Après avoir déboursé près de 2 millions de francs CFA pour certains, des parents d’élèves inscrits l’an dernier au collège/internat privé paroissial Saint Joseph d’Ekouk (Kango) souhaitant quitter l’établissement sont privés de documents administratifs nécessaires. Certains accusent de mauvais traitements l’internat dont la fermeture a finalement été ordonnée par l’archevêque Jean-Patrick Iba-Ba.

Vue d’un des bâtiments du collège/internat Saint Joseph d’Ekouk en pleine réfection, en septembre 2022. © D.R.

 

S’il promet «une formation authentique» et «un suivi personnalisé avec toute la rigueur de la formation catholique», le collège/internat privé paroissial Saint Joseph d’Ekouk, dans la commune de Kango, aura désormais beaucoup de mal à convaincre de nouveaux parents d’élèves. Plusieurs de ceux qui y avaient inscrit leurs enfants sont désabusés. Nombre d’entre eux n’hésitent d’ailleurs plus à accuser l’établissement d’escroquerie. C’est le cas d’un couple ayant requis l’anonymat qui a récemment confié à Gabonreview avoir déboursé environ 1,7 million de francs pour l’inscription et l’hébergement de leur garçon.

Contrairement aux promesses faites sur le papier, sur le terrain, la réalité serait toute autre. «Les enfants ont presque été abandonnés à eux-mêmes pendant environ 5 mois, au point que, interpellé par nous, l’archevêque métropolitain de Libreville, Jean-Patrick Iba-Ba, a dû se résoudre à ordonner la fermeture de l’internat. C’est clairement de l’escroquerie et de l’abus de confiance», accuse le couple qui dit être confronté à un autre problème aujourd’hui : l’impossibilité d’inscrire leur enfant ailleurs.

Des élèves du collège/internat Saint Joseph d’Ekouk. © D.R.

Des documents administratifs séquestrés ?

Le collège Saint Joseph d’Ekouk accueille les élèves de la classe de 6e à la Seconde. L’établissement confessionnel, sis à 118 kilomètres de Libreville, semble être reconnu d’utilité publique. Pourtant, les agissements de ses responsables suscitent le doute chez de nombreux parents, dont certains souhaitent désormais inscrire leurs enfants ailleurs pour diverses raisons. La chose en apparence simple s’avère compliquée.

«Alors que nous sommes en période de rentrée scolaire, nous ne pouvons pas inscrire notre enfant dans un autre établissement aujourd’hui parce que le collège d’Ekouk refuse de nous délivrer un certificat de scolarité, à moins que nous n’allions sur place, alors que l’inscription et le retrait du bulletin du troisième trimestre se sont faits à Libreville», peste le mari qui assure que la situation, connue par l’association des parents d’élèves, est vécue par d’autres. Aussi, attend-il une nouvelle intervention de l’archevêque pour leur permettre de rentrer en possession dudit document.

Un internat illégal ?

Selon des informations, si l’existence du collège était officiellement connue, la hiérarchie à Libreville aurait été surprise par celle de l’internat. Ce qui reste néanmoins difficile à croire, bien que Monseigneur Iba-Ba ait fini par ordonner sa fermeture. La structure avait pourtant communiqué, y compris sur les réseaux sociaux, avant le début de l’année scolaire 2022-2023.

Les parents d’élèves étaient alors informés que la scolarité au collège était fixée à 15 000 francs CFA/mois, en plus des frais annexes fixés à 98 000 francs CFA (payables avant la rentrée). La pension pour l’internat quant à elle était de 50 000 francs CFA/mois à laquelle s’ajoutent les frais annexes de 242 000 francs CFA (pharmacie, extension, communication, produits d’hygiène, coiffure, uniformes, tenue du dimanche, ustensiles de nettoyage extérieur, Bible, etc.).

«Il semble que l’internat ait été ouvert, sans le consentement de l’archevêché de Libreville, par deux prêtres : l’abbé Samuel Ratanga Atoz, directeur du collège, et l’abbé Alain Claude Minled, responsable de l’internat, qui serait actuellement en vacances hors du pays», croit savoir une source.

 

 
GR
 

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