Jean Remy Yama a fustigé le 28 août l’arrestation de son camarade syndicaliste, Jean Bosco Boungoumou,  placé sous mandat de dépôt le 24 août pour terrorisme et association de malfaiteurs. Cette arrestation n’ayant été précédée d’aucune enquête préliminaire est la preuve, selon le président de Dynamique unitaire (DU), de la soumission de la Justice au pouvoir politique.

Le président de Dynamique unitaire, Jean Remy Yama, a fustigé l’arrestation de Jean Bosco Boungoumou Boulanga, le 28 août 2020. © D.R.

 

Le placement sous mandat de dépôt de Jean Bosco Boungoumou Boulanga, le 24 août, est la preuve que la justice est soumise au pouvoir politique. C’est du moins ce qu’a affirmé le président de la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), Jean Remy Yama, dans une déclaration lue le 28 août à Libreville.

Secrétaire général de DU, Jean-Bosco Boungoumou a été arrêté le 19 août par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR). Accusé de «terrorisme et association de malfaiteurs», il est poursuivi pour avoir réalisé une vidéo sur Facebook dans laquelle il a appelé à la fin de la Françafrique et à l’insurrection populaire pour régler la situation confuse qui règne au sommet de l’Etat.

Selon Jean Remy Yama, cette arrestation «n’ayant été précédée d’aucune enquête préliminaire, le pouvoir judicaire vient de démonter à la face du monde les rapports incestueux qu’il entretient avec un pouvoir exécutif aux élans totalitaires voire dictatoriaux qui déshonore un pays».

Le Gabon n’est pas dirigé par Ali Bongo

Avec cette nouvelle «affaire», a poursuivi le président de DU, «l’institution judicaire gabonaise s’est dévalorisée auprès de ses homologues des pays qui sont eux, confrontés au terrorisme comme le Cameroun, le Tchad et le mali. Elle conforte ainsi la violation de l’Etat de droit et des libertés fondamentales». Pour Jean Remy Yama, la justice se trompe de cible, «au lieu de faire le procès du secrétaire général de Dynamique Unitaire, on devait plutôt s’intéresser aux causes de la vidéo. Jean-Bosco Boungoumou, comme d’autres compatriotes interpellés pour leurs déclarations, n’ont fait que dire tout haute ce que tous les Gabonais pensent tout bas. Toutes ces arrestations traduisent un véritable malaise dont la solution aurait dû se trouver à la présidence de la République, au Parlement et dans les forces de sécurité et défense», a regretté le syndicaliste.

A en croire le leader syndical, «la vacuité du dossier judiciaire contre Jean Bosco Boungoumou est un baromètre de l’effondrement de la République, et partant de tous les Gabonais». Dans sa diatribe, il n’a pas manqué d’évoquer la situation de la santé du chef de l’Etat. «Depuis le 24 octobre 2018, le Gabon, de l’avis de tous les observateurs nationaux et internationaux, n’est malheureusement dirigé ni par celui qui a gagné les élections d’août 2016, dépositaire de la légitimité du peuple, Jean Ping, ni par celui qui a été déclaré vainqueur par les institutions de la République qui a prêté serment devenant de ce fait, dépositaire de la légitimité constitutionnelle, Ali Bongo», a-t-il déclaré.

Pourtant, affirme Jean Remy Yama, «plusieurs voix se sont levées en quête de savoir si le président de la République est toujours en possession de ses moyens pour diriger le pays. Toutes ces demandes n’ont eu aucun succès. Toutes les demandes des citoyens pour s’assurer que le chef de l’Etat jouit de toutes les facultés pour exercer ses fonctions sont restées sans réponses. On peut donc affirmer, et la lumière des déclarations des personnalités étrangères assermentées qu’Ali Bongo ne dirige plus le Gabon».

 Soulèvement populaire, unique voie de sortie de crise

Pour le président de DU, le Gabon est dirigé par quelqu’un d’autre. «Les véritables terroristes sont au sommet de l’Etat. Ils sont connus de tous les Gabonais : une femme et son fils adoptif qui ne sont dépositaires d’aucune légalité constitutionnelle. Ils ont pris en otage les Gabonais et exploitent allègrement nos richesses minières, entretenant un mensonge d’Etat selon lequel Ali Bongo serait toujours aux commandes».

Dans cette entreprise de confiscation du pouvoir, a martelé Jean Remy Yama, «ils bénéficient de plusieurs soutiens dans les forces de sécurité et de défense qui empêchent toute velléité de manifestation pacifique du peuple en procédant aux arrestations arbitraires comme c’est le cas avec Jean-Bosco Bosco Boungoumou».

