Détention : Justin Ndoudangoye torturé dans la nuit du 26 janvier

Poursuivi dans le cadre de l’Opération Scorpion comme Patrichi Tanasa, Justin Ndoudangoye aurait été torturé en prison dans la nuit du 26 janvier. Estimant que son procès sera de fait biaisé, ses avocats ont indiqué le 4 février avoir demandé sa libération immédiate et l’abandon de la procédure contre lui.

Dans un communiqué de presse publié ce 4 février, les avocats de Justin Ndoudangoye, Cédric Maguisset, Ruffin Nkoulou Ondo du Gabon et Calvin Job de la France, ont dénoncé des actes de tortures qu’aurait subi leur client à la prison centrale de Libreville dans la nuit du 26 janvier. Incarcéré depuis le 9 janvier après avoir perdu son immunité parlementaire, Justin Ndoudagoye, à en croire ses avocats, a subi le même sort que Patrick Tanasa. Ce dernier, selon son avocat, avait été abusé en prison dans la nuit du 25 au 26 janvier dernier. A priori, quelques heures avant son codétenu Justin Ndoudangoye.

«Il (Ndlr. Justin Ndoudangoye) a d’abord entendu des cris et hurlements provenant d’une autre cellule puis des pas en sa direction. Trois individus cagoulés vêtus de la tenue de la sécurité pénitentiaire sont entrés dans sa cellule», racontent les avocats. Après lui avoir demandé si c’était bien lui Justin Ndoudangoye alias Okoulou la solution, a-t-il poursuivi, «ils lui ont demandé de ne pas bouger, de se déshabiller intégralement». En se levant, assurent les avocats, il a reçu un coup de pied aux côtes puis a été ligoté mains derrière le dos. Sa nuque, assurent-ils, a été bloquée «avec leurs bottes de style rangers». «Il lui ont administré plus d’une quinzaine de coups de fouet en lui indiquant qu’il avait insulté le président, lui demandant s’il connaissait le pouvoir», ont fait savoir les avocats.

Selon eux, Justin Ndoudangoye a été pris en photo de dos avant de recevoir 3 coups de fouet, «des coups dans les parties intimes et des coups de poing à l’épaule». «Ils lui ont demandé où était l’argent volé, lui indiquant leur présence motivée par deux motifs : savoir où il avait caché l’argent, lui apprendre à ne plus insulter le président de la République». Comme Patrichi Tanasa, ses bourreaux lui auraient interdit d’informer ses avocats mais aussi «ses amis sur Facebook». «S’il venait à désobéir, ils exécuteraient son frère policier, les dames qui lui rendent visite à la prison et sa fille», auraient-ils menacé.

Si comme pour Patrichi Tanasa l’opinion attend une communication officielle des autorités judiciaires quant à ces actes qui se seraient produits quasi simultanément, les avocats de Justin Ndoudangoye s’étonnent de leur survenance et sollicitent la mise en liberté immédiate de leur client, ainsi que l’annulation de la procédure le concernant. Pour eux, «aucun procès ne peut être équitable quand des actes de torture sont pratiqués». Dans leur démarche, ils indexent la responsabilité du président de l’Assemblée nationale, du procureur de la République, du juge d’instruction en charge du dossier, du ministre de la Justice et de la direction de la prison centrale de Libreville.