Un patient du coronavirus s’est échappé du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), le 17 avril, où il était interné. Il s’agit de Luc Leyi, la trentaine, présenté comme journaliste alors qu’il n’en est pas un, qui a finalement été reconduit à l’hôpital ce 18 avril aux alentours de 10 heures. Il s’en explique.

Luc Leyi, l’un des rares cas testés positifs au coronavirus, au Gabon, dont l’identité a été révélée, a pris la poudre d’escampette, le 17 avril 2020, avant d’être reconduit 24 heures plus tard au CHUL. © Facebook

 

Libreville a suivi abasourdi, en 48 heures, l’affaire Luc Leyi. Patient du coronavirus en observation au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), ce gabonais d’une trentaine s’est enfui de l’établissement hospitalier, le 17 avril.

Son évasion a été rendue publique par le porte-parole du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la pandémie du coronavirus au Gabon (Copil), lors de sa conférence de presse quotidienne. «Nous déplorons la fuite d’un patient covid-19 du CHUL de Libreville. Il s’agit du journaliste Luc Leyi, habitant Nzeng-Ayong, qui a certainement été en contact avec d’autres personnes», a déclaré Guy Patrick Obiang Ndong.

Le jeune homme n’est cependant pas journaliste. Il est plutôt connu de la sphère médiatique comme monteur vidéo ayant travaillé pour plusieurs télévisions, notamment à TV+, avant de travailler en free-lance et devenir Youtubeur ces derniers temps.  Il est l’un des rares cas testés positifs au coronavirus, au Gabon, dont l’identité a été révélée. «L’identité est donnée car il met en danger des compatriotes par son acte», a indiqué le porte-parole du Copil.

Pour quelle (s) raison (s) Luc Leyi a-t-il pris la fuite ? En avait-il marre de son traitement ou voulait-il simplement retrouver les siens après plusieurs jours loin d’eux ? Finalement l’intéressé qui était rentré chez lui, a été reconduit au CHUL ce 18 avril en matinée, sous escorte médicale et policière.

Pris à partie sur les réseaux sociaux pour son acte, Luc Leyi a répondu à ses détracteurs, sur Facebook, dans la nuit ayant précédé son retour à l’hôpital. «Je suis accusé, méprisé, insulté partout et par tout le monde sur les réseaux. Ma photo est sur toutes les chaines de télévisions. Comme si j’avais fait quelque chose de mal. La question que les gens auraient dû se poser était de savoir, pourquoi un malade qui est censé être pris en charge gratuitement sur une maladie qui touche le monde entier aurait-il fuit ?», a-t-il demandé.

Le patient aurait visiblement été exaspéré par son non-traitement et ses conditions d’internement qu’il juge exécrables. «Pouvez-vous être soit disant déclaré positif au covid-19 et ne bénéficier d’aucun traitement pendant neuf jours, pas même le moindre petit paracétamol ? Ne parlons même pas des conditions insalubres. Moi je suis dépassé, car les gens cherchent la moindre occasion pour faire le buzz», a ajouté Luc Leyi.

Tout est donc bien qui finit bien. Mais ce premier cas de fuite pose la question du dispositif sécuritaire dans et autour des centres de traitement du coronavirus. Par ailleurs, la réponse du Copil est vivement attendue, par rapport aux motifs du «Prison Break» de Luc Leyi.

 
GR
 

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