Si le fonctionnement et les missions de certaines institutions, à l’instar du CNC, de la Cenap et de la Cour constitutionnelle devraient être revus, d’autres, tels que le Conseil national de la démocratie (CND), devraient être dissoutes !

Le siège du CND à Libreville. © Gabonreview
 

Le dialogue politique initié par l’Exécutif va-t-il pouvoir remettre en cause l’existence même de certaines institutions ? Devant le trop-plein d’institutions sans grande emprise et sans impact sur la société, les participants à ces assises devraient analyser, dans un esprit patriotique, les missions et attributions des unes et des autres et décider, en toute indépendance, de ce qu’elles doivent devenir.

Pendant longtemps, au cours des derniers mois notamment, le gouvernement n’a eu cesse d’indiquer que le Conseil national de la démocratie (CND) était le lieu idoine pour toutes formes de dialogue entre acteurs politiques. Pendant longtemps, il a été rappelé que cette institution a été créée à cet effet. Puis, au fil des jours, l’institution a été ignorée de nombreux acteurs politiques – notamment les plus importants de l’opposition -, contestée par des leaders de la société civile et, à la faveur de la dernière élection présidentielle, l’on a assisté à l’annonce du soutien de son président au candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), Ali Bongo. Cette bifurcation inattendue a suscité de l’émoi dans l’opinion. Alors qu’ils avaient tout de même accepté de prendre part à ses sessions, certains leaders politiques ont, par voie de conséquence, tourné le dos à cette institution. Définitivement. Trop échaudés.

Pour cette institution qui donne pourtant d’assez bons «jetons de présence» à chacune de ses sessions, la reconquête d’une certaine respectabilité risque d’être douloureuse ! «Après le dialogue d’Ali, à quoi servira encore le CND ?», s’interroge un proche de Samuel Mendou, président de l’une des branches du Mouvement de redressement national (Morena), qui participe pourtant aux activités de l’institution. «C’est une institution «bouffe-cadeau» de la République, et elle ne mérite qu’un sort : son effacement du paysage institutionnel», assène un leader de la société civile. Même si ce propos peut heurter, il reste pourtant que le maintien du CND dans la structure institutionnelle du pays mériterait de nombreuses séances d’explication.

Si les participants au dialogue imminent en venaient à mettre un tant soit peu le patriotisme en avant, ils devraient extirper du paysage institutionnel cette structure «dont peu comprennent l’utilité» aujourd’hui. Depuis sa relance, et malgré son impressionnant parc automobile et son siège tout confort, combien de décisions capitales a-t-elle prises ? Combien de ses résolutions ont abouti ? «Le CND est une institution qui ne sert pas à grand-chose, sinon à rien», tranche un ancien membre du directoire du Centre des libéraux réformateurs (CLR), formation politique membre de la majorité dite présidentielle.

Enseignant à l’Université Omar-Bongo (UOB), un sociologue estime que «le CND n’est pas la seule institution à dissoudre, il y en a deux autres qui mériteraient d’être dissoutes, à savoir la Commission nationale delLutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) dont les missions peuvent être rattachées à l’Agence nationale d’investigations financières (ANIF), et la Commission nationale sur les données personnelles, dont personne ne perçoit réellement l’utilité».

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Révérend pasteur Israël Nahum dit :

