Prévention contre le Covid-19 : La prorogation des 45 jours a expiré le 27 septembre

Décidée lors du Conseil des ministres du 14 août 2020, la prorogation, pour une durée n’excédant pas 45 jours, des mesures de prévention, de lutte et de riposte contre la Covid-19 est arrivée à expiration le 27 septembre. Que fait donc le conclave gouvernemental ? 

Au Gabon, la prorogation des 45 jours des mesures de restriction est arrivée à expiration le 27 septembre. © L’Union

Sur présentation du ministre de la Santé, Guy-Patrick Obiang, le Conseil des ministres du 14 août 2020 avait entériné le projet d’ordonnance portant modification de certaines dispositions de la loi n° 003/2020 du 11 mai fixant les mesures de prévention de lutte et riposte contre les catastrophes sanitaires. L’idée, soulignait le communiqué final dudit Conseil, était d’apporter plus d’efficacité, de fluidité et de célérité dans la mise en place et l’exécution des mesures de prévention de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires. Il en était de même pour le projet d’Ordonnance portant prorogation des mesures de prévention, de lutte et de riposte contre le Covid-19. «Au terme de la présente ordonnance, sont prorogées pour une durée n’excédant pas quarante-cinq jours, les mesures sanitaires de prévention, de lutte et de riposte contre la Covid-19 autorisées par le parlement le 29 juin 2020», indiquait le communiqué final.

Lors de cette annonce, le pays comptait 8 225 cas testés positifs au Covid-19 dont 6 277 guérisons et 51 décès sur 100 298 prélèvements. Soit, un taux de prévalence estimé à 8,2%. A juste titre, l’opinion s’attendait à ce que le gouvernement annonce le déconfinement total dans moins de 45 jours mais ça n’a pas été le cas, malgré la tendance baissière qui se confirmait jour après jour. D’aucuns attendaient donc que le 27 septembre, date d’expiration de la prorogation des 45 jours, le gouvernement annonce le déconfinement ou communique sur l’allègement de certaines restrictions mais rien n’a été fait. Même les églises et autres commerces qui espéraient rouvrir, n’ont pas eu gain de cause.

Pourtant, au 27 septembre, la tendance baissière de la pandémie dans le pays était d’avantage observée dans toutes les provinces du Gabon avec à la clé, un total de 163.264 prélèvements parmi lesquels, 8 728 cas testés positifs (5,3%) dont 7.934 guéris (90,9%) et 54 décès (0,6%) pour seulement 740 cas actifs dans tout le pays.

A quand le déconfinement ? Le gouvernement va-t-il encore proroger de 45 jours les mesures sanitaires de prévention, de lutte et de riposte contre la Covid-19 autorisées par le Parlement le 29 juin 2020 ? Ces questions se posent et si d’aucuns restent dubitatifs quant à la date du déconfinement, pour d’autres, le gouvernement prorogera à nouveau les mesures sanitaires de prévention au regard des propos tenus par le  ministre de la Santé, le samedi 26 septembre.

Si Guy-Patrick Obiang a mis l’accent sur des résultats encourageant dus «aux choix politiques» pris par le pays, il a assuré qu’«en considérant les recommandations du dernier rapport des 6 mois de riposte, le maintien des mesures de protection doit se poursuivre». Ce maintien, a-t-il laissé entendre, se justifierait par le fait que sur le plan international une flambée épidémique est constatée dans plusieurs pays «probablement liée au relâchement précoce des mesures de restriction». «Il ne faut pas quitter le certain pour l’incertain», a-t-il d’ailleurs argué.

Qu’à cela ne tienne, la prorogation des mesures restrictives est arrivée à expiration et il n’est nulle part part question de tacite reconduction dans les dernières dispositions modifiant la loi du 11 mai.

Il faut donc une communication formelle du gouvernement pour décider d’un nouvel allongement ou non des restrictions. Pour cela, il faudrait qu’un rapport sur les 45 derniers jours soit examiné en conseil des ministres, afin qu’une proposition de loi en débouche devant être proposée à la validation du Parlement. Mais où est donc le conseil des ministres ? Que va faire le conclave gouvernemental dans un contexte où populations et opérateurs économiques crient chaque jour un peu plus à l’asphyxie.