Dans une tribune publiée ce week-end, l’ancienne vice-présidente du défunt Centre gabonais des élections (CGE) s’en est vertement prise aux anciens tenants du pouvoir, dont certains se positionnent en critiques de la transition. Leur rappelant ce qu’a été leur véritable quête aux côtés d’Ali Bongo, elle les invite à continuer de se taire comme ils le faisaient face à la souffrance des Gabonais.

Nadia Christelle Koye, ancienne vice-présidente du CGE. © D.R.

 

La tribune de Nadia Christelle Koye, publiée ce week-end sur le site Gabonclic.info n’épargne personne. Si l’ancienne opposition dont elle était pourtant membre en prend pour son grade à cause de son «incohérence carpharnaümique», la majorité, et particulièrement le Parti démocratique gabonais (PDG), n’y échappe pas. Mais bien plus que l’ex-parti au pouvoir, qui contrôlait l’appareil étatique au point qu’il «s’arrogeait l’exclusivité et le monopole de la dévolution du pouvoir, au détriment de la sacralité de la souveraineté du peuple s’exprimant par le suffrage universel direct lors des élections», la missive de l’ancienne vice-présidente du défunt CGE pour le compte de l’opposition semble d’abord viser «un ancien Premier ministre, qui a déclaré à l’opposition, sans pudeur et sans vergogne dans l’hémicycle, que «… le PDG, parti au pouvoir, n’a pas l’intention de vous passer le relais …»». Difficile donc de ne pas y voir un pamphlet adressé à l’ex-Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze.

À la lecture de sa tribune, bien qu’elle ne le cite jamais nommément, la militante du parti Les Démocrates de Guy Nzouba-Ndama, laisse entendre que l’ex-chef du gouvernement, qui se positionne peu à peu comme un potentiel challenger du général Brice Clotaire Oligui Nguema dont la candidature à la présidentielle de 2025 est plus qu’évidente à l’analyse de ses récentes sorties dans le cadre de la clôture de sa tournée républicaine, n’est pas bien placé pour porter la critique contre la transition en cours. En réponse à M. Bilie-By-Nze qui a estimé en juin dernier dans un entretien à Global Africa Télésud que «la place des militaires est dans les casernes», dans sa tribune, Mme Koye lance : «Le CTRI est sorti des casernes pour entreprendre la restauration des institutions et pour réconcilier les Gabonais avec eux et entre eux.»

Bilie-By-Nze, provocateur et «ennemi de la nation» ?

Contrairement aux militaires au pouvoir, l’ex-opposante soutient que «cet ancien Premier ministre [et plusieurs autres ont clairement montré] que l’intérêt général, le bien-être des populations, le développement du pays, la construction de la nation étaient sacrifiés sur l’autel des intérêts particuliers, des promotions et de l’exercice partitocratique du pouvoir. […] Les affidés du pouvoir, les ennemis de la nation ont […] choisi de défendre l’indéfendable et nous ont servi un discours méprisant, de plus en plus nauséeux face à l’évidence d’une gouvernance erratique et chaotique».

«Le coup de libération du 30 août est la victoire du peuple gabonais. Il est devenu démocratique, du fait de la totale adhésion populaire. Et même si cette intervention s’est inscrite en marge du processus vertueux électif, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a le soutien du peuple souverain», défend-elle, jugeant «scandaleux et injurieux» l’attitude de certains anciens «sybarites et profito-situationnistes» qu’elle présente comme «les principaux responsables de la décadence du pays» qui revendiqueraient, près d’un an après la chute d’Ali Bongo, «une innocence virginale». Nadia Christelle Koye ne peut qu’y voir «une attitude provocatrice envers le président de la Transition et partant, envers le peuple gabonais».

Aussi, exhorte-t-elle : «Messieurs, vous avez une responsabilité politique et morale envers le peuple gabonais, envers la République. Vous avez trahi votre obligation morale envers ce pays qui vous a tout donné en choisissant de vous taire. Le minimum serait de continuer à garder votre silence coupable.»

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    La petite de Mayila qui a vendu le vote des partisante du changement deux fois et apposé sa signature sur des pv dont les résultats étaient faux?

  2. Hermann O. dit :

    Vivement que les gabonais arrêtent d’avoir la mémoire volatile. Cette dame n’a aucune crédibilité. Cette tribune, nauséabonde par ailleurs, n’est qu’une initiative maladroite de s’attirer les bonnes grâces du CTRI. Pourquoi n’avait elle pas démissionné du CGE, lorsque des dérives démocratiques, dans la préparation des dernières élections, étaient décriées par tous les observateurs critiques?

  3. Mezzah dit :

    Madame, vous êtes aussi responsable et peut-être même pire que les PDGIStes. L’opposition (alternance 2023 et le peuple gabonais) a placé sa confiance en vous et vous vous êtes rangée du mauvais de l’histoire. Nous retenons que vous avez vendu nos espoirs, vous avez validé le vol de l’élection, vous avez signé le pv alors que vous saviez les résultats tronqués. Vous n’êtes pas plus propre qu’ACNNB, je vous le dis.
    Vous voulez vous attirer les bonnes grâces du CTRI au moment où toute la sphère politique parle de remaniement, c’est bien jouer parce que cette sortie aurait pu intervenir après la nomination du nouveau gouvernement.
    Vous voyez, les Gabonais ne sont plus dupes. Arrêtez de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas.

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