Le projet d’aménagement de la vallée sainte-Marie a refait surface. Le 18 février courant, une consultation publique, animée par les techniciens de l’unité de coordination de l’étude et des travaux (Ucet) du ministère des Infrastructures, a mis en scène les populations du quartier Plaine Orety à Libreville.

Vue des populations de Plaine Orety au cours d’une consultation publique le 18 février 2015. © Gabonreview

Vue des populations de Plaine Orety au cours d’une consultation publique le 18 février 2015. © Gabonreview

 

Les populations du quartier Plaine Orety dans le 2è arrondissement de la commune de Libreville, ont reçu, le 18 février dernier, la visite des techniciens du ministère des Infrastructures avec qui, ils ont débattu, à bâtons rompus, des modalités de délogement, de dédommagement et de réinstallation. Pour les techniciens de l’unité de coordination de l’étude et des travaux (Ucet), le projet d’aménagement de la vallée sainte Marie, a pour objectif principal, de transformer la zone. Il s’agit de faire de ce secteur, fait de bidonville et d’îlots d’habitations sous-intégrées, et considéré comme insalubre, en un quartier moderne. Ainsi, les propriétaires des biens concernés par le projet sont appelées à être délogés. Le mode opératoire arrêté étant une compensation immobilière et foncière, plutôt qu’une indemnisation en numéraire.

Cette intention, qui apparaît comme une étape fondamentale dans le processus de restructuration de l’espace communal, où le bâti se développe de manière rapide et anarchique, est loin d’être bien comprise par les concernés, qui y voient une énième opération d’expropriation. Pour les habitants de Plaine Orety, le modèle compensatoire retenu ne prend pas en compte les réalités sociologiques, notamment la taille moyenne de la famille gabonaise. «Nous sommes allés visiter les logements sociaux d’Agondjé que les pouvoirs publics proposent aux populations. Ce sont des logements très riquiqui, qui ne correspondent pas à la taille de nos familles. Nous voulons que les choses soient faites dans les normes et le respect de la dignité et de l’intégrité des populations», a souhaité Félix Bibang, natif de la zone identifiée.

Cependant, selon les précisions du responsable urbanisme de l’Ucet, Venant Nguéma, l’affectation des logements aux ayants droit sera fonction de la valeur des investissements recensés sur le terrain. Trois types de logements en agglomérés de ciment leur seront proposés, à savoir : type F3 standing éco 90,000 m2, F4 standing moyen 109,70m2, F4 haut standing 131,73 m2.

L’explosion urbaine, consécutive au «boom» pétrolier, a entrainé la saturation des quartiers centraux et péricentraux, occupés en majorité par des habitations précaires. Face à ce qu’elles considèrent comme des occupations illégales et anarchiques, les autorités tentent d’éradiquer ces bidonvilles, en délogeant les habitants qui sont expulsés vers des périphéries. Les mécanismes et stratégies utilisés pour ces opérations sont-ils appropriés ? Tiennent-ils compte de ce que pourraient être les répercussions sur la vie des citoyens et la réorganisation de la ville ? Autant de questions dont l’acuité augurent d’un feuilleton à rebondissement mettant en scène des populations déterminées à ne pas se laisser duper.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. etienne nzengue dit :

    bravo; cette démarche attendue depuis belle lurette est la bonne. elle a fait ses preuves ailleurs. Elle concours au bien être de nos populations et à la beauté de nos cités. vivement que cet exemple soit exporté dans les autres quartiers sous intégrés de Libreville et que la mauvaise foi des uns et des autres ne soit pas de mise.

  2. Encore eux dit :

    Il est temps que nous assainissons et aménageons nos villes, car si nous ne le faisons pas à un moment donné, nous nous retrouverons avec des problèmes lié à l’urbanisation anarchique beaucoup plus important.

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