Le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda a reçu, le 4 septembre, le quitus de 124 députés sur 137 pour exécuter son programme de politique générale. Toutefois, certains parlementaires lui ont demandé si elle avait les moyens de sa politique au regard des échecs de son prédécesseur. Le Premier ministre a assuré, comme son prédécesseur, « Nous allons agir vite ».

Rose Christiane Ossouka entourée de ses ministres le 4 septembre. © D.R.

 

Le programme de Rose Christiane Ossouka Raponda a reçu l’approbation d’une écrasante majorité de l’Assemblée nationale. 124 débutés sur 137 lui ont accordé leur confiance. Toutefois, ce face à face avec les députés n’a pas été un fleuve tranquille.  Certains députés, notamment ceux de l’opposition, ont été très offensifs pour obtenir des réponses concrètes sur la faisabilité de ce programme.

Le président du groupe parlementaire Les Démocrates (LD) n’est pas passé par quatre chemins pour repousser les annonces du Premier ministre. «Il n’y a rien de nouveau et les discours des Premiers ministres se superposent exactement les uns aux autres». Soupçonnant un exercice de «copier-coller», Séraphin Akure-Davain qui, en deux ans a assisté à trois présentations de programme de politique générale, a assuré que «souvent à la fin de l’exercice nous ne voyons malheureusement rien».

Il en veut pour preuve, après les ambitions déclinées par Julien Nkoghe Bekale, le prédécesseur de Rose Christiane Ossouka Raponda, une dette de l’Etat qui culmine aujourd’hui à 5 800 milliards de francs CFA. «A quoi a servi cet argent ? Et le remboursement de cette dette exclu d’ailleurs le volet intérieur mettant les entreprises locales en difficulté. Situation comparable à un père de famille qui fait la fête dehors alors que son épouse et ses enfants n’ont rien à manger», a-t-il dit.

Par ailleurs, a-t-il poursuivi, «comment relancer l’économie alors que la loi de finances rectificative ne prévoit que 300 milliards de francs CFA d’investissement. De surcroît, avec des indicateurs macroéconomiques irréalistes comme nous l’avions déjà dit ici et que le FMI vient de confirmer». «Avez-vous les moyens de votre politique ?». La réponse est moins évidente.

Doutes sur la crédibilité du plan de relance

Comme Estelle Ondo qui s’est interrogé sur la crédibilité du plan de relance, Séraphin Akure-Davain a estimé que la conjecture internationale rendra plus difficile le travail de Rose Christiane Ossouka Raponda. Pour convaincre sur la crédibilité de son plan, il a demandé à celle-ci, en sa qualité d’économiste, a d’expliquer «pourquoi les entreprises installées au Gabon rapatrient tous leurs bénéfices et ne réinvestissent pas chez nous». «Vous nous direz pourquoi avoir confié à une seule entreprise des secteurs aussi stratégiques que l’aéroport, le chemin de fer, le port, l’agro-industrie, la zone spéciale de Nkok, le tout agrémenté d’un régime fiscal privilégié. En mettant ainsi tous les œufs dans le même panier». «Que se passera-t-il Mme le Premier ministre quand ce panier va tomber ?», a questionné Séraphin Akure-Davain.

Répondant aux parlementaires, le Premier ministre a souligné que sa mission est la relance de l’économie fragilisée par la crise du Covi-19. «Nous allons agir vite», a soutenu Rose Christiane Ossouka Raponda. Elle dit avoir en ligne de mire, les nombreuses attentes des populations qu’elle juge fortes, légitimes et pressantes. «Le gouvernement que je conduis va s’y atteler avec célérité, avec détermination tout en tenant compte de toute sorte de paramètres», a-t-elle promis. Une raie réponse de normand !

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Vous voulez agir vite dans vos oeuvres visant a nous enfoncer dans le mur et nous enterrer définitivement. Je doute qu’un pouvoir qui mise sur la peur des citoyens pour se maintenir et n’a le soutien ni du peuple ni de la communauté et des investisseurs internationaux puisse faire un miracle dans cette ruine. Le Gabon a besoin en premier d’un gouvernement légitime. La légitimité est le premier élément qui permettra au peuple gabonais de sortir de la léthargie et d’une inhibition occasionnées par le sentiment d’oppression de gouvernants qui ont peur de notre liberté et de notre souveraineté pourtant gage de dynamisme pour tout pays qui veut se mettre au travail.

  2. Gayo dit :

    Comme son predecesseur: nous allons agir vite, comme avec son predecesseur nous allons rester sur place.

  3. Gayo dit :

    Si c’est agir vite pour mettre fin a l’usurpation d’Ali Bongo qui inhibe le pays tout entier ce sera salutaire.

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