Assélé : Qu’«Ali ne gouverne pas le Gabon comme un responsable de clan»
Omar et Ali Bongo, Ossouka Raponda, Myboto, Ping et les autres mais aussi des coups d’œil dans le rétroviseur et sur l’avenir. Jean Boniface Assélé, le patron du CLR, s’en est ouvert à nos confrères de «La Loupe». Morceaux (ou questions) choisis d’un entretien fleuve qui en apprend.
Après avoir été des années durant aux côtés du président Omar Bongo que retenez-vous de lui ?
Le président Omar Bongo était un homme humble, patient, qui savait écouter. Il ne prenait pas hâtivement des décisions sans avoir cerné tous les contours du sujet, sans oublier que le pardon était sa meilleure arme. Grand patriote devant l’éternel, il avait fait de la paix son sacerdoce. Vous savez, c’est une question très vaste que vous me posez et qui mériterait qu’on imprime tout un livre sur la personne d’Omar Bongo. Au moment où l’on pensait que le Gabon était au bord de la guerre civile en 1993, il a réussi ce coup de maître, grâce aux accords de Paris de ramener la stabilité, la tranquillité dans le pays. Rassembleur hors pairs, la mémoire d’Omar Bongo restera gravée dans celle des Gabonais en lettres d’or.
Est-ce qu’il vous a dit que son fils, Ali Bongo, devrait être son successeur ?
Les grands hommes politiques de cette trempe ne vous diront jamais qui sera leurs successeurs. Il faut savoir les suivre par les faits et gestes de tous les jours. A une certaine époque, si mes souvenirs sont bons, il avait pensé à sa succession, on mettant en place un triumvirat, composé du Premier ministre, du ministre de la Défense et du chef du parti. Il fallait suivre les nominations à ces postes pour avoir une idée passable de cette fameuse succession.
Bongo fils a-t-il la volonté, la capacité, la sagesse et les valeurs humaines de faire mieux que Bongo père ?
Je vais commencer pas dire ceci en tant que sportif et dirigeant d’un club de football Ombilaziami : Mon club s’est engagé dans une compétition, comme le championnat national, pour gagner, pour être premier, pour faire mieux que les autres. Le président Ali a la volonté, la capacité, la sagesse et les valeurs humaines pour bien gérer le Gabon. En plus des ses atouts, le Gabon a la chance d’avoir un président jeune. Je ne peux pas m’hasarder à dire qu’il ferait mieux que Bongo père, parce que les époques ne sont pas les mêmes. Le monde évolue et la fonction de président de la République a ses mystères. Les puristes disent : « Etre à la place de quelqu’un ne signifie pas le remplacer ».
Soyez plus précis sur la question !
Mon souhait est que le président Ali ne gouverne pas le Gabon comme un responsable de clan, un copain. Il est le chef d’Etat de notre pays donc le président de tous les Gabonais. Il a ce devoir sacré d’écouter, de recevoir et de rassembler, de sanctionner quand cela est nécessaire.
Ancien responsable de la police nationale, pendant 20 ans vous êtes reconnu pour votre franc-parler. A cet effet, Ndounah Depenaud, Mandza, Germain Mba, Rendjambe… sont-ils décédés de « mort naturelle »?
C’est dans la douleur, que je répondrai à cette question parce qu’il s’agit des personnalités de notre pays qui ne sont plus de ce monde. Paix à leur âme. Ndounah Depenaud est mort assassiné chez lui à Libreville au quartier Petit-Paris au vu et au su de tous les habitants du voisinage immédiat. Mandza a été condamné à mort par la Justice gabonaise et fusillé sur la place publique. Germain Mba, semble-t-il, a disparu. On n’a jamais retrouvé son corps jusqu’à présent. Et Rendjambé a été retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. C’est connu de tous nos compatriotes. J’ajouterai que le Colonel Djoué Dabany, mon propre cadet, est mort dans un accident d’hélicoptère en survolant la forêt des abeilles. Et son corps n’a jamais été retrouvé.
C’est tout ?
Je crois que vous posez là une question extrêmement importante qui devrait faire réfléchir les dirigeants de notre pays. Et plus particulièrement nos services d’enquêtes judiciaires dont le rôle premier est celui de découvrir la vérité. La question qu’on peut se poser est celle de savoir : si, ces services sont bien outillés pour faire la lumière sur ce type d’événement ?
