Trois ans après le décès tragique de Cédric Apedo Yaovi Amoumou à la prison centrale de Libreville et au regard de la situation du dossier resté bloqué au palais de justice de Libreville, l’ONG SOS Prisonniers Gabon vient de saisir le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze pour exiger des réponses et obtenir justice pour la famille du disparu.

Cela fait 3 ans que le jeune Apedo Yaovi Amoumou Cédric Brice est décédé au sein de la prison centrale de Libreville dans des conditions aussi troublantes que tragiques. © D.R.

 

17 mai 2020-17 mai 2023 ! Trois ans déjà que Cédric Apedo Amoumou est décédé à la prison centrale de Libreville à l’issue des coups vraisemblablement portés par des agents de la Brigade anticriminalité (BAC) avant sa mise en détention à «Sans-Famille». Qui sont les auteurs de ce crime odieux ? Pourquoi le dossier n’a-t-il plus jamais avancé depuis trois ans ? Autant de questions que se pose SOS Prisonniers Gabon qui souhaite rendre justice à la famille Apedo.

À la recherche des réponses à ses questions, le 17 mai 2023, SOS Prisonniers Gabon a saisi le Chef du gouvernement pour lui expliquer que 3 ans après le décès brutal d’un détenu, nonobstant tous les éléments du dossier, la justice gabonaise semble ne pas vouloir rendre justice. Les membres de l’association ont transmis à Alain-Claude Bilie-By-Nze, le rapport d’autopsie du corps de Apedo Yaovi Amoumou Cédric, les photos de Cédric dans une mare de sang à l’infirmerie de la prison centrale de Libreville, et d’autres documents «accablants» de cette procédure judiciaire.

«Cela fait 3 ans que le jeune Apedo Yaovi Amoumou Cédric Brice est décédé au sein de la prison centrale de Libreville dans des conditions aussi troublantes que tragiques. Nous souhaitons donc que le Premier ministre puisse intervenir afin que justice soit rendue. Aucun crime ne doit rester impuni dans notre pays, les personnes privées de liberté ont des droits. Le Gabon a ratifié la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le code pénal gabonais, en son article 224 criminalise la torture, fixe la peine d’emprisonnement à 20 ans et à une amende de 20 millions de FCFA», a expliqué SOS Prisonniers Gabon.

En effet, l’affaire remonte au mardi 12 mai 2020 aux environs de 4h du matin. Sans autorisation du procureur de la République, 8 agents de la Brigade anti-criminalité (BAC), avec à leur tête le Brigadier-chef Major Michel Judicaël Mbadinga, vont faire irruption au domicile de Cedric Apedo Amoumou, jeune gabonais de 29 ans, exerçant dans le domaine du génie civil. Après avoir défoncé les portes et fenêtres, menotté les occupants, ils vont procéder à la fouille minutieuse de la maison, prétextant que Cedric Apedo Amoumou est un grand dealer. Bien que cette fouille ne soit pas parvenue à produire la moindre preuve, Cedric Apedo Amoumou est embarqué manu militari ainsi que ses deux caisses d’argent contenant une somme de 350 000 francs CFA.

Après quelques jours en cellule, Cédric Apedo Amoumou est placé sous mandat de dépôt, le vendredi 15 mai 2020, à la prison centrale de Libreville. Le mercredi 17 mai, soit 48 heures après avoir été placé sous mandat de dépôt, les parents reçoivent un appel de la maison d’arrêt de Libreville leur annonçant le décès de leur fils. De quoi est-il mort? Qu’est-ce qui s’est réellement passé entre le jour de son arrestation et sa mise en détention à la prison centrale de Libreville?

Après une autopsie effectuée par un médecin légiste assermenté, la famille a porté plainte contre huit policiers. Au terme d’une enquête préliminaire menée par l’inspection de police, comme le prévoit la loi, deux policiers sont alors déférés au Parquet de la République le 26 août 2020. Ils sont placés sous mandat de dépôt provisoire de 9 jours, mais sont remis en liberté au bout de 6 jours seulement. Le juge s’est par la suite dessaisi de l’affaire au profit d’un autre juge d’instruction. L’avocat de la famille Apedo va faire appel, le 7 septembre 2020 de la décision du juge d’instruction. Le 29 novembre 2020, le nouveau juge d’instruction va communiquer le dossier au Parquet de la République pour transmission dudit dossier à la Cour d’appel, afin d’examiner l’appel interjeté de l’avocat de la famille Apedo contre la mise en liberté des policiers. Malheureusement, jusqu’à ce jour, le dossier n’a plus avancé d’un iota.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Il y a peut-être des altogoveens proches de la famille Bongo à protéger dans cette affaire ou Ali Bongo veut garantir l’impunité des policier pour acheter leur conscience pour se servir d’eux pour son prochain holdup up électoral meurtrier comme il ne peut gagner frauduleusement une élection sans verser le sang des innocents. C’est pourquoi le policier moyen compte parmi les gabonais les plus misérables.

  2. Yann Lévy Boussougou Bouassa dit :

    C’est aussi cela le Gabon, malheureusement. Il y règne encore un grand darwinisme social et une faible protection des droits et libertés. Pourtant les textes sont là. Tout est seulement une question de volonté politique.

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