Affaire Jean-Rémy Yama : La famille en appelle aux tribus Bassomba, Mabimbi, Boudzengue
Si la coalition syndicale Dynamique unitaire a dernièrement appelé à une manifestation, le 2 mars, pour la libération de Jean-Rémy Yama, sa famille biologique a, quant à elle, interpellé les femmes et hommes politiques de sa province natale, l’Ogooué-Lolo. Ils ont été mis devant leur responsabilité, le 21 février, en vue de la libération de ce syndicaliste incarcéré depuis un an.
Le 2 mars 2023, le syndicaliste Jean-Rémy Yama totalisera une année de détention. Depuis son arrestation, ses collègues et quelques partis politiques de l’opposition appellent à sa libération, invoquant «une détention arbitraire». Si sa famille biologique a régulièrement gardé le silence, dans le sillage des autres organisations, elle appelle désormais à sa libération. Le 21 février, elle s’est tournée vers les femmes et hommes politiques de l’Ogooué-Lolo. Elle invite les tribus Bassomba, Mabimbi et Boudzengue à intervenir pour mettre un terme à «cette affaire qui n’a que trop duré».
«Nous sommes là pour interpeller les leaders politiques de l’Ogooué-Lolo, car il est clairement établi que c’est pour des raisons politiques qu’il est maintenu en prison», a déclaré le porte-parole de la famille, dénonçant le refus de la Justice d’accorder une liberté provisoire à M. Yama, tel que sollicité par ses avocats. Une libération provisoire, assure-t-il, qui lui aurait permis de se faire soigner.
Craignant ainsi que sa détention ne se prolonge jusqu’aux élections à venir, ils s’en sont remis aux autorités politiques de leur localité, fait noter le porte-parole, parce qu’ils n’ont pas réagi jusqu’à présent, voulant faire confiance en la justice. «Aujourd’hui, presque un an après, nous avons des raisons de nous inquiéter et douter de l’impartialité de notre justice».
Interpellant les leaders politiques de leur province dont certains noms (Louembé, Mayagha, Indoumou, Moubelet…) ont été énoncés, les proches de Jean-Rémi Yama estiment que les accusations portées à l’encontre de leur fils, relatives à l’escroquerie et abus de confiance, ne sont pas fondées. Ils emboîtent en effet le pas à ses avocats qui, à maintes reprises, ont indiqué que le dossier de l’affaire dite de la SCI-Serpentin est vide. En conséquence, soulignent-ils, le leader syndical est en «détention illégale» et est donc pour eux «un détenu politique».
Estimant que les enquêtes menées par la brigade financière de la police judiciaire et la Cour des comptes auraient blanchi le syndicaliste, les parents de ce dernier dénoncent ce qu’ils considèrent comme un «acharnement» d’autant plus qu’en plus de lui avoir suspendu son salaire, il a été radié de la Fonction publique au lendemain de son arrestation.
«Vous ne pouvez pas être indifférents du fait qu’on est en train de noyer votre frère en l’accusant de rage alors que vous savez que son vaccin contre la rage est à jour», a indiqué le porte-parole de la famille.
1 Commentaire
Ali Bongo, ce que tu as fait de la terre du Gabon, si tu ne te repends, la mort qui te tend les bras depuis peu t’entrainera en enfer. Nous avons vécu des injustices sous Bongo mais je me rappelle pas que des leaders d’opinion, des syndicalistes aient été autant puni. Lorsqu’on regarde les inégalités au Gabon qui sont aussi visibles que la bosse d’un chameau, toutes souffrances et les morts causées par une gouvernance égoïste, cupide, méchante médiocre et qu’on fait partie de l’épicentre de cette échec, lorsqu’on aime les humains en général et les gabonais en particulier, on ne punit pas les victimes pour avoir exprimé leur misère, leurs souffrance, leurs revendications légitimes contre ceux qui échouent encore plus chaque jour de bien gérer la richesse commune.