Face à la crise sociopolitique que traverse le Gabon depuis 2016 et accentuée par la crise sanitaire due au Covid-19, les partis politiques membres du Conseil national de la démocratie (CND) ont appelé, lors d’une déclaration commune, à une paix des braves, soutenue par un contrat social.

Clay Martial Obame  Akwe (micro) et quelques signataires de la déclaration. © D.R.

 

Le 22 février dernier, le Bloc démocratique chrétien (BDC) de Guy-Christian Mavioga proposait à tous les Gabonais une paix de braves soutenue par un contrat ou un pacte social. La proposition semble être au goût des autres partis membres du Conseil national de la démocratie (CND). Au cours d’une déclaration commune le 2 mars, ils ont appelé «les Gabonaises et les Gabonais, en particulier l’Exécutif gabonais, la classe politique gabonaise, les Institutions de la République, ainsi que toutes les forces vives de la Nation, à une paix des braves, soutenue par un contrat social». Cet appel, les signataires de cette déclaration, issus aussi bien de la majorité que l’opposition, le motive par le le climat sociopolitique du pays qui, disent-ils, restent morose. «Les moments d’incompréhension que traverse notre pays depuis 2016, entre gouvernants et gouvernés ; la crise socioéconomique, sanitaire et sécuritaire qui sévit au Gabon ; ainsi que les violences et les souffrances qui en découlent, interpellent la classe politique gabonaise dans son ensemble, Majorité et Opposition ; et justifient cette sortie de ce jour», a déclaré le porte-parole de la circonstance, Clay Martial Obame Akwe, secrétaire général du Rassemblement des patriotes républicains (RPR) et porte parole de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) de Jean Ping.

Selon les hommes politiques, la crise socioéconomique, qui s’était déjà accentuée depuis la fin de la présidentielle de 2016, s’est aggravée sous les pulsions du Covid-19 avec à la clé, la paupérisation de la population, l’aggravation de la pauvreté, des inégalités sociales, du chômage, l’endettement de l’Etat. «Bref ! La crise est partout et dans tous les secteurs de notre vie. Tout est devenu difficile pour le bas peuple et le Gabonais moyen», a déclaré Clay Martial Obame Akwe.

Selon lui et ses pairs, les dernières mesures anti-covid, notamment le confinement, ont accentué cette situation. «Si pour le gouvernement, ces mesures tendaient à maîtriser la pandémie, nous sommes au regret de constater qu’elles viennent plutôt achever la mort de notre économie, particulièrement la petite économie et l’économie informelle qui font vivre plus de la moitié de la population», a insisté le porte-parole qui les qualifie tout aussi d’irréalistes et d’anti-sociales.

Pour ces partis, la gestion du Covid-19 peut avoir des bons résultats comme dans beaucoup des pays d’Afrique subsaharienne, «si elle associait à la décision, aux côtés de l’expertise technique, l’ensemble des forces vives de la Nation». D’où cet appel à une paix des braves, soutenue par un contrat social. Ce d’autant plus que, estiment les hommes politiques, il est question de gérer ici une crise sanitaire. Les experts de la santé, les spécialistes, les chercheurs, les centres de recherches, ainsi que les pharmacopées doivent être les seuls interlocuteurs et indicateurs.

«Or là, nous observons qu’elle devient une crise politique et sécuritaire» a soutenu le porte-parole du CND qui a interpellé le président Ali Bongo sur le respect impérieux de tous les accords politiques signés par la classe politique gabonaise. «Leur application sélective est source de discordes et de tensions, et partant, source des violences qui mettent en mal notre démocratie encore balbutiante et notre vivre ensemble» a-t-il dit, dans un contexte où le CND est écarté de toute réflexion en rapport avec des questions nationales liées à la démocratie et aux libertés individuelles.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire