Au secours des sept responsables syndicaux de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, soit quatre représentants du Syndicat du personnel du secteur eau et électricité du Gabon (Sypeg) et trois du Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et de l’électricité (Syntee+) détenus par le renseignement militaire depuis le lundi 11 décembre dernier, des voix s’élèvent pour condamner ce que certains qualifient de tentatives d’intimidation, mais également pour solliciter leur libération.

Le porte-parole et la présidente du Syntee+, Éric Josué Bouanga Moussavou. © Gabonreview (capture d’écran)

 

Suite à l’interpellation des leaders syndicaux du Sypeg et du Syntee+ par la Direction générale de contre-ingérence et de la sécurité militaire (B2), le lundi 11 décembre 2023 et toujours retenus par le renseignement militaire, les acteurs de la société civile ont décidé de monter au créneau et de s’insurger contre cette initiative du président de la transition, qui ressemblerait plus à une «tentative d’intimidation», qu’à autre chose.

Les syndicats sont au cœur des négociations entre salariés et employeurs. Ils siègent au sein des organismes paritaires et participent au dialogue social. En dehors des négociations, ils peuvent être à l’origine de mouvements protestataires (grèves et manifestations). Ils peuvent aussi, dans certains cas, engager une action en justice, en tant que représentants d’un ou plusieurs salarié(s) en situation précaire. Voici là, quelques moyens d’action des syndicats que les autorités de la transition semblent ignorer ou font fi d’ignorer.

«Les syndicalistes doivent pouvoir exercer leurs activités sans entrave», a indiqué le président exécutif du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), George Mpaga, rappelant au président de la transition, sa promesse sur le respect des droits de l’homme. «Il doit tenir parole», a-t-il confié à nos confrères de RFI.

Même son de cloche pour le président de la confédération syndicale des agents du public, du parapublic et du privé (Cosynap), Joël Ondo Ella, qui assure qu’on ne peut pas bâillonner les revendications, invitant le président de la transition à se mettre au-dessus de la mêlé. Car le président de la République reste le dernier rempart dans les différends de travail entre la commission tripartite (employé employeur, gouvernement).

«Lorsqu’un différend de travail commence en entreprise, ça peut affecter le gouvernement et les travailleurs. Lorsque cette relation est tendue, le rempart qui reste, c’est le chef de l’État. C’est pour cette raison que nous n’avons pas souhaité qu’il intervienne si tôt. Les revendications des agents de la SEEG restent de l’apanage du gouvernement, qui doit prendre ses responsabilités. Et d’ailleurs, la revendication du 13e mois repose sur une norme, qui la convention collective qui est reconnue par le Code du travail», a déclaré le président de la Cosynap, affirmant que le directeur général de la SEEG et le PCA ont échoué, dans leur mission, car ce sont eux qui ont poussé le président de la transition à agir maladroitement.

Soulignant l’importance de réexaminer l’institution des délégués du personnel, affecté par cette période de confusion, le président de la fédération des travailleurs du Gabon (Fetrag), Jocelyn Louis N’Goma a sollicité du président de la transition des circonstances atténuantes à ses camarades de la SEEG. «Cette sagesse, qui a guidé vos actions lors de la libération, pourrait contribuer à restaurer la confiance et à rétablir l’équilibre nécessaire à notre nation», a-t-il souligné dans sa lettre ouverte à Brice Clotaire Oligui Nguema.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Les gens passaient leur temps à accuser sans preuves, que je suis au B2 c’est Bongo que derrière l’action. Les Bongos ont laissé votre pays.le vrai danger du Gabon c’est les forces de l’ordre,

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