A la 6è année du mandat en cours : L’éducation, comme un regain d’orgueil
Contrairement aux années précédentes, l’année scolaire en cours a démarré sans tension, parce que gouvernement dit avoir pris la pleine mesure de l’importance d’un climat apaisé dans le secteur de l’éducation.
Pour l’année scolaire 2015-2016, les cours ont bel et bien démarré, malgré les menaces de la Confédération nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed). Pour le gouvernement, l’idée était de partir sur de nouvelles bases. «Cette année-ci, nous avons pris la mesure de la situation de l’école gabonaise et nous avons estimé qu’il fallait tout faire, en réunissant tous les acteurs, notamment nos partenaires sociaux que sont les syndicats et les parents d’élèves, de manière à ce que l’école reprenne ses droits, parce qu’au-delà de toute chose, il y a que l’école est un facteur de réunion de tous les Gabonais», a fait savoir le ministre de Education nationale et de l’Enseignement technique, le 3 octobre courant, sur la matinale de Radio Gabon. Pour Florentin Moussavou, qui n’a pas feint d’ignorer les revendications des enseignants et des chefs d’établissements, victimes de l’insécurité et autres manquements observés au sein de leurs écoles, il y a lieu de placer chaque acteur face à ses responsabilités et à l’intérêt commun. «L’école est cet instrument sans lequel nous ne serions pas là», a-t-il dit.
Au sujet des promesses du gouvernement, Florentin Moussavou, qui dit avoir initié un programme de visites, a estimé que la situation de l’école gabonaise est bien plus complexe qu’elle ne paraît. «Tout le monde veut voir émerger de nouvelles écoles, mais personne ne tient compte des travaux de réhabilitation, qui prennent énormément d’argent dans le budget de l’Etat chaque année. Et quand nous faisons le tour des établissements, nous constatons que chaque école, une fois réalisée et livrée, devient un problème en termes d’entretien, parce que chaque année il faut recommencer quasiment les mêmes travaux de réhabilitation», a-t-il laissé entendre, ajoutant : «Ce que les gens ne prennent pas également en compte c’est que, de manière régulière et suivant un processus planifié, dans tous les établissements, il y a une salle de classe qui s’ajoute et il y a des logements d’enseignants qui sont construits». Si cette affirmation laisse peu crédule, au regard des réalités vécues par les chefs d’établissements, il n’en demeure pas moins que le gouvernement entend bâtir une nouvelle relation avec ses partenaires, en passant par l’amélioration des conditions de travail des enseignants et une plus grande implication des parents.
Dans le même temps, les nouveaux responsables du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique disent aller en guerre contre le décrochage des élèves. L’une des stratégies : encourager les élèves à intégrer l’enseignement technique dès l’entrée en classe de 6e, alors qu’aujourd’hui, à peine 8% des effectifs suivent cette voie. «L’objectif est que nous passions à 25 ou 30% d’ici cinq à dix ans (…), d’autant que la vocation première du Gabon est d’être un pays résolument industriel», a lancé Florentin Moussavou, plutôt confiant.
Source : interview réalisée par Romuald Koumba et Kennie Kanga pour Radio Gabon
1 Commentaire
y a t-il un problème d’infrastructures scolaires au Gabon? Je répond par la négative car le Gabon ce n’est pas Libreville ou les chefs lieux de province. Le problème de l’école notre pays est d’abord un problème d’aménagement du territoire. En effet, le pouvoir PDG a pensé qu’il fallait ramener toute l’économie du pays à Libreville, Port-Gentil ou Moanda.Cela a créé un exode rural massif qui a dépeuplé les villages par manque de source de revenu. Si vous visitez le Gabon profond,vous vous rendrez compte du gâchis en matière d’infrastructures scolaires. Comme disait quelqu’un, lorsqu’on pose les mauvais problèmes, on n’a que les mauvaises solutions. L’école au Gabon, c’est d’abord le reflet de la société gabonaise; une société gabonaise malade qu’il faut réhabiliter afin de redorer l’école gabonaise qui a formé des hommes politiques étrangers qui nous en restent reconnaissants.