des Finances surnommé «coffre-fort», détient 10,05 % des parts d’Ank Gabon (voir ci-après) et Blaise Louembé, l’actuel ministre des Sports, 1,7 % de Ragasel, la raffinerie de sel que contrôle également la holding des Bongo.
Seulement, depuis la disparition en 2009 d’Omar Bongo, l’actuel chef de l’Etat et sa sœur aînée apparaissent comme les principaux bénéficiaires de la structure. Plus concrètement selon Mediapart, la holding serait beaucoup plus implantée dans le secteur des matières premières. Elle est présente dans le capital d’Ank Gabon, à hauteur de 39,2%. Au sujet de cette société de traitement du manioc, le média en ligne note qu’«en novembre 2008, à l’occasion de l’inauguration par Omar Bongo en personne de l’usine Ank Gabon, la présidence gabonaise avait diffusé un communiqué pour souligner que la création de cette entreprise était une illustration du «souci permanent d’assurer l’autosuffisance alimentaire dans notre pays». Elle oubliait de dire qu’elle assurait, aussi, l’autosuffisance financière du clan au pouvoir.»
Des participations dans pas moins de 35 sociétés locales
La holding financière est donc présente dans la quasi-totalité des secteurs de l’économie du pays dont les assurances, les banques, la sécurité, l’agroalimentaire, les transports, les BTP, l’agriculture, l’immobilier, l’aviation d’affaires, le gaz et le pétrole, les matières première, etc.
On retrouve en effet Delta Synergie dans la non moins célèbre Gabon Mining Logistics, avec 30% des parts. Ragasel arrive au 3e rang, où elle ne détient pas moins de 29,1% de participations. Le deuxième secteur dans lequel la holding est fortement implantée est celui des banques, avec UGB (5,21 % des parts), BICIG (3,23 %), BGFI Bank Congo (10%), Ecobank Gabon (7,5%) ou encore BGFI Holding (6,4%), présentée comme «la plus puissante banque du pays», mais aussi la Finatra (6,25 %), spécialisée dans le crédit à la consommation.
Toujours au titre de ses secteurs d’activité, la société financière est également présente dans la Compagnie du Komo (15%), Ogar (60%), SN2AG (transport aérien, 34,99%), ETDE/Sogec (électricité, 4,54%), IMP (immobilier, 35%), SGS (sécurité, 69,3%)… Bref, tous les secteurs sont littéralement sous contrôle, puisque «dans le secteur très lucratif du BTP, la Socoba, principale bénéficiaire des travaux publics du pays dirigée par un gendre d’Omar Bongo, a dû laisser au profit de Delta Synergie 50 % de ses actions.»
Selon Mediapart, la holding Delta Synergie est valorisée à près de 28 milliards de francs CFA. Un montant qui serait cependant sous-évalué par les deux principaux légataires, à en croire les autres héritiers (53 au total). Et Mediapart d’affirmer que nombre d’entre eux «viennent d’ailleurs de missionner des avocats français ou américains et menacent d’engager des poursuites pénales pour détournement d’actif successoral». Une énième révélation qui vient s’ajouter à celle relayée, il y a quelques jours, sur la succession d’Omar Bongo dans laquelle Ali et Pascaline Bongo seraient appelés, à tous les deux, à se partager pas moins de 183 milliards de francs CFA. La fantastique saga n’a visiblement pas livré tous ses rebonds…
21 Commentaires
Tsouooooo!
Les Bongo: la plaie du Gabon qu’il va falloir soigner sans délais en les éradiquant de ce pays et en attaquant désormais cet héritage indécent aux yeux du peuple( sans eaux ni électricité ) par des procédures où ils devront justifier comment Omar Bongo a pu légalement se constituer un tel patrimoine.
J’en profite pour saluer le FRONT et M. Moukagni Iwangou qui sur le plan Juridique sont entrain de faire chuter la grosse escroquerie de l’émergence, la vidant de toute légitimité. Le tout en démontrant texte à l’appui l’illégalité du pouvoir actuel. Je salue également la détermination des syndicalistes qui ne veulent plus être bernés par des hors la loi.
D’ailleurs, autant que nous sommes épris de paix , de justice et ayant soif de dignité pour notre pays ,nous devrions nous mobiliser davantage pour accompagner tous ceux qui sont aux avant postes de ce combat.
Il est temps de stopper cette grosse connerie et ce clan de prédateurs insatiables.
et comment tu vas faire ?
Fortune d’Omar Bongo : la question qui fâche.
A la fin de la seconde guerre mondiale, l’attention du monde s’est concentré sur les crimes nazis, principalement la Shoah, c’est-à-dire l’extermination systématique par l’Allemagne nazie d’entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d’Europe et environ 40 % des Juifs du monde, pendant la Seconde Guerre mondiale. Et ce n’est que bien plus tard que se posera la question du second crime commis par l’Allemagne nazi au cours de la seconde guerre mondiale, la spoliation des biens des juifs d’Europe. Cette question n’a toujours pas été épuisée plus de 70 ans après la seconde guerre mondiale.
Au Gabon, à la suite du décès d’Omar Bongo Ondimba, c’est d’abord la succession politique et la fin du régime Bongo-PDG qui a retenu l’attention de l’opinion publique, tant nationale qu’internationale. L’article de Médiapart, en levant un coin de voile sur la fortune accumulée par Omar Bongo Ondimba au cours de ses 42 années de présence à la tête de l’Etat Gabonais interroge le Gabon, son Peuple et son Etat sur le sort qui doit être réservé à cette fortune qui résulte de 42 ans de spoliation du Gabon par un homme à la tête d’un régime.
La question qui se pose au Gabon, à son Peuple et à l’Etat qui a compétence pour agir en son nom est fort simple : La fortune accumulée par Omar Bongo Ondimba et qui résulte de la spoliation des richesses du Gabon doit-elle être transmise à ses héritiers ?
Cette question à l’évidence ne pourra être abordée avec Ali Bongo à la tête de l’Etat, donc assurant une forme de continuité de l’entreprise de spoliation en même temps que celui-ci se trouve en plein conflit d’intérêt puisqu’il se proclame héritier, malgré l’absence de preuve de sa filiation avec Omar Bongo Ondimba.
Les responsables politiques de l’Opposition, dont certains ont bénéficié des avantages de cette entreprises de spoliation pourraient, et cela est compréhensible, hésiter à mettre ce sujet sur la table par peur des effets collatéraux. A ces derniers, il conviendrait de rappeler que les avantages dont ils ont pu bénéficier ne font pas d’eux des coupables. L’Histoire de notre pays et le Peuple Gabonais leurs seront reconnaissant s’ils avaient le courage de traiter cette question qui se trouve au cœur de l’histoire du régime Bongo-PDG.
Enfin, sur cette question, la Conférence Nationale Souveraine, apparait là aussi comme le lieu le plus indiqué pour aborder cette question essentielle que la seule justice gabonaise ne pourra épuiser. Disons-le tout net, le peuple Gabonais et les générations futures ne sont pas disposés à voir les héritiers d’Omar Bongo se transformer en milliardaires sous leurs yeux avec la fortune issue de la spoliation de leur pays par Omar Bongo Ondimba.
Le rôle de l’Etat impartial serait de prendre en charge ce dossier au nom de l’intérêt général, de commettre une commission spéciale pour établir la réalité de la fortune d’Omar Bongo au Gabon comme à l’étranger afin d’organiser de manière responsable sa restitution au peuple Gabonais et décider de la part d’héritage qui éventuellement serait celle de ces héritiers.
Très bon développement de la question,chère « Fille de la veuve ». Quelle plaisir de parcourir de telles lignes imprimées d’intelligence,de clareté,de patriotisme,d’histoire! Bravo, vous confortez la conviction de certains qu’au Gabon,il y a des têtes bien faites tapies dans l’ombre de la sagesse. Merci beaucoup, chère compatriote et oust! Les voleurs sans pudeur!!!
Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. On donne 99 jours au voleur et un seul pour le proprio. Toute chose à une fin. Et quand vient l’heure, quand souffle le vent, toute tentative de l’arrêter contribue à l’eccelerer.
C’est faux… On ne va pas tous mourir avant…. On verra la fin de tout ça….
Mais jean Jacques est ou ??? Ou il n’a pas reçu son virement des derniers articles commentés??
Vous oubliez cette cervelle d’oiseau d’Azizet .. Oh elle ne travaille pas les week-ends !
La corrupcion de los criminales dictadores africanos, como Omar Bongo, Mobutu, Eyadema, Paul Biya, Obiang nguema, Dennis Nguesso, con sus hijos, esposas, amantes, asociados, han echo que nuestros pueblos quedan en miseria moral, y etica.
Saludos desde San francisco, al pueblo gabonesa, por su lucha contra el mal del clan Omar Bongo.
