Coronavirus : L’Église grimace, mais s’adapte aux règles

Au regard de l’urgence sanitaire causée par l’épidémie de Coronavirus, le gouvernement gabonais a décidé de fermer tous les lieux de culte en recommandant les prières à domicile. Si la mesure afflige l’Église qui considère cette période de Covid-19 comme un moment de tribulations, elle dit n’avoir pas d’autre choix que de s’adapter aux règles.

Interdites de cultes et prières, comme les mosquées, les églises de Libreville s’adaptent aux mesures gouvernementales. © Tripadvisor

Entre fermeture de tous les lieux de culte, recommandation de prières à domicile et interdiction des rassemblements de personnes ramenée de 50 à 30, dans un contexte d’urgence sanitaire pour lutter contre la pandémie de Coronavirus, l’Église au Gabon voit rouge. «En réalité ces mesures affectent l’église», a déclaré un pasteur d’une église de réveil qui estime que ces mesures vont «amener le peuple à ne plus être spirituel, à faire ce qu’il veut et l’éloigner un peu de Dieu».

L’Église catholique y voit également une période de tribulations, mais se conforte avec les paroles bibliques. «Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde», a dit l’abbé Michel Ange Bengone, secrétaire général de la conférence épiscopale du Gabon qui appelle les fidèles du Gabon à maintenir la foi à travers des prières dans leurs maisons. «Sans aucun doute ça affecte l’Église, mais nous devons respecter les mesures prises par le gouvernement», a estimé un autre pasteur.

Obligée de s’adapter aux nouvelles règles après s’être organisée il y a peu, l’Église catholique rappelle que «l’heure vient et c’est maintenant où les vrais adorateurs adoreront en esprit et en vérité». Interdite de culte, elle annonce que chaque jour, aux heures habituelles, évêques et prêtres célèbreront individuellement l’eucharistie portant tout le pays, toutes les inquiétudes et les espérances des fidèles face à cette pandémie.

Pour surmonter «cette épreuve», certains responsables religieux ont dit devoir mettre à profit les nouveaux canaux de communication, tels que les directs via leurs pages Facebook pour le déroulement des messes, cultes et autres réunions de prière. «Nous avons intérêt à mettre ces mesures en pratique surtout qu’il s’agit d’un problème de santé», a déclaré le pasteur Augustin Bouengoune, président de l’Église évangélique du Gabon (EEG).

La conférence épiscopale du Gabon encourage les chrétiens à demeurer en communion avec les pasteurs. «Priez, et demandez à Jésus eucharistie de descendre en vos cœurs, pour vivre la communion spirituelle. Nous vous invitons à prier en famille quotidiennement, le chapelet de la miséricorde divine, le rosaire, notamment aidés par radio Sainte-Marie, radio Maria et KTO, à réciter la prière de l’angélus chaque jour à midi, à méditer le chemin de croix, à pratiquer le jeune les mercredis et les vendredis et l’aumône agréable aux yeux du Seigneur», a déclaré l’abbé Michel Ange Bengone. Pour les funérailles, a-t-il indiqué, «le prêtre ou le diacre pourra bénir le corps du défunt».

Également concernées par cette mesure, les mosquées disent tout aussi s’adapter. «La mesure gouvernementale est une mesure de sécurité. Une fois que les autorités nous appellent à un bien, nous devons les suivre. Et si nous les suivons, Dieu a dit qu’il va nous récompenser. La mosquée est fermée. L’Azan on l’entend et on prie à l’heure, chacun dans son coin», a déclaré le coordonnateur de la mosquée de Batavéa.