    Ce sera une bonne chose si certaines institutions sont revus et même être dissoutes mais la question n’est pas là. Et le mal, ce n’est pas aussi le fait d’avoir un plein des institutions au Gabon. Je pourrai même dire dans un État démocratique ou d’une souveraineté républicaine c’est sera une très bonne chose. La question est ailleurs et longtemps soulevée par l’opposition radicale au Gabon. L’une de ses questions c’est « La séparation des pouvoirs » au Gabon. Tant que les pouvoirs seront dans un pied de sac, il n’y aura pas d’indépendance d’institutions au Gabon comme nous le remarquons aujourd’hui. Une institution ce n’est pas une personne physique mais bel et bien une personne morale, c’est-à-dire qui a « Une intégrité éthique ».
    L’intégrité éthique manque fortement aux institutions gabonaises. Au Gabon c’est une justice à la cuillère par rapport aux institutions. C’est-à-dire quoi ?
    • La presse est muselée
    • La cour constitutionnelle est entre les mains des tenants du pouvoir
    • L’assemblée nationale est obsolète, etc. Pourquoi obsolète ? Parce que les élections au Gabon sont truquées
    « Pendant longtemps, au cours des derniers mois notamment, le gouvernement n’a eu cesse d’indiquer que le Conseil national de la démocratie (CND) était le lieu idoine pour toutes formes de dialogue entre acteurs politiques. »
    Mais le gouvernement d’Ali Bongo, nous fait rire : allons-nous en dans le domaine scientifique et humain et posons-nous la question : quel est ce chien quand son maître l’appel avec un bâton à la main sur un ton menaçant celui-ci viendra vers son maître ? De même un père qui appel son fils sur un ton menaçant avec un bâton à la main est-ce que ce fils viendra ? Surement non !
    Le Gouvernement d’Ali Bongo et lui-même ont fait savoir aux Gabonais que Ya Ali et son Gouvernement étaient méchants à leur endroit. Voilà la cause d’obsolète des institutions gabonaises. La méchanceté des tenants du pouvoir sont la cause de la mort de la démocratie au Gabon. La démocratie est le corps des institutions libres et souveraines cependant se sont les tyrans qui la tue.
    C’est comme le foot-ball au Gabon : après plusieurs échecs on a cru que c’était le nom d’Azingo cependant en changeant le nom d’Azingo et en prenant un nouveau nom « Les panthères du Gabon », les panthères du Gabon ont été mangés par les lions indomptable du Cameroun c’est toujours la même chose. Le foot-ball et l’intégrité ethnique des institutions au Gabon c’est la même mort.
    Laissez le foot-ball aux foot-balleurs et la politique à la souveraineté des urnes. Mais quand vous remettez le foot-ball aux politiciens et la politique à fausseté des urnes, les choses ne peuvent pas fonctionnées au Gabon.
    Je vous prédis bien qu’il n’y aura pas de patriotisme au Gabon en tout cas pas dans les conditions actuelles. Pourquoi ? Parce que le patriotisme est faux au Gabon et pourquoi est-il faux ? Allons-en avec sa définition : « Le patriotisme est un sentiment partagé d’appartenance à un même pays, la patrie, sentiment qui en renforce l’unité sur la base de valeurs communes. Il conduit à ressentir de l’amour et de la fierté pour sa patrie. Le patriote est prêt à se dévouer ou à se battre pour elle afin d’en défendre les intérêts. »
    Vous voyez au terme de cette réponse par rapport au patriotisme qu’a ce dialogue de Ya Ali : le sentiment partagé d’appartenance à un même pays n’est pas au beau fixe surtout pour les gabonaises et gabonaise qui pleurent leurs enfants, leurs mères, leurs pères, etc. Qui sont mort sous la roue dictatoriale de Ya Ali en août dernier. Et s’ajoute la colère normale des opposants de Jean Ping qui revendique leur victoire.
    C’est peine perdu pour le Gabon de Ya Ali même s’il change ou dissout les institutions c’est sera la même chose.
    La seule chose qui reste pour Ya Ali, ce qu’il reconnait la victoire de Jean Ping et demande pardon au peuple gabonais qu’il a si fait mal.
    Révérend pasteur Israël Nahum

    • Nkembo dit :

      félicitations au Pasteur qui parvient à dire des choses pertinentes sans toutefois laisser apparaître le moindre sentiment de haine,aucune injure. Bravo Pasteur même ceux qui sont présentés comme le mal du pays ont besoin de la bonne nouvelle.

  2. Samuel dit :

    La séparation des pouvoirs est le véritable problème gabonais. Le Président du CND est devenu un véritable obligé de BOA depuis sa nomination, même Boukoubi à menti. D’ailleurs à quoi sert réellement cette institution ?

  3. MEYE dit :

    Je ne dirai plus rien, car le Pasteur Israël a tout expliqué.
    Merci Révérend.
    Bon weekend et bon début de semaine si vous ne lisez pas mon commentaire ce samedi ou dimanche.

  4. jean Félix Mbonberet dit :

    Yobééé!!! Bien parlé Pasteur. vous avez été très démonstratif.

Poster un commentaire