Si on va en profondeur, Delta Synergie doit aussi être derrière la constitution du grand marché de Libreville. Les Bongo cherchent toujours à privatiser, ou du moins, à collaborer avec les entreprises étrangères pour mieux piller le Gabon.
C’est affligeant de voir que la classe gabonaise dans son ensemble ( Senat, Députés, CES, CNC, cour Constitutionnelle et tous les institutions et hommes de pouvoir de ce pays ont cautionné ce crime économique similaire à la SHOAH !!!
Ce pays est le notre et non pas à cette centaine de personne qui nous font vivre dans la mort annoncée !!!
Ce crime économique contre la nation gabonaise, ne doit pas rester impuni
c’est le cas de Gabon télécom où les pères et mères de famille ont été mis à la porte pour faire la part belle aux marocains. Curieusement Gabon télécom est une société croissante et pouvait l’être avec les 1500 agents qu’elle contenait.Vous ne profiterez jamais de cette argent au nom du tout puissant qui a créé le Gabon avec toutes ses ressources
Comment pouvons-nous accepter ça? Le vaudou de l’autre nous a endormis à ce point? ça confirme qu’Ali Bongo n’a jamais été pour la rupture. C’est très curieux, je vous invite à livre le livre suivant: LE ROI PREDATEUR, main basse sur le Maroc. Catherine Graciet, Eric Laurent, éditions Points. Les Bongo ont exactement mis en place la même mafia qu’au Maroc. Et vous comprendrez mieux pourquoi Mohamed VI se sert au Gabon en complicité avec les Bongo. Purée! On comprend mieux pourquoi le pays est à l’agonie. Inacceptable!
Avec tout se pognon et l’appauvrissement du Gabon. Ils ont suffisamment de moyens pour que la famille règne 1000 ans sur le Gabon. Des voleurs.
Oh mon Gabon!tout est contrôlé par un clan voilà pourquoi ils prennent ce pays pour leur propriété,voilà pourquoi pascaline nous a dit que les deux panthères de notre armoirie c’est Ali et elle,que leur défunt père leur avait demandé de se protéger. Elle faisait donc allusion à leur intérêts, j’allais dire héritage. Où sont nos intellectuels? Où sont les dignes fils de ce pays? Libérez le pays,ne regardez plus les miettes que ces gens-là vous donnent.
Tout cela s’arrêtera un jour nous voyons ce que sont les mouboutou en rdc ex zaire devenus, c’est incroyable que dans cette famille bongo personne n’a les cotes assez solides pour dire à sa parentèle »stop arrêtons avec tout ceci car notre dignité vaut tout l’or du monde pensons à l’avenir de nos enfants »mais que non tous sont là muets vaudou ou comportement suicidaire? et cette forfaiture de pascaline mferri bongo elle devra un jour sur le rabaissement des armoiries de la république comme les leurs a t’elle vraiment été à l’école et jusqu’à quel niveau? cet argent est l’argent du GABON OMAR BONGO n’est pas venu au pouvoir riche comme HOUPHOUET BOIGNY ah cette france nous avoir imposé un presqu’illetré à la tête du pays! aller tirer quelqu’un de lewai pour en faire un président alors que dans le haut ogoouée il y avait des hommes brillants comme eugène amogho et voilà le résultat pas moyen de monter une affaire sans les bongo malgré les discours officiels appelant les gabonais à créer des entreprises
Bel article.
Une vrai razzia financière que Omar à mis au point pour la sécurisation de ces fonds. Au moins, il a eu le mérite de préparer un héritage doré à ces enfants au détriment du peule qui devrait être le principal bénéficiaire. Honte au Bongo!!!
Normalement je viens jure commenter pour la première fois et dire qu’en fait ils sont entrain de piller le pays, vive Internet! Vive les réseaux sociaux! On va reprendre notre pays ooh!!!
ou sont nos soit disant parlementaires ? qui vote les lois et contrôle l’action du gouvernement ? ils n’ont rien à dire bande de lâches je pèse mes mots vous êtes des lâches si non comment qualifier votre attitude ? dites nous ? et complice l’histoire retiendra de votre rôle ne croyez pas que vous serez épargner avec votre passivité quand c’est pour voter les lois pour barricadé la constitution et la démocratie ou les opposants (levé les humilités parlementaires) c’est vite fait et ils n’auront même pas le courage de donner les explications à se sujet aux sois disant peuples électorales vous êtes des parle-menteurs et des lâches
Cet article est lu par tout le monde. On attend des intéressés et leurs partisans, une réplique. C’est une question…d’honneur! Sauf à se contenter d’agiter le drapeau blanc!