Littérature : L’Udeg contre le piratage du livre gabonais
80% des livres gabonais utilisés par les élèves et étudiants sont falsifiés. Pour lutter contre cet état de fait qui tue l’industrie du livre gabonais, l’Union des écrivains gabonais (Udeg) a lancé la campagne « Tous contre le piratage du livre gabonais ». Débutée le 10 août par des sensibilisations, la campagne sera marquée en octobre par la traque des pirates, notamment les revendeurs de livres falsifiés identifiés pour la plupart, à l’ancienne Gare routière de Libreville.
Au Gabon, les écrivains se plaignent de la falsification à outrance, de leurs œuvres. «Lorsque nous faisons le tour des établissements scolaires lors de nos caravanes, nous trouvons des livres gabonais, mais des livres falsifiés», a révélé Pulchérie Abeme Nkoghe, présidente de l’Union des écrivains gabonais (Udeg). Réunie le 10 août avec le Bureau gabonais des droits d’auteur (Bugada), les éditeurs et les libraires, l’organisation des écrivains a exprimé son exaspération face à cette pratique installée au Gabon depuis plusieurs années et qui impacte négativement l’industrie du livre. «Pour que le livre soit sur le marché, il y a toute une industrie derrière. C’est des métiers du livre, c’est des emplois autour du livre mais qui se meurent. C’est donc important pour nous de lutter contre cette piraterie», a déclaré Pulchérie Abeme Nkoghe.
A juste titre, l’Udeg a lancé une campagne de sensibilisation « Tous contre le piratage du livre gabonais » dont l’enjeu, a expliqué Pulchérie Abeme Nkoghe, «est de faire asseoir toutes les parties prenantes dans la fabrication et la vulgarisation du livre pour leur dire stop». Selon elle, plusieurs libraires piratent les livres gabonais, «mais ce qu’il y a de plus grave, c’est que nous avons nos enseignants gabonais qui sont aussi dans le moule de la piraterie des livres gabonais». Pour mettre fin à cet état de fait, les actions de sensibilisation débutées le 10 août, seront élargies aux fournisseurs pour les amener à veiller à la conformité des ouvrages qui leur parviennent pour la vente.
Prenant part à la rencontre du 10 août, le Syndicat libre des commerçants du Gabon (Sylicog), a promis d’aller vers les revendeurs y compris ceux de l’intérieur du pays afin de leur expliquer la nécessité de respecter les normes en matière de distribution du livre. Cependant, avec le concours du Bureau gabonais des droits d’auteur (Bugada), au-delà des actions de sensibilisation, l’Udeg envisage en octobre prochain, de faire des descentes de terrain afin de traquer les pirates du livre gabonais avec à la clé, des sanctions judiciaires. «Nous avons voulu commencer par la sensibilisation avant que nous n’arrivions aux mesures coercitives», a souligné Pulchérie Abeme Nkoghe.
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