Conquête du pouvoir : L’UPG rêve toujours du fauteuil présidentiel

Profondément divisé depuis le décès de son fondateur Pierre Mamboundou, l’Union du peuple gabonais (UPG) restée sous la tutelle de Mathieu Mboumba Nziengui a célébré le 14 juillet son 32^e anniversaire. Entre appel à la réconciliation et annonce d’un congrès dont la date reste à préciser, Mathieu Mboumba Nziengui a annoncé que l’UPG aura son candidat à la présidentielle de 2023.

Mathieu Mboumba Nziengui, le 14 juillet 2021 à Libreville. © D.R.

32 ans ça se fête, ont estimé les fidèles de Pierre Mamboundou, restés au sein du parti de l’opposition Union du peuple gabonais (UPG). Ils ont célébré le 14 juillet le 32^e anniversaire de ce parti qui a perdu de sa superbe. Occasion pour eux, de rappeler les objectifs de départ.  «Durant son combat politique, le président Pierre Mamboundou Mamboundou a développé en nous UPGistes, la vision de parvenir un jour à la magistrature suprême» a déclaré Parfait Mihindou, secrétaire général de l’UPG. S’il souligne que cette ambition a semblé vaciller pour des raisons d’égos, il assure que l’UPG doit retrouver sa place, «la première force de l’opposition».

Selon Mathieu Mboumba Nziengui, le président de l’UPG, l’objectif de conquête du pouvoir n’a pas encore été atteint mais c’est le courage de continuer qui compte. «L’échec n’est pas une fatalité. Nous devons continuer la marche vers la victoire aux prochaines échéances électorales», a-t-il déclaré. Alors que l’échéance la plus proche est la présidentielle de 2023, le président de l’UPG qui se targue d’être le gardien du temple, a fait une annonce pour le moins surprenante au regard de la position actuelle de l’UPG sur l’échiquier politique. «Notre parti doit présenter son candidat pour défendre ses idées sur la base d’un projet de société devant convenir à notre peuple», a-t-il fait savoir. Ce candidat, a-t-il expliqué, sera choisi lors du prochain congrès de ce parti. «Nous annoncerons la date d’organisation dès que les conditions indispensables à l’ouverture de ses assises seront réunies», a-t-il précisé.

Le congrès de la réconciliation ?

A en croire le secrétaire politique chargé de la communication et porte-parole de l’UPG, des démarches ont été engagées pour réconcilier tous les UPGistes afin que ce parti redevienne «une seule et indivisible formation politique». S’exprimant à la veille de cet anniversaire sur les antennes de Radio Gabon, Alix Kisito Mulunghibwang a assuré que l’UPG a mené des tractations et certains UPGistes qui avaient déjà quitté le bateau ont donné leur accord de principe tandis que d’autres sont encore retissant. «Mais dans tous les cas, nous allons commencer à accueillir en notre sein beaucoup de fils et filles qui étaient partis», a assuré le porte-parole de l’UPG qui parle à demi-mots, d’une main tendue de Mathieu Mbouma Nziengui aux UPGistes désenchantés.

Selon Alix Kisito Mulunghibwang, une des conditions majeures pour arriver à l’unification attendue était l’annonce du congrès pour que «tous ceux qui ont des velléités de façon légitime», les expriment officiellement dans le cadre de ce congrès afin de parvenir à une meilleure organisation du parti. «Cela démontre qu’il y a un élan de démocratie qui se manifeste au sein de l’UPG par la volonté de son président actuel Mathieu Mboumba Nziengui», a-t-il estimé. Reste à savoir quels sont les rescapés de l’UPG qui ont validé cette démarche. Les Mamboundouistes ? L’Union et solidarité (US) de Jean De Dieu Moukagni Iwangou ? L’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR) de Bruno Ben Moubamba ? Tous, faut-il le rappeler, contestaient l’autorité Mathieu Mboumba Nziengui.