Selon un « rapport choc » de l’Organisation des Nations unies sur la biodiversité, un million d’espèces animales et végétales (sur un total de huit millions) pourraient disparaître de la Terre dans les prochaines décennies, si l’espèce humaine ne modifie pas radicalement, et rapidement, son comportement à brève échéance.

Sauver la planète ou sauver l’Homme ? © mondialisation.org

 

Les nations unies viennent de publier un «rapport choc» sur la disparition programmée d’un million d’espèces animales et végétales. Se focalisant sur l’état de la faune et de la flore, et sur les causes de son déclin à grande échelle, notamment la déforestation, l’agriculture intensive, la surpêche, l’urbanisation galopante, les mines, etc. le rapport publié par l’Onu, le 6 mai 2019, est sans appel. Il indique que 75% de l’environnement terrestre a été «gravement altéré» par les activités humaines et 66% de l’environnement marin est également touché, menaçant ainsi l’extinction d’environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque 8 millions estimées sur Terre dans les prochaines décennies.

«Le rapport du groupe d’experts internationaux est aussi l’occasion de rappeler que la qualité de vie des êtres humains sera directement impactée en cas d’effondrement de la biodiversité, à travers l’insécurité alimentaire ou des crises économiques. Cette érosion est aussi une menace pour la paix et la sécurité », avertit la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay.

Face à cette inquiétante situation, les scientifiques ont émis une série de recommandations, assez générale, adressée aux dirigeants de la planète. Le groupe d’experts appelle sans plus tarder à revoir les habitudes de consommation, en modifiant «en profondeur» par exemple l’alimentation, ou encore la production d’énergie. Ils conseillent également de mettre en place des systèmes incitatifs, pour encourager la préservation de la biodiversité et de changer d’approche sur le terrain de l’économie. «Il faut arrêter de considérer que la croissance est une fin en soi», souligne l’anthropologue américain Eduardo S. Brondizio, l’un des co-auteurs du rapport.

Ce rapport de 1.800 pages est produit depuis trois ans par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), sous l’égide des Nations unies. Il dresse un tableau sombre sur le rythme d’extinction des espèces. Selon l’étude, le taux d’extinction des espèces animales et végétales ne cesse de progresser au fil des années, une situation inquiétante et alarmante qui annonce, selon les scientifiques, le début de la 6e «extinction de masse», la première attribuée à l’Homme qui a déjà fait disparaître au moins 680 espèces de vertébrés depuis 500 ans.

Le rapport sera accompagné d’un «résumé pour les décideurs» qui doit être discuté ligne après ligne et adopté par les 130 pays membres de l’IPBES, sur le modèle des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur le climat. Reste à savoir si les Etats membres de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique, lors de la COP15 en Chine l’an prochain, parviendront à se mettre d’accord sur des objectifs ambitieux et concrets pour remettre la planète à l’endroit.

 
GR
 

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