L’une des plus belles voix radiophoniques du Gabon, l’un des journalistes audiovisuels les plus rigoureux et talentueux de sa génération, est décédé le 4 septembre dans une clinique de Libreville, à l’âge de 77 ans.

John Joseph Mbourou, communicateur émérite, ancien directeur général d’Africa N°1. © D.R.

 

John Joseph Mbourou, affectueusement appelé John John, a rendu l’âme hier, des suites d’une affection médicale. Pour e nombreux Gabonais, l’évènement marque et confirme l’entrée de la radio Africa N°1 dans sa phase crépusculaire définitive, tant l’homme aura été un moulin à talents et une figure des plus emblématique de la légendaire radio panafricaine.

Son aventure journalistique commence pourtant sur les antennes d’un média de service public : Radio Gabon où il est engagé en 1969 et restera une trentaine d’années. Il aura notamment été l’un des tout premiers animateurs de l’émission politique à grand succès du milieu des années 80 sur la RTG1, «Les dossiers de la RTG».

Encadreur de talents

En 1982, il est porté directeur de l’information à Africa 1. Pendant une douzaine d’années, aux côtés d’autres journalistes chevronnés, il va diriger ce qui deviendra progressivement l’une des six ou sept meilleures rédactions parmi les grandes radios Internationales. John Joseph Mbourou est connu pour avoir encadré, dans les années 90, de jeunes pousses de la corporation à Africa 1, notamment Ghislain Etoughet, Omer Rembendambia, Eugène Ellang Mba, François Duc Moukwanguy, et leurs devanciers, Jérémy Nzamba, Guy-Bertrand Mapangou, Raphaël Mbadinga, Albert Edou Nkoulou, Guillaume Mendome Nzé ou Francis Tsamalax entre autres, qui firent leurs premiers pas dans le journalisme dans cette radio internationale.

«Il était de bon conseil», indique l’un d’entre eux. «Lors des conférences de rédaction, le directeur insistait sur la qualité, l’objectivité, l’impartialité, qui devait amener Africa N°1 à être chaque jour plus crédible», ajoute un autre. «Mort d’une icône du journalisme : John Joseph Mbourou était un modèle, un grand-frère séduisant. Il incarnait la simplicité, le professionnalisme,   la dignité. C’était mon meilleur compagnon de voyage en tant que grands reporters», a écrit sur Facebook le journaliste Crépin Ngangha, présentant ses condoléances.

Cette figure emblématique de l’audiovisuel inspirait respect et admiration dans la corporation. Il était un adepte de la culture du résultat et du travail bien fait. Ce qui l’emmenait à suivre toutes les éditions du journal, du matin au soir. Un acharné de travail.  «Le maestro» savait encourager, ne se contentant pas seulement de réprimander.

Élu de Lambaréné

Nommé aux fonctions de directeur général de la RTG1, John Joseph Mbourou quitte Africa N°1 en 1994. Un retour à ses premières amours. De nombreuses émissions n’avaient pas tardé à voir le jour dans la nouvelle grille de programmes de son impression, de sa marque.

Il quitte les rédactions en 1996, s’engage en politique et se fait élire député dans sa ville natale de Lambaréné, au centre du Gabon. En 2013, il figure pourtant parmi les anciens journalistes de renom réunis par le Conseil national de la communication (CNC – devenu HAC) au sein de la «Commission de réflexion sur l’état du journalisme au Gabon». En 2001, à l’issue de son mandat à l’Assemblée nationale, ce docteur en Sciences de l’information et de la communication formé à Bordeaux va siéger au Conseil d’Etat pendant dix ans.

Après ce «dernier fait d’armes», John Joseph Mbourou se fera de plus en plus discret, même s’il en est venu à animer, en août 2016, avec Paul Mbadinga Matsiendy, une émission politique consacrée à l’élection présidentielle gabonaise sur une chaîne privée de télévision Ivoirienne.

Heureuse éternité, cher Monsieur Mbourou !

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Paix à son âme. Amen.

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