Violences faites aux femmes : La nécessité de renforcer la lutte
Depuis le 6 décembre, les chefs des services provinciaux du ministère en charge des questions de genre renforcent leurs capacités à Libreville. À travers cet atelier auquel participent les ONG du domaine, l’objectif est de les amener à s’approprier le corpus de règles et lois en la matière afin de mieux défendre les droits des femmes.
Prisca Koho Nlend ouvrant les travaux. © GabonreviewVue des participants et photo de famille avec les chefs de service provinciaux. © Gabonreview
Le ministre en charge des questions de genre, Prisca Koho Nlend, a ouvert le 6 décembre, un atelier de renforcement des capacités des chefs des services provinciaux et des membres de la société civile, sur le corpus international et national en matière des droits de la femme et de violences à l’égard des femmes.
L’atelier se tient à l’occasion des 16 jours d’activisme qui entrent dans le cadre de la commémoration de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. À l’ouverture des travaux, Prisca Koho Nlend a indiqué que cette formation est nécessaire pour mener de façon optimale le travail sur le terrain.
«Le phénomène des violences faites aux femmes est aujourd’hui visible à tous les niveaux de la société», a-t-elle dit, dénonçant des comportements avilissants dont trop de femmes sont encore victimes. «Ces violences sont lourdes de conséquences pour la société. C’est pourquoi l’atelier de formation permettra d’outiller sur les droits fondamentaux des femmes et donner des rudiments nécessaires pour pouvoir les vulgariser auprès des populations», a-t-elle indiqué, soutenant que «lutter contre les violences faites aux femmes est l’occasion unique de sauver l’humanité».
Appréciant le combat de Sylvia Bongo en la matière comme un atout pour la vulgarisation des droits des femmes, la ministre sait que la lutte sera longue et ardue, car le contexte culturel est largement favorable aux stéréotypes avilissants à l’égard des femmes, surtout dans les zones rurales. Au regard de cette réalité, elle a invité les chefs des services provinciaux à «dire à toutes les victimes de violences qu’elles sont couvertes».
À cet égard, le Gabon en ratifiant certaines conventions a pris des «engagements qui doivent se décliner en termes de lois nationales pour éradiquer toutes formes de stéréotypes qui induisent les violences basées sur le genre», a assuré Marie-Anne Mboga, magistrat, expert genre et l’une des formatrices retenues dans le cadre de cet atelier. Selon elle, le Code pénal et le Code de procédure pénale ont été modifiés. Toutefois a-t-elle précisé, «une fois les lois adoptées, il faut retourner devant les organes de traité pour rendre compte de la mise en œuvre des engagements que nous avons pris librement pour que dans notre pays le genre soit une réalité». «Lorsqu’un pays ratifie une convention, il faut aller après 4 ans défendre les rapports de mise en œuvre devant les organes de traité», a déclaré Nicole Nguéma Metogo, l’autre expert genre.
Les engagements spécifiques aux femmes pris par le Gabon constituant l’outil de base du ministère en charge des questions de genre, l’atelier devrait donc aider les différents acteurs à «contribuer à l’élaboration des éléments à présenter devant les organes de traité». Les résultats de l’atelier seront restitués le 10 décembre.
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