Exploitation forestière : La corruption en vogue au Gabon et au Congo
Environmental Investigation Agency (EIA) a dévoilé son rapport le 26 mars. Intitulé «Commerce toxique : crimes forestiers au Gabon et dans la République du Congo et contamination du marché américain», le document soutient que la «corruption à haut niveau est systémique et étroitement liée au fonctionnement interne de l’exploitation forestière industrielle au Gabon et en République du Congo».
Un bulldozer ouvrant une route forestière secondaire dans une concession forestière du Gabon. © ANPN
L’un des groupes les plus influents des entreprises du bois installés au Gabon et au Congo, dénommé Groupe Dejia et géré par le nabab chinois Xu Gong De, a construit son modèle commercial sur la corruption et d’autres crimes liés aux forêts entre autres la déforestation. Tel est l’un des enseignements de l’enquête d’Environmental Investigation Agency (EIA) dans le Bassin du Congo, publié le 26 mars.
«Les crimes forestiers couverts par la corruption à haut niveau sont systémiques et étroitement liés au fonctionnement interne de l’exploitation forestière industrielle au Gabon et en République du Congo», affirme le groupe de défense des droits de l’environnement dans son rapport, portant sur la problématique de la criminalité forestière liée à l’exploitation forestière illégale des entreprises chinoises au Gabon et au Congo.
Selon les preuves recueillies par l’EIA, à l’issue d’une enquête de quatre ans dans le Bassin du Congo, le groupe chinois Dejia, détenant à lui seul 1,5 million d’hectares de forêts tropicales au Gabon et au Congo. Il a construit son modèle économique autour de violations permanentes des lois forestières les plus fondamentales. Mais aussi, le non-respect de la réglementation du commerce du bois, la corruption, la fraude fiscale et le non-paiement de millions d’impôts aux gouvernements du Gabon et de la République du Congo.
Si pour l’EIA, le modus operandi du groupe Dejia n’est en aucun cas une exception, la corruption et les crimes liés aux forêts se sont perfectionnés sous ses actions d’exploitation. L’entreprise soudoie de manière routinière des ministres en République du Congo et au Gabon pour qu’ils aient accès à des concessions forestières, qu’il s’adonne à la surexploitation des bois et éviter que leurs crimes soient punis.
«Les responsables du groupe ont répété à plusieurs reprises aux enquêteurs de l’EIA que ces crimes étaient impunis en raison des pots-de-vin qu’ils versent régulièrement à plusieurs niveaux de fonctionnaires et de décideurs, y compris des ministres», soutient le rapport.
1 Commentaire
Pourquoi vous ne donnez pas les noms des autorités incriminées pourtant clairement nommées dans le rapport ? Pour celles et ceux qui veulent savoir qui vend le Gabon aux chinois pour s’en mettre plein les poches, téléchargez ci après et lisez bien le rapport : https://content.eia-global.org/posts/documents/000/000/865/original/Commerce_Toxique-web.pdf?1553482789