Blackout sur TV+

La chaîne de télévision privée TV+ a cessé d’émettre dans la soirée du 15 août après avoir diffusé en boucle les heurts entre les partisans de l’Union nationale, formation politique de l’opposition dissoute, et la police anti-émeute dans la même journée au quartier Cocotiers de Libreville.

Déjà confronté à des difficultés de qualité de diffusion dans ses différentes zones de réception depuis le 14 août 2012, la chaîne de télévision privée TV+ a finalement cessé d’émettre le 15 août dernier, pendant que la première chaîne de télévision nationale (Gabon télévision) venait de rediffuser le communiqué du ministère de l’Intérieur relatif aux événements de cette journée suite à l’intervention des forces de l’ordre pour empêcher la tenue du meeting annoncé par André Mba Obame, au demeurant propriétaire de cette chaîne de télévision.

«Dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 août aux environs de 1h00 du matin un commando d’une quinzaine de personnes cagoulées et armées de fusils d’assaut et de pistolets ont maitrisé les cinq vigiles et mis le feu aux émetteurs TV de la chaîne de télévision TV+, propriété du leader de l’opposition gabonaise André Mba Obame», a laissé entendre le président directeur général de la chaîne, Frank Nguéma, dans un communiqué qui parvenu à la rédaction de Gabonreview.

«TV+ a subi une coupure d’électricité dans son secteur géographique le mercredi 15 août de 10h du matin à 18h le jour du meeting de l’opposition et de la société civile pour la promotion de la conférence nationale souveraine pour une sortie de crise du Gabon», poursuit le communiqué.

«Ce énième sabotage et cet acharnement du pouvoir contre TV+ confirment l’absence de liberté d’expression et de la presse au Gabon. Je crois que là le pouvoir émergent gabonais se sublime dans sa dictature», indique Frank Nguéma dans le même texte.

Face à cette opération de sabotage qui n’intervient qu’au moment où les partisans de la défunte Union nationale réclament la tenue d’une conférence nationale souveraine, nombreux se demandent ce que pourrait bien craindre de cette télévision les commanditaires de cette destruction ou que cherchent-ils à cacher aux téléspectateurs.

Cet acte de malveillance ramène au souvenir de ce qu’au lendemain de la présidentielle 2009, un commando similaire avait mitraillé le site abritant les émetteurs satellite de la chaîne de télévision panafricaine Go Africa, qui était alors le prolongement de TV+ sur l’international, et que les équipements satellitaires et hertziens de cette télévision sont séquestrés depuis le 30 août 2009 au ministère de la Communication.