Bertrand Zibi : Le calvaire se poursuit
Condamné à six ans de prison par le tribunal correctionnel en juillet 2019, Bertrand Zibi attend désespérément de passer devant la Cour d’appel. Saisie pourtant sur le cas depuis plusieurs mois par les avocats de la défense, la juridiction tarde à organiser le procès de l’ancien député. Ce retard viole allègrement, selon maitre Imbong Fadi, l’article 400 du code de procédure pénale obligeant la Cour d’appel à statuer dans les deux mois de la déclaration d’appel. Faute de quoi, le prévenu est mis en liberté provisoire sur ordre du ministère public.
Incarcéré depuis quatre ans, Bertrand Zibi attend désespérément son procès devant la Cour d’appel, saisie pourtant sur la question depuis plusieurs mois par les avocats de l’ancien député de Minvoul (Woleu-Ntem). Accusé de «détention illégale d’arme à feu, violences et voies de fait», Bertrand Zibi avait été jugé puis condamné à six ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Libreville en juillet 2019.
Non satisfaits, ses avocats Henry Gey, Jean-Paul Moumbembe, Cédric Maguisset et Imbong Fadi avaient interjeté appel quelques jours après l’annonce du verdict. Seulement, plusieurs mois après cette saisine, la Cour d’appel traîne toujours à organiser le procès de Bertrand Zibi. Ce retard, est selon maître Imbong Fadi, contraire à l’article 400 du code de procédure pénale. Cet article dispose que «si la personne condamnée est détenue, la Cour d’appel doit statuer dans les deux mois de la déclaration d’appel, faute de quoi le prévenu est mis en liberté provisoire sur ordre du ministère public».
Or, Bertrand Zibi a largement dépassé les délais prescrits par cette disposition. Mieux, l’ancien député aurait dû recouvrer la liberté provisoire depuis plus de six mois tel que l’exige la loi. Malheureusement, relève son avocat, «cette liberté lui a été également refusée par le ministère public en dépit de la clarté de la loi», a regretté maître Imbong Fadi.
L’avocat n’a pas caché son dépit en qualifiant la procédure d’étrange. «C’est une procédure qui me paraît extraordinaire. D’autant plus que depuis sa mise sous mandat de dépôt, mon client a passé trois ans avant d’être jugé. Ce délais dépasse largement les délais prévus pour une détention préventive en matière pénale», a expliqué Imbong Fadi. Il est convaincu que Bertrand Zibi est incarcéré pour des raisons autres que celles liées à la justice. «Il ne faudrait pas aller par quatre chemins. Notre client est un prisonnier politique», «sinon, comment comprendre qu’une Cour d’appel n’arrive-t-elle pas à statuer sur une question simple qui lui est posée de mettre en liberté notre client pour ne l’avoir pas jugé dans les délais requis conformément à la loi». Ce sont les «éléments qui démontrent qu’il ne s’agit pas d’un procès normal», a regretté l’avocat.
Bertrand Zibi avait été arrêté au quartier général de Jean Ping, quelques heures après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle d’août 2016. Ancien député du PDG, il avait démissionné de ce parti un mois avant le scrutin présidentiel dans son fief Minvoul devant Ali Bongo alors en tournée républicaine. Pour ses proches, «c’est cet acte qui lui vaut 4 années de privation de liberté aujourd’hui», a déclaré l’un de ses frères.
4 Commentaires
C’est de l’acharnement envers un innocent tout simplement. A Ntare Nzame!!!
[…] Source link […]
Trop c’est trop ! Libérez le père Zibi ! Vs allez tous le payer ! Dieu vous voit.
…Et que fait ou que dit Jean Ping? Et si c’etait le fils de Ping (Frank Ping,…) serait-il traite de la sorte?