Le fonctionnement du Conseil national de la démocratie est plombé par la rareté de budget conséquent. Cette institution qui veut bien remplir ses missions de façon optimale, broie en réalité du noir. Son président, Me Séraphin Ndaot Rembogo, estime que la baisse du budget de fonctionnement du CND est de 75% par rapport aux années précédentes.

Me Séraphin Ndaot Rembogo, le président du CND, estime à 75% la baisse du budget de fonctionnement de l’institution. © Primature-Gabon

 

Le Conseil national de la démocratie (CND) broie du noir. C’est connu depuis un peu plus de 5 ans, et le quatrième président de cette institution qui date de 1994, ne cesse de le rappeler. Ouvrant les travaux de la première session ordinaire du 1er trimestre 2020, Me Séraphin Ndaot Rembogo a indiqué que le budget de fonctionnement de cette institution «a subi un rabais de 75% par rapport aux années précédentes». «Et en plus de cette réduction drastique, ce budget n’est souvent exécuté qu’à hauteur de 30 à 50% environ» a-t-il ajouté, indiquant que le montant alloué cette année 2020 «a été encore écrêté davantage».

A l’évidence, a-t-il signalé, cette allocation ne permettra pas d’organiser les deux sessions ordinaires de cette année, une autre étant prévue au 3e trimestre. A en croire Séraphin Ndaot, la modicité du budget alloué à l’institution ne lui permet pas de fonctionner normalement. Pour lui, il est donc à craindre que la restriction des activités du CND «remette inévitablement le débat dans la que, et d’autre part, substitué les acteurs apolitiques aux acteurs politiques dont la mission est de traiter les questions politiques». Il y voit, «une démission des politiques qui pourrait mettre en péril la paix et la concorde nationale». «Nous pensons que quand une tribune comme le CND (…) n’est plus en mesure de fonctionner (…) il y a une perversion de la démocratie, un dérapage qui tire le débat politique dans la rocade et le place ainsi à la merci des fanatiques et des réseaux sociaux favorisant ainsi des entreprises factieuses des ferments d’agitation récurrente et des clivages sociaux».

Dans le registre d’obstacles au fonctionnement optimal du CND, Séraphin Ndaot rappelle que les locaux du siège de l’institution saccagés en 2016 ne sont toujours pas réhabilités. «Les stigmates de ces dégâts importants y compris nos véhicules incendiés, sont encore bien visibles aujourd’hui sur la façade principale au frontispice qui abrite le siège du Conseil au Boulevard triomphal» s’est-il attristé, soulignant que d’autres bâtiments administratifs victimes des violences postélectorales de 2016 connaissent ou ont connu des réfections. Au nombre des obstacles, Séraphin Ndaot note également la situation salariale délicate que connaissent les agents du CND régulièrement nommés en Conseil des ministres il y a 4 ans. Ces derniers, a-t-il dit «demeurent sans salaire malgré les efforts entrepris à différents niveaux».

 
GR
 

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