En dépit des appels à sa démission et au désaveu que lui a récemment infligé la Cour constitutionnelle, le président de Commission nationale électorale autonome et permanente du Gabon (Cenap) feint la sérénité, fondant ses explications sur des omissions volontaires.

René Aboghe Ella, à Libreville le 26 juillet 2016. © Olivier Ebanga/Afrikimages Agency pour JA

René Aboghe Ella, à Libreville le 26 juillet 2016. © Olivier Ebanga/Afrikimages Agency pour JA


 
Très critiqué depuis la validation de la candidature d’Ali Bongo, le président de la Commission nationale électorale autonome et permanente (Cenap) se dit serein, en dépit des appels à la démission qui lui sont adressées. «Il est parfois difficile de ne pas tenir compte de ce qui se dit et de l’appréciation des gens. Mais nous restons concentrés sur les exigences de notre mission. C’est-à-dire, veiller à ce que la loi électorale soit respectée», a-t-il déclaré dans une interview à Jeune Afrique. «Nous comprenons qu’il s’agit du jeu politique, qui veut que les gens adoptent des postures. C’est de bonne guerre. Mais en ce qui me concerne, j’essaie de ne pas perdre de vue mon rôle : amener les Gabonais à exercer leurs droits civiques dans les meilleures conditions possibles», a-t-il ajouté.
Amené à se prononcer sur le scrutin prévu dans quelques jours, René Aboghe Ella a assuré que «le chronogramme de travail est bien respecté, ce qui augure de la tenue à la bonne date de l’élection. Rien ne devrait s’y opposer». Selon lui, 2 580 bureaux de vote seront repartis sur l’ensemble du territoire national et dans les missions diplomatiques. «Le collège électoral, annoncé par le ministère de l’Intérieur, sera de 628 124 électeurs», a-t-il précisé, s’expliquant sur cette réduction subite. «En 2009, notre liste électorale n’était pas biométrique et sa fiabilité était régulièrement mise en cause. Elle comportait, semble-t-il, un certain nombre de doublons», a-t-il reconnu, contredisant ses affirmations d’il y a sept ans et lançant une pierre dans le jardin de Jean-François Ndongou, le ministre de l’Intérieur d’alors. «C’est ce manque de fiabilité qui explique que le Gabon soit passé en 2013 à la biométrie pour satisfaire une exigence récurrente des acteurs politiques. En 2013, lors de la refonte de la liste, nous avions un effectif d’environ 580 000 électeurs. Aujourd’hui, la dernière révision de cette liste nous amène à ce chiffre de 628 124, qui est conforme à la réalité», a-t-il renchéri, donnant implicitement raison à ceux qui, dans le passé, doutaient de la fiabilité du fichier électoral.
Le président de la Cenap a aussi abordé la supervision du scrutin. «Les acteurs politiques ont la possibilité d’observer et même de participer à la gestion du processus électoral à tous les niveaux. Nous avons l’obligation de faire des formations à destination des observateurs désignés par tous les camps», a-t-il expliqué. «Nous les appelons donc à exploiter au maximum les possibilités qui leur sont offertes par la loi pour prendre part, participer et observer le déroulement de l’élection car des places leur sont faites à tous les stades», a-t-il ajouté, feignant de déplorer que l’opposition ne soit pas suffisamment représentée. «Évidement, s’ils n’y prennent pas part, ils ont beau jeu de dire que les résultats ne sont pas fiables», a lancé René Aboghe Ella, comme pour se dédouaner à l’avance et à peu de frais, avant de réfuter toute collusion avec le Parti démocratique gabonais (PDG). «Il suffit de lire la loi : en plus des représentants de l’administration, les principaux camps politiques sont représentés de façon équitable, à parité dans les instances électorales. La Cenap ne serait pas neutre ? Certains s’attendent peut-être à ce qu’elle se fasse le relais des messages de l’opposition ? La commission électorale ne peut pas se faire le relais des thèses d’un camp politique», a-t-il lâché. «La Cenap ne fait pas la loi électorale, elle doit l’appliquer. La classe politique gabonaise, a conçu une loi électorale qui est la nôtre aujourd’hui et que nous devons simplement appliquer», a-t-il dit, omettant qu’il s’est récemment octroyé le droit de modifier la liste des pièces constitutives des dossiers de candidature, avant d’être désavoué par la Cour constitutionnelle.
 

