Cinéma : «Ovi» de Marlène Alene, un cri pour la dignité des enfants
L’avant-première du court-métrage «Ovi» de Marlène Alene a eu lieu le 18 septembre à Libreville, en présence de la ministre de la Communication, Laurence Ndong. Cette production de l’Institut gabonais de l’image et du son (IGIS), d’une durée de 26 minutes, est bien plus qu’une fiction, selon la jeune cinéaste gabonaise qui présente son œuvre comme un cri pour la dignité des enfants en vue d’une prise de conscience collective sur l’esclavage des enfants.
L’institut gabonais de l’image et du son (IGIS) a présenté le 18 septembre 2024, «Ovi» un court-métrage d’une durée de 26 minutes, retraçant la vie d’une adolescente béninoise de 15 ans venue travailler comme femme de ménage chez un couple et qui s’avère être la fille du mari. Écrit et réalisé par Marlène Alene, ce film s’inscrit dans la thématique de l’enfant apatride issu d’un amour interdit et qui murit le rêve d’être comme les autres enfants, d’aller à l’école, d’avoir une vie sociale, mais qui ne l’a pas parce que sa maman de son temps s’est vue arracher ses documents administratifs.
«Il y a des histoires des petites gens, ces personnes qui nous entourent et qui vivent au tour de nous que souvent on ignore, mais qui vivent des situations assez touchantes qui méritent d’être racontées et d’être d’énoncées», a déclaré Marlène Alène, avant d’ajouter : «J’ai appris en Afrique de l’Ouest et j’ai très vite été touchée par le fait de voir des enfants travailler très jeunes et ça a attiré mon attention».
Au Gabon, en discutant avec des amis un jour, Marlène Alene a appris qu’il y a beaucoup d’enfants nés de jeunes filles venues pour travailler comme aide dans les maisons. Malheureusement certaines sont violées, soit par leur patron, soit par un proche de la famille, jusqu’à faire des enfants. Une situation qui est très souvent difficilement gérée au sein de la famille. «Loin d’être un simple film, Ovi est un cri pour la dignité des enfants, le respect de leur droit et pour une prise de conscience collective sur une pratique qui ne doit plus avoir de place dans notre société», a indiqué Serge Abesolo, directeur général de l’IGIS.
Pour Laurence Ndong, il y a tellement de problèmes soulevés dans ce court-métrage «qui sensibilise pour améliorer les conditions de vie des enfants, pour améliorer les conditions de traitement et de faire attention à nos voisins, à ceux qui vivent avec nous parce qu’ils traversent des situations souvent que nous ne pouvons même pas soupçonner, mais en leur prêtant attention on devient cette main tendue qui les aide à envisager l’avenir sous de meilleurs jours», a souligné le ministre de la Communication. À travers l’histoire d’Ovi, le réalisateur suscitera auprès des spectateurs des émotions de prise de conscience sur les personnes apatrides notamment les enfants.
Le court-métrage Ovi et six autres productions gabonaises sont nominés au festival de cinéma les Écrans noirs qui se tiendra au Cameroun dans quelques semaines. Selon les autorités cela prouve que le cinéma gabonais se porte bien et a encore de beaux jours devant lui.
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