Conseil des ministres de l’UEAC : Pour le renouveau de l’Afrique centrale
Air Cemac, crise en RCA, terrorisme…Autant de points inscrits à l’ordre du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) tenu ce 22 décembre à Libreville, dont les travaux visaient globalement le rayonnement de l’Afrique centrale.
Les travaux de la 28ème session ordinaire du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) se sont ouverts ce 22 décembre à Libreville. Une rencontre qui s’inscrit en perspective du sommet des chefs d’Etats prévu pour le 7 et 8 janvier prochain à Ndjamena, au Tchad. Ces travaux ont notamment fait la part belle à la ratification de l’Accord de partenariat économique (APE) intérimaire par le Cameroun et ses conséquences sur le processus d’intégration des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ; la crise en République Centrafricaine et ses conséquences sur le fonctionnement de la commission de la Cemac ; le dossier Air Cemac ; la question du terrorisme sous toutes ses formes ; le financement de la communauté. S’il s’est réjoui des 50 ans d’existence de l’UEAC, le président de la commission de la Cemac a cependant déploré que ce noble événement a lieu dans un contexte général mitigé.
«La crise multidimensionnelle qui secoue la RCA a en effet des répercussions gravissimes sur le tissu national et l’économie de ce pays (…) Les thèmes constitutifs de l’ordre du jour, traduisent donc les préoccupations des chefs d’Etat face à l’avenir de notre communauté», a déclaré Pierre Moussa dans son discours circonstanciel. «Notre sous-région a des potentialités importantes. Elle est cependant réputée être le maillon faible de l’intégration en Afrique centrale. A nous de démontrer le contraire», a-t-il affirmé, non sans évoquer le dossier APE. «L’objectif est maintenant d’accélérer les efforts en vue de la négociation et la signature de l’APE d’Afrique centrale avec l’Union européenne» car, a-t-il regretté : «toutes les sous-régions ont désormais signé leur APE avec l’Union européenne. Sauf l’Afrique centrale !»
Ouvrant les travaux, le président du conseil des ministres a insisté sur le fait que «la situation en RCA n’est pas le seul risque d’instabilité auquel nous devons faire face». Régis Immongault a notamment évoqué les activités terroristes du groupe Boko Haram. «Si nous ne l’éradiquons pas maintenant, si nous ne mutualisons pas nos moyens pour y faire face, le risque de diffusion à l’ensemble de la sous-région n’est pas entièrement nul du fait de la perméabilité de nos frontière», a-t-il averti. Le président a également fait allusion à la menace du virus Ebola et à la chute prononcée des prix du pétrole. Concernant ce dernier point, le président du conseil des ministres a estimé que «l’évolution actuelle du marché pétrolier devrait nous rappeler l’impérieuse nécessité de mener des réformes vertueuses permettant de réduire la dépendance de nos économies par rapport au secteur pétrolier».
Après une journée de travaux, le conseil des ministres a passé en revue l’ensemble des points inscrits à l’ordre du jour. Sur la situation sécuritaire en RCA et ses conséquences sur la communauté, il a été décidé, concernant la délocalisation provisoire du siège de la commission de la Cemac à Libreville, de «questionner à nouveau les chefs d’Etat, en liaison avec l’évaluation de la situation sécuritaire dans ce pays». Concernant la compagnie Air Cemac, le conseil, qui a reconnu que «l’évolution de ce dossier n’augure rien pas des perspectives favorables», a décidé d’en présenter «l’état des lieux à la conférence des chefs d’Etat de la Cemac». Au sujet de la question sécuritaire en Afrique centrale, la commission de la Cemac a été instruite de prendre en compte «les menaces que constitue le sud de la Lybie en raison de la confusion qui y règne et des armes qui en proviennent». A propos de l’APE, il a par contre été recommandé d’accélérer le processus des négociations pour «aboutir à un APE régional, complet et équilibré».
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