 
GR
 

14 Commentaires

  1. Rtg1 dit :

    Le ronfleur de L’ONU alias mbourou mbourou dit que il va prendre le maquis à Bongoville quand il va perdre le pouvoir… looool !!!Tchouooo le gros mogabiste en chef va me tuer !! looool !!
    Selon tous les cas de figure Mbourou Mbourou n’atteindra même pas la 4ème place ca va être chaud chaud.
    La bonne odeur du pouvoir approche de plus en plus !!
    La Nouvelle République (Rétablissement de la constitution du 15 mars 1991) de TECHNOCRATE arrive à GRAND PAS… 😉

  2. nzam ata dit :

    Il prend les gabonais pour des idiots.

  3. Yoyo dit :

    Les mots me manquent pour qualifier ce type.

  4. Loeil dit :

    René Aboghé Ella est resté constant depuis sa « forfaiture » de l’année 2009. Je ne pense pas que les gabonais aient encore grand-chose à attendre de ses discours. Il a tiré le vin et compte le boire jusqu’à la lie. Il est tout de même incroyable qu’un soit disant « haut magistrat » soit incapable de respecter la loi fondamentale, les lois et règles de la république et même celles consignées dans le code électoral qu’il prétend connaitre. Il se contente de ronroner dans les journaux qui lui sont favorables oubliant que le nom qu’il porte, il ne le porte pas seul.

  5. COMPRENDRE dit :

    Aboghe Ella tu n’aimes pas ton pays, la terre de tes ancetres, tu aimes l’argent. Tu ne peux pas parler de loi quand ça
    t’arrange. Qui a rajouté le certificat de nationalité comme document à fournir dans le dossier de candidature,n’est ce pas toi. Là tu avais subitement oublié la loi,cet oubli t’avais donné la force de valider la candidature d’Ali. Pour ton honneur et ta dignité, je te demande de prendre l’exemple de Saotome qui a respecter son peuple en annulant le faux resultat de l’election. Ce qui serait difficile pour toi, au vue de l’analyse faite au sujet de la liste electorale ce matin,sur la toile. Vous vous preparez encore à voler la vote des gabonais, quelle honte mon Dieu.

  6. mupuni dit :

    tu n’as plus de crédit aux yeux des gabonais.tu es simplement un vendu et sache que le moment venu on te réglera ton compte.tu es une pédale de la république n’hésitant pas à vendre son pays pour une somme d’argent.

  7. Eyi dit :

    Les Apôtres du ventre vendant tout pour le ventre
    http://www.philippekacou.org!
    Désolé je n’étais que de passage 🙂 !

  8. Patrie dit :

    Y a quelque chose que je trouve d’étrange chez nous. Nous voulons la démocratie, mais nous refusons que d’autres personnes aient des oppinions contraires aux notres ! Quand c le cas, soit on le crible d’injures et toutes les saletés du monde! Et puis, il est bien facile de dire des choses derrière son écran d’ordinateur ou de téléphone ! Aboghe Ella , one fam !!!

  9. Eyi dit :

    Je me demande quelles sont les conditions de vie à la haye! J’expère que les traître(sse)s vivent comme des chiens là-bas ;-( !

  10. Eyi dit :

    @Patrie Aboghe Ella ane fam, veh Zama emen-yayetsiai 🙂 ! Vote eton beign ! Bi yên émote ane Fam ezan Aboghe ya Zama 🙂 !

  11. Jean nzela dit :

    Laisser nous voter tranquillement notre candidat Ali Bongo Ondimba , le reste on arrange après .

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