Certificats de naissance : Le Gabon obtient le financement des Nations-unies
Le ministre en charge des Solidarités nationales et le coordonnateur résident du système des Nations-unies au Gabon ont signé, le 17 décembre à Libreville, un accord de financement pour le projet « Citoyenneté et protection sociale au Gabon ». Financé par le Fonds conjoint des ODD des Nations-unies, son objectif est de favoriser l’établissement des actes de naissance aux populations difficiles d’accès.
Prisca Koho Nlend et Stephen Jackson échangeant les parapheurs, le 17 décembre 2019, à Libreville. © GabonreviewPhoto de famille après la signature du projet. © Gabonreview
Tout est presque prêt pour le lancement du projet baptisé « Citoyenneté et protection sociale« . Le ministre en charge des Solidarités nationales, Prisca Koho épouse Nlend et le coordonnateur résident du système des Nations-unies au Gabon, Stephen Jackson, ont signé, le 17 décembre, un accord pour le financement de cette initiative.
L’objectif de ce programme est de permettre d’accroître le nombre d’enregistrement de naissances et l’accès aux services sociaux. Il sera exécuté sur une période de 2 ans dans l’esprit de l’initiative « Unies dans l’action » et sera dirigé par l’Unicef et le FNUAP, avec la participation de l’OIT, l’Unesco, l’ONUSIDA et l’OMS, qui appuieront le gouvernement gabonais en matière de protection sociale.
Selon le coordonnateur résident du système des Nations unies au Gabon, malgré l’existence d’un système d’enregistrement de naissances, «10% des enfants de moins de 5 ans n’ont pas d’acte de naissance». Stephen Jackson indique que cette population se compose des personnes issues des régions difficiles à atteindre, cela est dû au délai court d’enregistrement des naissances qui est 3 jours en zone urbaine et 1 mois en zone rurale, l’isolement culturel et géographique ainsi que le manque d’informations.
Les personnes privées d’acte de naissance sont gravement pénalisées, elles ne peuvent avoir accès ni aux services publics de santé via la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) ni à l’éducation. «Ils ne peuvent pas s’inscrire à l’école ni bénéficier d’une personnalité juridique ni faire valoir la plupart de leurs droits», a déclaré Stephen Jackson. Pour améliorer l’existant, le gouvernement et les Nations unies ont participé au premier appel à projet dans le cadre du Fonds conjoint pour les Objectifs de développement durable (ODD) lancé en mars 2019 et axé sur la protection sociale. Ils ont réussi à mobiliser 2 millions 210 mille dollars. Un peu plus de 123 milliards 528 millions francs CFA sont destinés au programme conjoint « Une approche systémique pour faire progresser les ODD en soutenant la citoyenneté et la protection sociale des populations difficiles à atteindre au Gabon« .
1 Commentaire
Sans doute comme plusieurs autres Gabonais, je suis particulièrement heureux d’apprendre que de nombreux enfants vont bénéficier d’une telle initiative. Mais enfants seulement ? Et les adultes qui sont dans cette situation dramatique ? Car au Gabon, ils sont effectivement si nombreux à ne pas avoir d’acte de naissance. Et pour cette raison, notre pays devrait éprouver au moins de la honte, la honte d’avoir créé ce monstre hideux fait de vrais citoyens sans identité en plus d’être pauvres sans savoir pourquoi. Le résident parle des enfants de moins de 5 ans, qu’il estime à 10% de la population. Il se sert des chiffres qui lui ont été communiqués. Pourquoi nous fait-on croire, ainsi qu’à ce fonctionnaire onusien, qu’il n’y a au Gabon que des nourrissons qui n’ont pas d’actes de naissance ? Il faut crier haut et fort qu’il y a dans notre pays, des dizaines de milliers de gens qui n’ont pas ces identifiants-là. Des associations connues battent le pavée de Libreville depuis des décennies pour identifier de tels individus et leur délivrer des actes de naissance. Mais leurs efforts, accomplis avec des moyens du bord, ne suffisent pas souvent. C’est pourquoi je me demande si l’enveloppe débloquée ne servira à résoudre que le problème de ceux que l’on nous indique, c’est-à-dire ceux dont l’âge varie de 0 à 5 ans, ou concerne aussi tous les autres ne justifiant pas d’un acte de naissance et qui sont les plus nombreux ?