Gabon : La diatribe d’Akure Davain contre le gouvernement
Face à ce que d’aucuns qualifient de dérives, le président du groupe parlementaire Les Démocrates (LD) a interpellé le chef du gouvernement lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Ayant encore à l’esprit la sanction des parlementaires PDGistes ayant voté contre la dépénalisation de l’homosexualité, l’emprisonnement des acteurs politiques, Séraphin Akure-Davain n’a pas tenu sa langue.
A l’occasion de la déclaration de politique générale du Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, le président du groupe parlementaire Les Démocrates (LD) a, sur un ton satirique, interpellé le gouvernement sur ce que d’aucuns qualifient de dérives autoritaires. Séraphin Akure-Davain qui a encore à l’esprit l’épisode de la dépénalisation de l’homosexualité, a indiqué que les députés méritent plus de considération et de respect.
Pour avoir voté contre, les députés du parti au pouvoir avaient été sanctionnés. Le député LD est allé à leur rescousse estimant qu’ils «ne peuvent être réduits à de simples automates ou à du bétail votant qui réponde aux ordres».
«Ils ne peuvent être pris à partie pour ne pas avoir voté une consigne de vote conforme à leurs convictions. Cette disposition est d’ailleurs contenu dans notre loi fondamentale en son article 39 qui stipule : « Tout mandat impératif est nul »», a-t-il déclaré. En dépénalisant l’homosexualité, a dit Séraphin Akure-Davain à Rose Christiane Ossouka Raponda, «votre groupe politique s’est attaqué à l’un des piliers de notre structure sociale». «Aujourd’hui, ce même groupe s’attaque à un second pilier, le respect des anciens» a-t-il ajouté, faisant allusion aux sanctions qui ont suivi.
Une Constitution « les trous les trous »
«Nous vous attendions 45 jours après votre nomination Mme le Premier ministre», a fait Séraphin Akure-Davain surpris de recevoir le chef du gouvernement le 4 septembre avec comme raison, un décompte à partir de la date de sa prestation de serment, selon la décision de la Cour constitutionnelle. «Nous avons lu et relu cet article 28 a de notre Constitution. Nulle part, il n’est fait référence à une quelconque prestation de serment», a-t-il affirmé. «Ceci nous conforte dans l’idée que nous ne lisons certainement pas le même document», a-t-il supposé, suggérant que «l’écueil d’une session parlementaire extraordinaire onéreuse est sûrement le véritable mobile». Les décisions de la Cour étant sans appel, a-t-il poursuivi, les députés ont été contraints comme à l’accoutumée d’accepter «les contorsions de ceux qui pour nous, lisent notre loi fondamentale». «Je comprends alors aujourd’hui, ce que ce compatriote me disait : « en Afrique, une Constitution c’est les trous les trous ». Ah, pauvre Constitution», a-t-il ironisé.
Un pouvoir qui s’illustre par la violence
Revenant sur les événements du ministère des Eaux et forêts, Séraphin Akure-Davain, a dénoncé «la prise à tabac des syndicalistes de cette administration qui peine à résoudre le problème des éléphants qui sèment la désolation dans nos villages avec toutes les conséquences néfastes y afférentes mais dont la tutelle préfère terroriser ses agents». «S’agit-il Mme le Premier ministre d’une présentation inaugurale de votre méthode de gestion des conflits sociaux ? Vous, parlez de climat social apaisé, de décrispation, est-ce que cet exemple illustre vos propos ?», a-t-il questionné.
Pour le député LD, le pouvoir qu’incarne Rose Christiane Ossouka Raponda s’illustre par la violence. Il en veut pour preuve, les emprisonnements de ceux qui dit-il, «osent penser différemment que lui». «Mme le Premier ministre, libérez les prisonniers d’opinion. Bertrand Nzibi, Pascal Oyougou et tous les autres. Libérez les prisonniers politiques. Laissez les Gabonais s’exprimer. Ils parlent et ils s’intéressent à leur pays. Les emprisonner n’est pas nécessaire» a plaidé Séraphin Akure-Davain. La réponse de Rose Christiane Ossouka Raponda a été sans équivoque : «il n’y a que des prisonniers de droit commun» au Gabon.