La « Holding Assélé » s’étend des écoles, des Travaux publics, de la musique, l’hôtellerie, les stades de football, les équipes de football… cet argent est-il le fruit d’un détournement massif des fonds publics ou le résultat de votre parenté avec Joséphine Kama Bongo, votre sœur ?
Vous parlez dans votre question de détournement massif de fonds publics, cela suppose que la justice a été saisie et que les condamnations ont vu le jour. Dans mon cas, je ne pense pas avoir subi des poursuites judiciaires à ce sujet, qui on conduit à des condamnations. Il est par contre, une règle absolue qui dit que seul le travail paie. J’agrée à cette assertion qui est juste au-delà du destin. Oui, j’ai commencé à travailler très jeune dans ma vie et j’ai eu la grâce d’avoir une petite sœur Joséphine Kama Dabany qui a épousé Albert Bernard Bongo devenu plus tard le président de la République gabonaise sous le nom d’El Hadj Omar Bongo Ondimba. Vous avez certainement connu l’homme dont la générosité était débordante. Et je tiens à faire remarquer ici que tout ce que j’ai réalisé, a été basé sur mon éducation, mon travail, ma conception de la vie et surtout mon patriotisme.
Des biens mal acquis à l’étranger ?
Je n’ai pas de compte en Suisse, encore moins au Bahamas, même pas près de chez nous à Cotonou, à Lomé, comme c’est le cas de certains, qui, même à ce jour, après deux années de responsabilité à de hautes fonctions politiques, s’achètent comme des bouts de pain , immeubles et appartements à Hong Kong, Dubaï, Singapour, Cotonou ou Miami. J’ai toujours pensé que tous les Gabonais n’ayant pas eu le même destin que le mien devraient avoir des conditions de vie plus commodes. Je le pense depuis 30 voire 40 ans. Et je continue cette lutte de façon quotidienne, parce que, je suis un socialiste à la Batéké « ce qui m’appartient peut profiter à chacun d’entre nous à la condition de me reconnaitre le droit de propriété ».C’est ma façon d’être, sans plus.
En 2005, Zacharie Myboto publie un livre « J’assume ». Assélé répond par « Incroyable » dans lequel, vous tirez sur « quelqu’un qui est devenu immensément riche grâce à Omar Bongo ». Myboto, un ingrat ?
Myboto et moi sommes originaires du Haut-Ogooué. Nous nous connaissons depuis l’enfance. Nous avons occupé des postes semblables dans l’administration : enseignant, membre de la ligue football de l’Estuaire, ministre de Travaux publics. Je peux dire que nous avons eu, à un certain temps le même parcours. J’étais donc en droit de m’interroger sur la décision qu’il avait prise de quitter le bateau aussi brutalement. Et surtout au moment où on avait le plus besoin de lui. Certes, son geste était légitime et légal dans un système démocratique comme le notre. Mais j’ai été décontenancé parce que je connais l’homme, et c’est peut-être cela qui a suscité cette réaction de ma part. Aujourd’hui, comme je le disais pour ma petite sœur, on peut avoir des idées divergentes mais les hommes demeurent avant tout avec tous leurs liens. Avec le recul, je comprends mieux aujourd’hui l’attitude de mon frère Zacharie, qui répond ici à l’adage qui dit : « En politique, il ne faut pas mettre tous les œufs dans un même panier ».
Jean Ping, Eyéghé Ndong, Adiahénot et bien d’autres ont claqué, comme vous, la porte du PDG. Votre commentaire ?
J’ai beaucoup d’estime pour ces compatriotes, que je connais bien et avec lesquels j’entretiens de bonnes relations. Ils ont quitté le PDG pour des raisons personnelles, j’imagine. Par contre, moi j’ai été chassé du parti de masse pour des revendications que je pensais légitimes. Adiahénot en sait quelque chose. Je n’ai pas de regrets, je n’ai pas de remords et fidèle à mes engagements, le CLR a grandi et incarne une identité de notre formation politique.
Chaque matin, faites-vous toujours la « bise » à Ossouka Raponda, la mairesse de Libreville ? Autrement dit, quelle est l’épaisseur du mur qui sépare vos deux bureaux ?
