En marge de la signature de partenariat avec l’Institut de l’Économie et des Finances (IEF), le 17 décembre à Libreville, le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) s’est confié aux médias. Dans cet entretien où il s’est notamment  étendu sur l’état de santé du marché financier de l’Afrique centrale, Nagoum Yamassoum a révélé que les États de la sous-région vont vendre certaines actions des entreprises nationales ou parapubliques pour booster le marché financier.


Nagoum Yamassoum répondant aux questions des journalistes, le 17 décembre 2020 à Libreville. © Gabonreview

 

Comment se porte le marché financier de l’Afrique centrale ?

Nagoum Yamassoum : La crise sanitaire qui paralyse le monde aujourd’hui produit des effets dévastateurs sur les économies, dont la plupart sont déjà fragilisées, à l’instar de celles des pays de la Cemac. La santé du marché financier n’est donc pas florissante. Pendant six mois quasiment, nous n’avons pratiquement rien fait, il n’y avait pas de placements. Heureusement, la technologie est venue nous sauver avec les mécanismes de réunion à distance qui nous ont permis un peu de relancer les activités. Nous sommes en train d’observer des signes de redynamisation, une amélioration sensible du marché financier. Car, nous avons pu réaliser quelques opérations en cette fin d’année. Et nous pensons poursuivre sur cette lancée au cours de la nouvelle année qui pointe à l’horizon. D’autant que les États eux-mêmes ont pris l’engagement de provoquer le déclic du développement du marché, en se dessaisissant de tout ou partie des actions qu’ils possèdent dans certaines entreprises nationales, parapubliques ou résultant de partenariats public-privé. Les États vendraient donc ces actions ou du moins une partie, à travers la bourse pour que cela donne du dynamisme à ladite bourse. Et actuellement, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) travaille à obtenir des États, le respect de cet engagement. Et si nous y parvenons en 2021, nous pensons que le marché financier sera redynamisé.

Quelles sont les perspectives de la Cosumaf ?

Nous travaillons aujourd’hui à nous adapter aux nouveaux standards internationaux. Nous sommes en plein travail de rénovation de nos textes, qui datent d’une quinzaine d’années. Tous les jours, en effet, il y a une activité nouvelle qui se développe sur le marché financier et il faut qu’on s’adapte pour ne pas être dépassé par nos acteurs. Car si ces derniers se présentent à nous avec des activités nouvelles que nous devons régir, il faut que nous soyons à même de pouvoir les encadrer. Nous sommes donc en train de faire ce travail de rénovation avec l’appui de la Banque mondiale, qui nous aide à revisiter ces textes. Nous espérons que cela va booster le nouveau cadre règlementaire qui ambitionne d’être plus incitatif, notamment en termes de fiscalité et innovation.

Par ailleurs, le gouvernement gabonais nous a fait l’amabilité de nous affecter le bâtiment qui abritait la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC, ndlr). Nous avons entrepris des travaux de réaménagement du bâtiment pour pouvoir nous y installer dans un futur que nous espérons assez proche. Nous espérons que cela nous donnera encore plus de visibilité sur la place de Libreville.

Comment les acteurs du marché financier s’apprêtent-ils à basculer dans la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ?

Chacun a sa propre perspective de l’économie, nous sommes sur un segment précis du marché. En ce qui concerne nos acteurs, nous pensons que chacun prend ses dispositions pour être prêt. Car il s’agit d’une dynamique générale et personne ne peut rester sur le bord du chemin. Et à notre niveau, par notre accompagnement, nous aideront les acteurs dans la mesure de notre champ d’action qui est très encadré.

 
GR
 

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