Accusée, avec l’affaire Eugène Mba, d’incursion intempestive et répétée dans la gestion des affaires locales, Marie-Françoise Dikoumba s’est défendue le 14 juillet. Le gouverneur de la province de l’Estuaire qui motive ses interventions par des nécessités de service, a appelé à une refonte des textes pour le bon fonctionnement des administrations locales.

Marie-Françoise Dikoumba, le 14 juillet 2021 à la mairie de Libreville. © Gabonreview

 

A Libreville où une plainte des conseillers municipaux de l’opposition au Conseil municipal de la commune de Libreville a été déposée au tribunal administratif de Libreville pour annuler l’arrêté du gouverneur de la province de l’Estuaire convoquant la session extraordinaire du Conseil ayant notifiée la démission du maire Eugène Mba, un nouveau maire a été élu le 14 juillet à Libreville. Alors que le recours qui portait sur l’inexistence juridique et l’incompétence du gouverneur était assorti d’une demande de sursis à exécution qui aurait dû suspendre le processus engagé pour l’élection d’un nouveau maire à la commune de Libreville, le gouverneur incriminé s’est exprimé sur cette question lors de la session extraordinaire qu’elle a convoquée le 14 juillet.

Quelques conseillers municipaux dont le maire démissionnaire (au premier plan – costume sombre), le 14 juillet 2021 à la mairie de Libreville. © Gabonreview

Jugeant ledit recours légitime, Marie-Françoise Dikoumba a souligné qu’il «n’est pas suspensif, faute de décision contraire». Ce qui a donc motivé la tenue du Conseil municipal extraordinaire du 14 juillet. Alors que d’aucuns se demandent si la plainte n’aura finalement pas de suite au tribunal administratif de Libreville, Marie-Françoise Dikoumba dont la compétence en matière de convocation des dernières sessions est contestée, s’est défendue. «Sans remettre en cause ledit recours, je voudrais relever que la notion de compétence en droit  se définit en fonction des critères ratione loci, ratione materiae, ratione temporis et ratione personae», a-t-elle déclaré. En clair, a expliqué le gouverneur, il s’agit de prendre en compte la matière traitée, le ressort territorial, les délais et la qualité de l’autorité administrative concernée. «C’est dire le caractère particulier que revêt notre session qui porte bel et bien sur la matière électorale qui incombe à l’autorité de tutelle locale», a-t-elle réagi.

Cependant, a relevé Marie-Françoise Dikoumba, «les insuffisances de nos textes, que la situation actuelle révèle au grand jour, commandent que des modifications soient apportées à la réglementation en vigueur». Se souvenant des événements ayant émaillés la session extraordinaire convoquée par elle pour la notification de la démission du maire Eugène Mba, elle a assuré que cette refonte des textes permettra «le bon fonctionnement des institutions locales» et fera «avancer la décentralisation dans notre pays». Alors même que son arrêté n°0032/MI/PES/CAB.G du 1er juillet 2021 portant convocation d’une session extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Libreville, modifié par l’arrêté n°0034/MI/PES/CAB.G du 8 juillet portant élection du nouveau maire de la commune de Libreville, a lui aussi posé problème, Marie-Françoise Dikoumba assure que le Code électoral n’a pas prévu, dans le cas d’espèce, la tenue d’une session spéciale.

«Je n’ai eu d’autres choix que de convoquer une session extraordinaire sur la question, vu les nécessités de service», a-t-elle expliqué insistant à juste titre sur la refonte des textes. Pour Marie-Françoise Dikoumba, les relations entre les maires, les conseillers municipaux et l’autorité de tutelle doivent demeurer au beau fixe. Appelant les différentes parties à des concertations «chaque fois que nécessaire», elle a conclu qu’il en va de la stabilité des institutions et du bien-être des populations.

 
GR
 

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