Vous avez parfaitement raison de poser cette question. Je vais vous dire qu’après 8 mois de gestion de la Mairie de Libreville, j’ai ce devoir de faire le bilan à ces femmes et ces hommes habitants de Libreville qui ont salué ma venue à l’Hôtel de Ville. Ils se posent des questions et je me dois de leurs fournir des explications. Nous butons sur l’application du mode de gestion de la mairie de Libreville. Il s’agit simplement de comprendre que le PDG et le CLR sont en cogestion de la commune de Libreville. La cogestion selon le Larousse est « le partage du pouvoir de gestion ou du pouvoir de décision nécessaire au fonctionnement de l’entreprise ». Nous attendons que Mme Ossouka, Maire de la Ville de Libreville, mette en place une commission qui traiterait de ce sujet pour en dégager des conclusions. Je n’en dirai pas plus. Le CLR va incessamment animer une conférence de presse à laquelle prendrons part les médias nationaux et internationaux. À cette occasion, notre Parti dégagera sa position par rapport à sa participation à la gestion de la commune de Libreville. Ce qui ne saurait tarder.
Vous allez subir, à perpétuité, Ossouka ?
(Colère).Nous n’allons subir, personne. (Long silence, puis). On va amener Mme Ossouka à comprendre et à composer. Un point, un trait (Ton d’autorité). Son salut dépend de « ça ». Si aujourd’hui, on sort de « là », elle ne sera plus « là ». Mais, nous pouvons aussi aller avec Eyéghé Ndong !
Laurent Nguetsara, un ancien policier, dénonce dans une tribune à « L’Union » le taux élevé des étrangers au Gabon. Que pensez-vous de cette situation ?
Le Gabon est régi par une Constitution, qui ne semble souffrir d’aucun problème d’application, ainsi que les lois et règlements en vigueur. Je pense que le Général Nguetsara, a certainement voulu évoquer les problèmes liés à l’immigration dans notre pays. C’est un problème de souveraineté, et le gouvernement de la République s’attèle à prendre les mesures susceptibles de juguler l’immigration clandestine en contrôlant systématiquement nos frontières.
Selon certains observateurs, Tonton Associé est plus proche du tombeau que du berceau. Qui est votre successeur à la tête du parti du CLR ? Le nom de Désiré Tapoyo revient, sans cesse.
C’est vrai, je le sais, que l’homme qui nait finit par mourir. C’est d’ailleurs par rapport à cela, que je pense à mon prochain tous les jours que Dieu fait, à travers des réalisations collectives. Pour ce qui est de la succession au CLR, cette question ne m’est pas encore venue à l’esprit. Je continue à former des jeunes qui, de plus en plus, deviennent des responsables au travers de cette approche. Je n’ai aucun doute sur ma relève et rassurez vous je ne fais aucun appel du pied au tombeau (rires). Il n’y a pas que Tapoyo, ils sont nombreux : Ondo Marius, Eloi Nzondo, Assoumou Julien, Nziengui Mihindou, Anicet Bongo Ondimba, Patricia Taye, Edwige Andeme, Nicaisse Sickout, Louri Martin, Assele Patrick et j’en passe….(rires)
Partout dans le pays, les cris de détresse « ça ne va pas ». La solution ?
La fonction de président de la République n’est pas donnée au premier venu. Et qu’en sept ans de pouvoir, tous les problèmes ne peuvent être résolus dans ce délai comme si on détenait une baguette magique. Sept ans de pouvoir : C’est d’abord deux ans pour connaître la fonction et le terrain. C’est ensuite trois ans pour essayer d’appliquer le programme pour lequel on a été élu. C’est enfin les deux ans restant, pour repartir en campagne afin de défendre avec des arguments son mandat. Tout changement non souhaité est une peine de digestion. Les vastes réformes entamées en si peu de temps par le président Ali Bongo modifient les habitudes de certains « mafieux » voués très souvent aux libéralités au détriment des populations de façon générale. Il est vrai que, quelques brebis galeuses, certaines aux grands jours, d’autres tapies dans l’ombre, écument encore le sérail. Pour l’essentiel j’ai foi en la détermination et la rigueur de celui que je connais depuis toujours et qui est aujourd’hui président de la République.