6 Commentaires
Je pleurais Pierre Mamboundou qui seule dans cette assemblees nationales de moutons nous éclairaient sur les incohérences et la médiocrité et l’amateurisme de des pedegistes. Même si il n’a pas la popularité et l’engagement de Mamboundou, on y retrouve la même clairvoyance. Ces domage pour les partisans du boycott qui pense que parce qu’il y a la fraude qu’un député de l’opposition dans l’AN du pdg est inutile. Le discours de Davin Akoure ne va rien changer aux desseins sataniques des pedegistes de ruiner le Gabon mais a long terme, c’est une tribune qu’il faut saisir pour continuer a éduquer le peuple et garder le peuple éveillé devant la propagande abrutissante du pdg. J’espère que les partisans du boycott passif ne viendront plus embrouiller les gabonais et les diviser dans la lutte contre ce régime. Le boycott a le mérite de juste consolider les pouvoirs des dictatures. 18 ans de boycott depuis Mba Abessole qui avait fait rater à l’opposition l’unique possibilité de prendre le contrôle de la première AN post parti unique.
Je pleurais Pierre Mamboundou qui seul dans cette assemblees nationales de moutons nous éclairait sur les incohérences, la médiocrité et l’amateurisme des pedegistes. Même si il n’a pas la popularité et l’engagement de Mamboundou, on y retrouve la même clairvoyance en l’honorable Akoure. C’est dommage pour les partisans du boycott perpétuel qui pensent que parce qu’il y a la fraude qu’un député de l’opposition dans l’AN du pdg est inutile. Le discours de Davin Akoure ne va rien changer aux desseins sataniques des pedegistes de ruiner le Gabon mais à long terme, c’est une tribune qu’il faut saisir pour continuer à éduquer le peuple et garder le peuple éveillé devant la propagande abrutissante du pdg. J’espère que les partisans du boycott passif ne viendront plus embrouiller les gabonais et les diviser dans la lutte contre ce régime et après applaudir le discours de Davin Akoure. Le boycott a le mérite de juste consolider les pouvoirs d’une dictature qui n’a que faire de la légitimité. 18 ans de boycotts depuis Mba Abessole qui avait fait rater à l’opposition l’unique possibilité de prendre le contrôle de la première AN post parti unique.
Gayo
D accord avec toi que la politique de la chaise vide ne peut résoudre aucun pb au Gabon..surtout la prise de pouvoir par l opposition. Dire que Mba Abessolo a privé l opposition de l assemblée nationale est cependant une pure fiction de ta part..le pdg a tjr gagné ds la fraude
En 2016 y a pas eu boycott. Ping a gagné ????!!@
Qui dirige le pays actuellement ???C est Ping?
Chapeau à M. AKURE-DAVIN, son attitude prouve qu’il y a encore quelques Hommes dans ce pays. Les cancres du PDG s’en rendent bien compte. Le PDG est une coquille vide, les gens y sont par pur calcul opportuniste, pour perpétuer la gabegie et l’irresponsabilité aux profits des courtisans. Quand tout le monde sait que ALI BONGO est handicapé physique et sans aucun doute mental, que c’est son rejeton d’une vingtaine d’années, sans expérience qui gère les affaires présidentielles, donc réellement le pays et qu’on se taise a PDG, allez-y comprendre. Je finis par croire que ce parti regorge vraiment de beaucoup de personnes qui se mettent à plat, pour ne pas dire à quatre pattes. Un parti secte. Impossible après 52 ans de perdition de retrouver la voie du progrès. Les hommes à la tête n’ont simplement pas le niveau et c’est visible. Il faut espérer dans gens comme AKURE-DAVIN et avant lui Pierre MAMBOUNDOU, ils ne seront peut-être jamais Président, mais ils ouvrent la voie de l’espérance, ils font entretenir la flamme.
Le PDG lui est depuis longtemps fini, même à l’intérieur beaucoup n’y croient plus, mais l’appât du gain est encore trop incitateur, les loges bidons importées de l’occident et « tropicalisées » qui en sont son cœur emprisonnent les esprits et tuent la raison.
Le crime, la médiocrité et l’incompétence finissent toujours un jour par être rejetés, ce jour viendra.
Par exemple !
Bravo Davin. Excellent. je suis fière de toi. Tu élèves le niveau des parlementaires trop souvent aux ordres. Enfin pas de langue de bois. Après un déroulé sans équivoque, tu finis par la question pertinente: aurez vous les moyens de votre politique? sans souveraineté, j’en doute… ou encore cette phrase qui en dit long et qui résonne très fortement: nous savons que les décisions sont prises ailleurs et vous sont imposées. Qui est l’ailleurs? nous le savons et disons sans langue de bois: La France ou plus précisément la politique africaine de la France qui nous a ravi notre souveraineté politique, monétaire et militaire. Un jour (et ce jour n’est plus très loin) tout cela s’arrêtera
Pauvre Gabon…mais, vive le Gabon en devenir!
S’il y avait plusieurs parlementaires comme toi, qui osent dire les choses pour le bien de notre patrie, le Gabon serait très loin.
Continue ainsi, nous te soutenons.