Le syndicaliste s’est étonné que les responsables des forces de sécurité et de défense se laissent prendre à ce jeu. «Officiers, sous-officiers et soldats confondent la République et leurs intérêts personnels. Au lieu de servir la République, ils servent les individus en perdant leur honneur. Ce qui est triste de la part des hommes qui, dit-on, auraient fait l’école de guerre».

Devant un tel désespoir, Jean Remy Yama n’en voit pas d’autres issues que le soulèvement des populations, «l’insurrection populaire et pacifique, conformément aux lois et règlements en vigueur au Gabon restent la seule voie», a-t-il conclu, appelant les travailleurs à la mobilisation pour exiger la libération de leur camarade.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Mr Jean Rémy Yama, l’usurpateur er assassin Ali Bongo est bien MORT depuis octobre 2018. Comment vous convaincre sans preuves ? Rien que son silence à la suite du coup d’État manqué il y a peu de temps. Ali Bongo ne s’est jamais prononcé à ce sujet. Plusieurs hommes français aussi ont confirmés son décès.

    Qui entretient un tel mensonge ? La France. Ne pensez pas un seul instant que ça vient de Sylvia et Nourredine Valentin-Bongo. Ce sont les deux qui sont actuellement les valets du Quai d’Orsay. Et ça ne peut qu’arranger la France, puisque Sylvia Valentin est française.

    Autre chose: le Quai d’Orsay cherchera à nous imposer encore un Bongo: ou Nourredine, ou Junior. Il nous revient de dire à cette pourriture de France de cesser de se FOUTRE des gabonais que nous sommes avec sa comédie qui date des pseudos indépendances de nos états d’Afrique.

    J’insiste sur le fait de ne même pas essayer de vous présenter à la prochaine mascarade électorale présidentielle de 2023. Les français ont déjà tout préparé pour une victoire d’un Bongo ( Nourredine ou Junior). Combien de fois je ne cesserai de vous dire que l’unique solution de sortie de cette crise est tout simplement d’admettre la victoire de Mr Jean Ping à la dernière présidentielle de 2016. C’est ça ou alors tomber de nouveau dans le piège du Quai d’Orsay.

    N’Y ALLEZ PAS À LA PRÉSIDENTIELLE DE 2023. C’EST PEINE PERDUE. JEAN PING EST NOTRE PRÉSIDENT ÉLU DU GABON. ET ÇA, ÇA FAIT BEAUCOUP DE MAL AUX FRANÇAIS QUE DE SAVOIR QU’ON A ENFIN COMPRIS LEUR SALE HYPOCRISIE.

    SOUTENONS JEAN PING, ET NOUS ALLONS AINSI NOUS LIBÉRER DES HYPOCRITES FRANÇAIS. COMPRENNENT QUI VOUDRONT BIEN.

  2. Serge Makaya dit :

    Je voudrai ajouter une chose concernant la pourriture France. Ne comptez pas sur elle d’admettre que l’Afrique puisse progresser un jour. Elle veut que le Gabon et le reste des autres pays partageant la sale monnaie du CFA (Colonie Française d’Afrique) puisse toujours rester sous sa botte.

    En fait, ne reconnaissons même plus cette pseudo indépendance qu’elle nous aurait octroyée en 1960. C’est à la limite une moquerie comme elle sait bien le faire. Nous devons maintenant nous battre pour obtenir notre VÉRITABLE INDÉPENDANCE. Et une fois obtenue, il faut aussi demander à cette pourriture de France de venir récupérer son armée. Nous n’en avons pas besoin, puisqu’elle sert avant tout les siens.

    Si seulement nos 14 états d’Afrique partageant cette sale monnaie coloniale imposée par ces français pouvaient s’entendre pour avoir une vraie monnaie africaine, et d’ici une vingtaine d’année, de mettre en place les États Unis d’Afrique, qu’ elle grande joie se sera pour notre Continent.

    Tout cela est bien réalisable, seulement apprenons d’abord à laisser notre ÉGO de côté pour le bien du Continent tout entier.

  3. JAMES DE MAKOKOU dit :

    JE PENSE VRAIMENT QUE LE SOULEVEMENT DU PEUPLE EST POUR BIENTOT,CAR IL VA FALLOIR L’ORGANISER CAR NOUS SOMMES FATIGUER ET SOMMES PRET POUR FAIRE DES GREVES.. POUR COMMENCER VOUS LES SYNDICALISTES ILS VOUS SUFFIT DE DECRETER UNE GREVE GENERALE.. ON LAISSE LES MILITAIRES ET LES FLICS FAIRE LE TRAVAIL .. ET ON VERRA BIEN !
    ON ATTEND VOTRE FEU VEERT
    TROP C’EST TROP

Poster un commentaire