Une interview de Carole Moussavou de l’hebdomadaire «La Loupe»
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Il doit se foutre des gabonais,
c’est en travaillant qu’il a construit LDD, plusieurs gabonais savent la vérité de l’ex IPS,
L’ancien siège de la fegafoot est une maison coloniale quand l’a-t-il construit ?
Tonton associé vous êtes l’un des hommes politiques qui a posé des vrais actes pour le Gabon.pas ceux qui pensent qu’ils peuvent devenir president incapable de construir un jardin d’enfants dans sa province.
et toi Jean jacques qu’as tu construit? tu n’auras pas pu inventer l’eau chaude ni le fil à couper le beurre .Tu devrais te taire quand les personnes cultivées parlent
Mais Ping et ses amis ont fait quoi malgré les fonctions occupées.ils ne figurent pas dans la revue Fobes c’est par ce que c’est l’argent volé.Et non de leur prpre savoir comme Bill Gate.
Jean-jacques, ta paranoïa de Ping et ses amis te rend insensé
« Mon souhait est que le président Ali ne gouverne pas le Gabon comme un responsable de clan » ou comme un responsable de Parti..
« Dans mon cas, je ne pense pas avoir subi des poursuites judiciaires à ce sujet » Je crois que pour l’instant ..
tant que le neveu est là, il n’y aura pas de poursuite sauf s’il nous désavoue complètement
« Je n’ai pas de compte en Suisse » Hummm, blanc comme neige ?
on connait les salaires de la fonction publique!! il a eu la chance d’être le beau frère de l’autre, donc il en avait quand il voulait!!! soyons juste et sincère!!
Je ne suis pas du tout d’accord avec sa définition de la fonction du Président de la République ; 2 ans pour découvrir le terrain, 3 ans pour réaliser son Programme. Mais Feu Omar a mis 42 ans au pouvoir ; il a eu largement le temps de connaître le terrain et résoudre les problèmes des Gabonais, mais il a laissé un système éducatif désastreux, sans parler des hôpitaux véritables mouroirs et des routes quasi-impraticables. Ali disait bien connaître le terrain lors de sa campagne électorale et lors de son investiture il disait, je cite » je ne mangerai pas tant que tous les gabonais n’auront pas à manger ». Il a également promis augmenter le SMIC, mais rien n’a été fait. Non! Monsieur Assélé,votre neveux connait les problèmes des Gabonais depuis son enfance et il a les moyens pour redresser notre pays, notamment l’argent des biens mal acquis, des centaines de milliers de milliards qui peuvent revenir et peuple.
De quoi se plaint Assélé alias karakara, il a l’âge d’aller à la retraite et s’occuper de sa nombreuse progéniture.Il a assez bouffé çà suffit commeçà
Un moniteur d’école de brousse devenu général par la puissance d’une cousine appelée pompeusement sœur…. Qui a connu Assélé lieutenant de police ? Personne… Cet usurpateur, menteur, qui change de nom à 70 ans – il devient Dabany – est avant tout un pédophile…. Qu’il aille se faire voir ailleurs…
Contrairement à certains,ASSELE dans ses propos reconnait que ses revenus ne pouvaient pas lui permettre de construire sa fortune actuelle.Et il à clairement expliqué l’origine de l’argent qu’il a investi et qui fait de lui un homme riche » j’ai eu la grâce d’avoir une petite sœur Joséphine Kama Dabany qui a épousé Albert Bernard Bongo devenu plus tard le président de la République gabonaise sous le nom d’El Hadj Omar Bongo Ondimba. Vous avez certainement connu l’homme dont la générosité était débordante «
Ce monsieur, a pour habitude de prendre les Gabonais pour des IDIOTS. Le journaliste lui pose la question sur des personnes décédés de manière obscure. Monsieur est resté vingt ans à la tête de la police. Il veut nous faire croire qu’il n’était pas au courant des complots organisés. J’ étais voisin de Mr Depenaud a Akébé ville. Cet grand homme sans histoire a été abattu comme un animal devant chez lui. Je me souviens de ce dimanche. Pour sa richesse, il peut encore dormir tranquille…..j’attends avec impatience ce changement de régime. J’espère qu’il rendra des comptes au peuple.
Assele c’est qui ?
Souvenez-vous de celui qui disait à l’époque du parti unique triomphant je cite » Je suis général,ministre, et beau-frère du chef de l’état, tant pis pour les jaloux » Amen