Gabon : Lopinavir/Ritonavir pour les nouveaux cas de Covid-19
Le Gabon avait par prudence maintenu le traitement à base de chloroquine, malgré la décision de l’Organisation mondiale de la santé qui avait suspendu les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. Cette décision a perturbé la chaîne d’approvisionnement et le pays est privé de stocks pour la prise en charge des malades Covid-19. En attendant les stocks commandés, les nouveaux cas sont sous traitement de substitution à base de Lopinavir/Ritonavir. Un protocle thérapeutique sur lequel le Copil ne communique pas assez.
Juste après la publication d’une étude dans la revue médicale The Lancet, jugeant inefficace et même nocif le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine dans la lutte contre le Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait décidé d’arrêter temporairement les essais cliniques sur ce médicament. L’agence onusienne voulait vérifier les potentiels effets néfastes de ce médicament sur les patients. Elle a finalement repris ses tests, mais plusieurs pays africains n’avaient pas retiré l’hydroxychloroquine de leur protocole thérapeutique. Parmi eux, le Gabon qui encaisse aujourd’hui le contrecoup de la décision de l’OMS, une rupture de stocks d’hydroxychloroquine.
«Vous avez connu le débat qu’il y a eu autour de l’hydroxychloroquine. Ça a entraîné une suspension momentanée de la production de cette molécule lorsque l’annonce a été faite», a déclaré le porte-parole du Comité en charge de la riposte contre le Coronavirus au Gabon (Copil), justifiant la rupture de stocks. «Ça a eu des répercussions sur le plan national», a soutenu Guy-Patrick Obiang signalant qu’une commande est en cours.
Selon ce dernier, les patients sous hydroxychloroquine continuent leur traitement à base de ce médicament, tandis que les nouveaux patients déclarés positifs sont sous traitement de substitution. «C’est-à-dire, Lopinavir/Ritonavir», a-t-il fait savoir le 10 juin lors de sa conférence de presse. Cette association médicamenteuse fait partie de celles pour lesquelles des essais cliniques demeurent en cours de réalisation et dont les résultats restent tout aussi attendus. La composition médicamenteuse avait été adoptée par le comité scientifique au Gabon où elle avait été administrée au 7e cas testé positif dans le pays. Âgé de 52 ans, ce patient qui revenait de la France, avait subi des complications en raison de quelques comorbidités. Le Copil ne communique pas assez sur l’efficacité de ce protocole sur les patients Sars-CoV-2 dans le pays. Toutefois, Guy-Patrick Obiang informe que «la commande de chloroquine a été faite et dans les prochains jours, on pourra de nouveau mettre à disposition des populations, l’hydroxychloroquine».
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