Ce 3 février s’est ouverte la tripartite sur la réforme du Code du travail. Rappelant que cette rencontre obéit à la Convention 144 de l’OIT, le ministre du Travail ouvrant les travaux, a passé en revu les enjeux de la réforme en levant le voile sur l’esprit de l’article 3 alinéa 2 qui a été l’objet d’incompréhensions.

Le ministre du Travail ouvrant les travaux. © D.R.

 

Au nord de Libreville, gouvernement-patronat-employés sont réunis dans le cadre de la plénière tripartite sur la réforme du Code du travail. Indiquant que ce projet a été inscrit dans le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), puis repris en mars 2017 lors de la première session du Haut conseil pour l’investissement (HCI) dans le cadre du Plan de relance de l’économie (PRE), le ministre du Travail a assuré qu’«il s’agit d’un outil important pour l’attractivité de l’environnement du travail». Selon Madeleine Berre, le nouveau Code «doit garantir l’employabilité et la croissance des emplois». Les derniers chiffres sur le chômage, a-t-elle souligné, révèlent qu’il se situerait au niveau de 30% en général, et environ 40% sur le segment des jeunes. «Il nous est apparu essentiel de prendre en compte ces éléments, car le Code du travail doit garantir le plein emploi. La responsabilité du gouvernement reste de créer ce climat propice», a-t-elle soutenu.

La plénière ouverte ce 3 février et qui devrait se poursuivre tout au long de cette semaine, a précisé Madeleine Berre, «se tient sur une réforme qui n’était pas encore adoptée au niveau du gouvernement». Des incompréhensions particulièrement fortes sur l’art. 13 al.2. L’esprit qui a prévalu dans la modification de cet article, a expliqué Madeleine Berre, «était un souci de maintien des emplois». «En tant que ministre du Travail, il nous est arrivé de voir des licenciements pour motif économique de l’ordre de plus de 100 personnes en 2019 dans le secteur forestier. Cette expérience nous a permis de discuter avec des responsables du ministère pour savoir s’il existait une disposition qui permettait de maintenir les emplois avec une réduction de salaire et une réduction du temps de travail. Le Code du travail ne le permettant pas, nous avons pensé qu’il fallait offrir cette opportunité dans l’esprit de la difficulté. Ça n’a jamais été la possibilité pour l’employeur de se permettre de revoir les acquis des travailleurs», a-t-elle exposé.

«Si nous nous sommes levés il y a quelques jours, c’est parce que nous avons eu peur d’être à nouveau écartés», a déclaré le représentant des travailleurs. Justifiant cette peur par le fait que la modification du Code du travail par ordonnances, a souvent été néfaste pour les travailleurs. «Nous étions dans ce cas en train de subir le Code du travail et nous sommes ravis de ce que nous prenions part à ces travaux», a-t-il ajouté. Soutenant que «la création d’emploi ne se décrète pas», le représentant du patronat a pour sa part estimé qu’employeurs et employés sont dans la même barque. «Nous sommes tous concernés par le Code de travail. Il va falloir qu’on travaille ensemble», a exprimé Alain Ba Oumar.

Au cours de cette plénière, chaque participant a eu la synthèse sur le contexte de la réforme, toutes les modifications apportées au niveau de la loi 94, le tableau comparatif de la loi 94 et la loi 2019, mais aussi, une copie de la Convention 144 de l’Organisation internationale du travail (OIT), base de la tripartite. La Convention indique que la concertation tripartite est voulue pour les travailleurs et employeurs contribuent sur une réforme que le gouvernement a en projet. «La consultation tripartite n’est pas une négociation qui doit aboutir à un accord», a dit Madeleine Berre rappelant que le gouvernement propose la loi dont l’adoption revient au Parlement. «Le gouvernement a la possibilité d’être censuré par le Parlement», a déclaré Madeleine qui a appelé les participants à un dialogue apaisé et constructif.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire